Le Top 10 des scandales d’arbitrage en NBA

Regrets

Attention : ce top 10 ne prend pas en compte les actions contestables qui auraient pu à elles seules changer le cours d’un match. Ce top 10 se concentre les séries de matchs mal arbitrées dans leur ensemble, et qui ont clairement favorisé une équipe. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, celles-ci ne sont pas si nombreuses (si on sait faire preuve d’objectivité). Pour réfuter toute théorie du complot, on s’appuiera sur des faits clairs, qui amènent à penser que les matchs de la série ont été au mieux suspicieux, au pire arrangés. Et comme toute accusation mérite d’être défendue, on s’efforcera de trouver des arguments pour infirmer ce qui est soulevé.

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Hors-série :

Curieusement, il y avait très peu de litiges concernant l’arbitrage avant l’arrivée de David Stern au poste de commissionnaire. En 1978, la ligue avait l’occasion d’assister à une spectaculaire finale entre les Sixers et les Nuggets (David Thompson contre Erving), et en 1979, à une finale plus qu’intéressante entre les Spurs et les Suns (Davis et Westphal contre Gervin). Les quatre matchs de play-offs les plus importants étaient les suivants : Denver-Seattle, 1978 (à 2 victoires partout), Washington-Philadelphie, 1978 (à 3-2 pour les Bullets), Phoenix-Seattle, 1979 (à 3-2 pour Phoenix) et San Antonio-Washington, 1979 (à 3-2 pour les Spurs). Devinez quoi ? Les équipes les moins intéressantes ont gagné ces quatre matchs. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais ça n’arrive plus du tout maintenant.


Bryant_Game7_2010

10. Los Angeles Lakers – Boston Celtics (Finales NBA 2008) / Boston Celtics – Los Angeles Lakers (Finales NBA 2010)

La partie civile : Dans ces deux finales opposant les mêmes équipes, on peut déceler des choses très curieuses. En 2008, lors du Match 2, les Lakers ont tiré dix lancers francs ; les Celtics en ont tiré trente-huit. Si on peut pardonner les arbitres sur certaines fautes, lorsqu’une équipe tire vingt-huit lancers francs de plus qu’une autre, c’est qu’il y a un problème quelque part. Et en 2010, lors du Match 7 décisif, Kobe Bryant, en grosse difficulté au tir, s’est rué vers le panier pour obtenir des fautes. Il les a toutes obtenues et a tiré quinze lancers francs ; l’ensemble des joueurs des Celtics en ont tiré dix-sept. Comme Bryant avait plus d’aura que toute l’équipe adverse, on peut croire que la ligue avait tout intérêt de la ligue à ce que les Lakers gagnent (surtout que Bryant n’avait encore jamais battu les Celtics en play-offs).

La défense : Tout cela reste quand même pure spéculation. En 2008, la ligue avait plutôt intérêt à ce que les Lakers gagnent le Match 2 (ils étaient menés 1-0) ; et en 2010, la blessure de Kendrick Perkins a permis à Bryant de pénétrer dans la raquette plus facilement, ce qui explique le nombre élevé de lancers francs qu’il a obtenus. En fin de compte, on ne peut pas vraiment dire que l’une des deux équipes a été favorisée : les arbitres ont simplement été mauvais. Ce sont des choses qui arrivent.


James_2014_Pacers

9. Miami Heat – Indiana Pacers (Finales de Conférence Est 2014)

La partie civile : Rien de scandaleux dans cette série… du moins jusqu’au Match 5. Le Heat menait 3 victoires à 1 et tout laissait penser qu’ils allaient se qualifier sans trop de problèmes. Mais Paul George a alors râlé en reprochant aux arbitres de siffler trop de fautes en faveur du Heat. Du coup, lors du Match 5, le meilleur joueur de Miami (LeBron James) s’est fait surveiller étroitement et n’a pas arrêté d’être sanctionné pour des fautes mineures, voire inexistantes. Il s’est fait siffler sa cinquième faute à vingt minutes de la fin, a dû limiter le reste de son temps de jeu et les Pacers ont gagné 93-90. Il faut croire que la ligue voulait un Match 7, ou au moins un Match 6. Et ce n’était pas le seul problème cette année-là : DeAndre Jordan et Chris Paul se sont eux aussi fait siffler des fautes complètement ridicules lors de la série contre le Thunder.

La défense : Bien que l’attitude de James en match à cette période était contestable (comme on le verra plus tard), il est clair que les arbitres se sont laissés influencer par les propos de George. Mais il avait parlé sous le coup de la frustration. Si Miami obtenait plus de fautes que les Pacers, c’était parce que leurs joueurs attaquaient le panier deux ou trois fois plus, ce qui expliquait la différence à ce niveau. Ceci dit, tout cela n’a pas porté tant que ça préjudice à Miami, qui a fini le boulot au Match 6. Disons qu’il s’agissait simplement d’un match mal arbitré.


O'NealVSBlazers

8. Portland Trail Blazers – Los Angeles Lakers (2000)

La partie civile : Cette série a été incroyable de bout en bout. Personne n’aurait misé un centime sur les Blazers contre des Lakers au sommet de leur art, qui comptaient dans leurs rangs les deux plus grandes stars de la NBA (O’Neal et Bryant). Après le quatrième match, les Lakers menaient 3-1 ; mais ils ont perdu les deux matchs suivants, et la victoire de Portland est devenue crédible. C’est là que l’arbitrage s’en est mêlé. Au Match 7, les Lakers ont tiré trente-sept lancers francs contre seulement seize pour les Lakers. Deux des trois meilleurs joueurs de Portland (Scottie Pippen et Arvydas Sabonis) ont été exclus pour six fautes, alors que leur rôle était primordial car ils avaient pour mission de couvrir Kobe et Shaq. Il est déjà assez suspect de voir une équipe tirer vingt-et-un lancers francs de plus que l’autre, mais quand douze de ces fautes se font au détriment des joueurs chargés de défendre sur les deux meilleurs adversaires, c’est vraiment plus que douteux (d’autant plus que Pippen a une moyenne en carrière inférieure à trois fautes par match). Avec Sabonis hors-jeu, les Blazers ont collé sur un O’Neal à son apogée le pauvre Brian Grant, un ailier fort de 2,06 m. Et ils ont perdu le match.

La défense : Même si les Blazers étaient défavorablement jugés par les arbitres, on ne va quand même pas pleurer sur leur sort. Ils avaient réussi à avoir quinze points d’avance au quatrième quart-temps et ils ont tout gâché. Ils ont raté quelques tirs, se sont crispés et l’entraîneur Mike Dunleavy a fait n’importe quoi avec un coaching totalement illogique. Aussi mauvais qu’aient été soient les arbitres, les Blazers se sont plantés. Ils ne méritaient ni de se qualifier, ni de remporter le titre. Point.


Yao

7. Houston Rockets – Dallas Mavericks (Finales de Conférence Ouest 2005)

La partie civile : Déjà suspicieux, ce match l’a été encore plus après les allégations de l’arbitre véreux Tim Donaghy, reconnu coupable d’avoir arrangé des matchs. Dallas a perdu les deux premiers matchs en accusant Yao Ming, le pivot vedette de Houston, de faire des écrans illégaux. Au troisième match, les arbitres ont commencé à siffler davantage de fautes contre Yao, limitant son temps de jeu. Et Dallas a remporté la série 4-3. D’après Donaghy, un arbitre aurait confié à l’entraîneur des Rockets, Jeff Van Gundy, qu’ils avaient reçu l’instruction d’être plus sévères contre Yao. Van Gundy a été condamné à une amende de 100 000 $ pour avoir évoqué publiquement la conversation présumée.

La défense : Le problème dans le cas présent, c’est que tout repose sur des « on-dit ». Et on peut se demander quel crédit apporter à un homme comme Tim Donaghy. Même si certaines des fautes commises par Yao n’auraient sans doute pas dû être sifflées, mettons un point d’interrogation là-dessus.


Suns_Sonics

6. Phoenix Suns – Seattle Supersonics (Finales de Conférence Ouest 1993)

La partie civile : Il n’y a pas grand-chose à dire sur la série en elle-même. Pour le septième match, en revanche, c’est une autre histoire. Les Suns l’ont emporté 123 à 110, ce qui laisse penser que leur victoire ne souffre d’aucune contestation. Sauf que les Suns ont tiré un total de… soixante-quatre lancers-francs, contre trente-six à peine pour les Sonics. Certaines équipes n’arrivaient même pas à marquer soixante-quatre points en un seul match à l’époque. Les joueurs de Seattle ont commis trente-huit fautes personnelles et trois joueurs ont été expulsés ; Phoenix a commis vingt-sept fautes et n’a eu aucun expulsé. Comme Barkley et Jordan étaient les deux stars incontestées de la NBA, on peut penser que la ligue a donné un coup de pouce à son équipe parce qu’elle voulait voir une finale entre les Suns et les Bulls.

La défense : D’accord, les Suns ont tenté vingt-huit lancers de plus que les Sonics, mais le match était très fermé et on ne peut pas vraiment dire que toutes les fautes étaient contestables. Bien sûr, les soupçons concernant Barkley et Jordan sont légitimes. Mais ça ne constitue pas une preuve. Encore une fois, on peut accorder à la ligue le bénéfice du doute.


BucksSixers2001

5. Milwaukee Bucks – Philadelphia 76ers (Finale de Conférence Est 2001)

La partie civile : La controverse a été lancée par Ray Allen avant le Match 6 de cette série. Il a déclaré que la NBA préférerait voir les 76ers affronter les Lakers en finale plutôt que les Bucks. Les Bucks se sont plaints de l’arbitrage après le Match 4, lorsqu’ils ont estimé que Glenn Robinson avait été victime d’une faute non sifflée à un instant décisif du quatrième quart-temps, permettant aux 76ers de sceller la partie. Dans le cinquième match, une faute technique de Sam Cassell et des fautes flagrantes de Robinson et Tim Thomas se sont soldées par une possession de cinq points et deux possessions de quatre points pour Philadelphie. Les Bucks ont perdu sur le fil, 89-88. Mais en dehors de la nature discutable de ces appels, les Bucks se sont également plaints de plusieurs autres coups de sifflets (des fautes sur Cassell et Ervin Johnson en début de match et un écran mobile sur Jason Caffey à la fin du quatrième quart-temps). Cassell avait commencé à protester dès le premier quart-temps, quand Allen Iverson l’avait frappé violemment au bras sur une feinte. Aucune faute n’a été sifflée, même si l’action avait eu lieu juste devant l’arbitre Ronnie Nunn. Les 76ers se sont qualifiés pour la finale et les Bucks sont restés sur le carreau.

La défense : Voilà la première série de matchs de ce top 10 difficilement défendable. Les Bucks font sans doute preuve d’un peu de mauvaise foi, même s’ils ont admis avec lucidité après le Match 5 que leurs trois erreurs leur avaient coûté le match. Mais en revoyant la série, on se rend quand même bien compte que toutes les décisions semblent en leur défaveur. Comme l’a dit Ray Allen : « Neuf fois sur dix, les arbitres n’ont aucun parti pris. Mais pour tout le monde, Philadelphie et le MVP doivent aller en finale. »


KnicksHeat2012

4. New York Knicks – Miami Heat (premier tour des play-offs 2012)

La partie civile : Le premier match de cette série est le pire match arbitré de l’histoire récente de la NBA. En première mi-temps, les Knicks ont tiré huit lancers francs, et le Heat… vingt-cinq ! Pire encore, les Knicks se sont fait siffler huit passages en force. En d’autres termes, ils sont allés sur la ligne à peu près aussi souvent que LeBron James a floppé. Ses simulations étaient si flagrantes que plusieurs joueurs de la NBA ont fait part de leur colère sur Twitter. Klay Thompson a déclaré qu’il « ne respecterait jamais les floppeurs ». Patrick Patterson s’est demandé : « Quel genre de ligue sportive sommes-nous en train de devenir ? » Des journalistes de premier plan ont dit qu’ils « ne regardent pas les matchs truqués ». Même Jeff Van Gundy était stupéfait. Il est rare qu’un commentateur critique l’arbitrage en plein match, mais il n’a pas pu se contenir : « Je vais laisser les images parler. Personne ne peut tomber de cette manière-là. »

La défense : La seule chose qui atténue le scandale, c’est que les Knicks n’avaient aucune réelle chance de se qualifier, même dans des circonstances équitables. Mais quand même ! Ils avaient tellement peur de jouer physique au milieu du deuxième quart-temps du Match 1 que les membres du Heat ont obtenu tous les coups de sifflet qu’ils voulaient. Les arbitres ont été horribles, mais LeBron James est au moins aussi responsable qu’eux, car tout est arrivé par la faute de ses flops ridicules. La ligue a d’ailleurs dû réagir par la suite et ils l’ont plutôt bien fait. Aujourd’hui, les flops sont jugés plus sévèrement (et ce n’est que justice).


Spurs-Suns-2007

3. San Antonio Spurs – Phoenix Suns (Demi-finales de Conférence Ouest 2007)

La partie civile : Cette série a été gâchée par un ensemble de mauvaises décisions. Encore une fois, à la baguette, on retrouve l’inénarrable Tim Donaghy. Dans le Match 3, Donaghy, qui était au milieu du terrain, a sifflé une faute contre les Suns deux secondes après la fin d’une action sous le panier, alors que l’arbitre situé à quelques centimètres des joueurs n’avait rien dit. Amar’e Stoudemire a également passé toute la deuxième mi-temps avec un problème de fautes, après un flop qui a abouti à sa quatrième faute une minute seulement après le début du troisième quart-temps. Au quatrième match, Robert Horry a balancé Steve Nash sur la table de marque alors que la victoire des Suns était acquise, et Stoudemire et Diaw ont été suspendus. Pourquoi ? Parce qu’ils s’étaient levés du banc. Ils ne se sont pas allés se battre avec Horry : ils se sont juste levés du banc. Techniquement, la suspension était conforme aux règles. Mais c’est complètement stupide : si l’un de vos amis se fait frapper dans un bar, croyez-vous que la police vous arrêterait simplement pour avoir marché vers l’agresseur ? Bien sûr que non. Parce qu’il n’y a rien de mal à être en colère quand quelqu’un s’en prend à votre ami ou votre coéquipier. Ce qu’a fait Horry n’avait aucune classe. Il a directement provoqué la suspension de deux des meilleurs joueurs des Suns, et a permis aux Spurs de remporter la série.

La défense : Cette fois, on entre dans du lourd. Le fait que la NBA laisse une faute technique changer le sort d’un championnat est tout simplement indéfendable. Dans le cinquième match des demi-finales de la Conférence Est 1997, opposant Miami et les New York Knicks, Charlie Ward et P.J. Brown se sont battus et Patrick Ewing, Allan Houston et Larry Johnson ont été suspendus alors qu’ils étaient totalement étrangers à leur altercation. Mais la NBA n’avait jamais fait face à une telle situation auparavant, et l’incident n’a guère changé le cours de l’histoire car les Bulls étaient imbattables en 1997. Toutefois, ce qui s’est passé dix ans plus tard est totalement inexcusable. Les Suns avaient toutes les chances de remporter le titre. Ils avaient l’avantage du terrain. Ils venaient d’égaliser. Kurt Thomas avait réussi à contenir (à peu près) Tim Duncan. Et sans Stoudemire et Diaw, Phoenix a presque battu les Spurs dans le cinquième match. Avec ces deux joueurs, les Suns auraient certainement gagné la série. En Finale de Conférence, ils auraient affronté une médiocre équipe du Jazz, et une équipe des Cavs limitée en finale. On se souviendra différemment des carrières de Steve Nash et de Stoudemire à cause de ce match.


MIADAL2006

2. Miami Heat – Dallas Mavericks (Finales NBA 2006)

La partie civile : Cette série est l’une des plus grosses farces de l’histoire de la NBA. Dallas a remporté les deux premiers matchs de la finale, avait une avance de treize points dans les six dernières minutes du Match 3 à Miami… et là, tout s’est effondré. Wade a obtenu tous les coups de sifflet qu’il recherchait et a fait remonter Miami pour emporter la victoire. Les Mavericks ont été horribles dans le Match 4, puis se sont repris dans le Match 5 avant de se faire entuber par un arbitrage encore plus douteux, avec des décisions incompréhensibles. Wade a tenté autant de lancers francs (vingt-cinq) que l’ensemble de l’équipe de Dallas et a marqué les points gagnants sur la ligne des lancers-francs, après une course vers le panier à l’aveuglette et un coup de coude à peine perceptible de Nowitzki à douze mètres du panier, qui a été sifflé par Bennett Salvatore. Miami l’a emporté en six matchs ; en tout, Wade a tenté le nombre incroyable de quatre-vingt-dix-sept lancers francs. L’effet combiné de cette finale désastreuse et le scandale Tim Donaghy a poussé les pouvoirs en place à se rendre enfin compte que les arbitres avaient un peu trop de pouvoir. Aucune équipe dépendait des arbitres autant que le Heat. Les arbitres sifflaient tous les contacts sur Shaquille O’Neal et protégeaient Wade chaque fois qu’il allait vers le panier. Quand ils sifflaient correctement, Miami était plus que battable ; si les arbitres oubliaient des fautes, ils ne valaient plus rien.

La défense : Ce qui s’est passé ici est une histoire de circonstances. La NBA était aux prises avec une grosse crise d’identité en matière de style de jeu. Les règles avaient été changées pour limiter l’usage des mains en défense, et accélérer le jeu afin que plus de points soient marqués. Certaines équipes avaient assimilé tout cela : elles attaquaient le panier, remontaient rapidement la balle et pensaient à la ressortir ; d’autres continuaient ce qui avait marché entre 1994 et 2005 : un rythme ralenti, une défense de fer et une attaque qui tournait autour d’un seul homme. Miami et Dallas représentaient les façons de penser de la vieille école et la nouvelle école. Personne ne voulait regarder une équipe aussi prévisible offensivement que Miami. Personne ne voulait voir un joueur prendre tous les tirs dans les moments importants pendant que tout le monde le regardait faire. Personne ne voulait voir une équipe jouer entièrement la possession et marcher sur le terrain. Personne ne voulait que les arbitres décident le sort des matchs d’après leurs interprétations de « la superstar qui fonçait vers le panier et essayait d’obtenir une faute ». Mais c’est ce qu’ils ont fait et le résultat a été catastrophique. Cela dit, en fin de compte, Miami méritait quand même de gagner pour avoir été une équipe plus solide et plus expérimentée. Dallas a baissé le pied dans la dernière ligne droite ; Miami est resté calme. Dallas n’a pas arrêté de gémir pendant deux semaines d’affilée ; Miami ne s’est jamais plaint. Avery Johnson angoissait sur son banc ; Pat Riley avait toujours l’air de se préparer à déboucher une bouteille de champagne. Même le langage corporel des deux superstars était différent : Wade était frais et lucide, mais Nowitzki fronçait constamment les sourcils, arrachait son protège-dents et n’arrêtait pas de se plaindre. Il a été mauvais dans toute la série. Et ses coéquipiers ont implosé avec lui. Il s’est quand même vengé cinq ans plus tard, et on en est très heureux pour lui.


KingsLakers2002

1. Los Angeles Lakers – Sacramento Kings (Finales de Conférence Ouest 2002)

La partie civile : On ne va pas s’étendre là-dessus : tout a déjà été dit dans la série d’articles consacrée au sujet. Les Kings étaient les meilleurs. Ils étaient plus motivés. Ils avaient plus de profondeur. Chris Webber jouait aussi bien que Shaq. La dynastie des Lakers aurait dû s’arrêter là. Sans la parodie connue sous le nom de Match 6, les Kings auraient remporté cette série. Et par la suite, l’arbitre Tim Donaghy a affirmé plusieurs fois que ce match avait été truqué.

La défense : Contrairement à ce que prétend Phil Jackson, ce qui s’est passé dans cette série est bien plus scandaleux que les événements de 2006 entre Dallas et Miami. Il n’y a aucune circonstance atténuante. Aucune. Les Lakers étaient une équipe de superstars avec un gros marché qui comptait dans ses rangs Kobe et Shaq ; une finale entre deux les Kings et les Nets aurait été un désastre financier. L’infamie du Match 6 est tout simplement trop grave pour être ignorée. Les Sacramento Kings auraient dû remporter le titre en 2002. Il n’y a rien d’autre à dire.

Top 10 des performances les plus courageuses de l’histoire des play-offs NBA

Les grands joueurs de basket-ball se caractérisent par deux choses : leur volonté de gagner, et leur capacité à montrer l’exemple. Ils sont conscients de leur valeur au sein de leur équipe et sont prêts à tout pour apporter leur aide à leurs partenaires, même lorsqu’ils souffrent de blessures qui devraient les laisser sur la touche. Comme promis, après le Top 10 des meilleures performances individuelles lors d’un match de Finales NBA, voici le Top 10 des performances plus courageuses de l’histoire des play-offs.

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10. George Mikan (Match 6, Finales NBA 1949)

La première « vraie » courageuse performance de l’histoire ne pouvait qu’être l’œuvre du meilleur joueur de l’époque. En 1949, les Lakers de George Mikan affrontaient les Washington Capitols en Finales NBA. Après trois victoires confortables, ils semblaient se diriger tranquillement vers le titre lorsque Mikan se fractura le poignet lors du Match 4. Les Lakers furent battus et Mikan dut disputer les deux matchs suivants avec la main dans le plâtre. Il se surpassa lors du Match 6, en marquant 29 points malgré sa blessure pour donner aux Lakers leur tout premier titre. Sa moyenne en play-offs ? 30,3 points, une jolie performance quand on pense que trois de ces matchs ont été disputés avec une fracture, mais qui est quand même révélatrice du faible niveau de jeu de l’époque.


Bernard_King

9. Bernard King (Match 5, Premier tour de Conférence Est 1984)

Gros duel lors de ce match entre Isiah Thomas et Bernard King, la star des Knicks. Au premier tour de la Conférence Est 1984, les Knicks et les Pistons étaient à égalité 2 victoires partout. Le vainqueur de la rencontre suivante serait qualifié. En dépit d’une grippe et de deux doigts disloqués, King est présent sur le terrain et fait un match remarquable. Les Knicks pensent tenir le bon bout, mais en fin de match, Thomas marque 16 points en 93 secondes pour arracher la prolongation. King va néanmoins mener son équipe à la victoire, et mettre un point final au match en claquant un énorme dunk au-dessus de quatre Pistons et deux de ses coéquipiers. Il a terminé le match avec 44 points et 12 rebonds. Impressionnant, au vu de son état de forme.


Havlicek_1973

8. John Havlicek (Match 5, Finale de Conférence Est 1973)

Les Celtics de 1973 ont terminé la saison régulière avec 68 victoires et 14 défaites, et avaient l’équipe la plus forte de la décennie. Ils étaient favoris pour le titre, mais John Havlicek s’est démis l’épaule droite dans le troisième match de la Finale de Conférence Est contre les Knicks. Il a raté le reste de la rencontre ainsi que la suivante, qui ont toutes les deux été perdues par Boston. Mais il est revenu pour le Match 5 et il a marqué 18 points, pris 2 rebonds et fait 5 passes décisives, en jouant de la main gauche ! Les Celtics ont gagné d’un point et également remporté le Match 6. Finalement, les Knicks se sont rendus compte que Havlicek ne jouait que d’une seule main et qu’il suffisait de lui mettre la pression chaque fois qu’il avait le ballon ; les Celtics ont subi leur première défaite en Match 7 à domicile et ont raté la finale. Le fait que la seule blessure importante de Havlicek en seize années de carrière ait eu lieu à ce moment précis se classe parmi les plus grands coups de déveine de l’histoire de la NBA.


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7. Jerry West (Match 7, Finales NBA 1969)

La finale NBA de 1969 opposait les Lakers aux Celtics, et ce que West a réalisé durant l’intégralité de cette série a été extraordinaire. Il est arrivé au premier match épuisé par une campagne de play-offs intense, ce qui ne l’a pas empêché de marquer 53 points et de mener son équipe à la victoire. Il a fait le même coup dans le Match 2 avec 41 points. Au Match 3, la fatigue a commencé à se faire sérieusement sentir, et West a dû passer plus de temps à se reposer sur le banc ; les Celtics ont gagné les Matchs 3 et 4, et dans le Match 5, West s’est bêtement blessé aux ischio-jambiers en courant après un ballon alors que les Lakers avaient la victoire en poche. Il s’est bandé la cuisse, s’est injecté une énorme dose d’anti-douleurs et a disputé les Matchs 6 et 7 en boitant. S’il n’a rien pu faire au Match 6, il a failli arracher le Match 7 à lui tout seul avec 42 points, 13 rebonds et 12 passes décisives. Sa performance a tant impressionné qu’il a été élu MVP des Finales malgré la défaite des Lakers. Difficile de croire qu’une telle chose arrivera de nouveau.


Wilt_1972

6. Wilt Chamberlain (Match 5, Finales NBA 1972)

Les Lakers ont écrasé la saison 1971-1972, en remportant 69 matchs, dont 33 d’affilée en saison régulière, un record qui tient toujours. En play-offs, après avoir rapidement expédié la concurrence, ils ont retrouvé les Knicks et ont démarré sur les chapeaux de roue, en gagnant trois des quatre premiers matchs. L’espoir est cependant permis pour les Knicks car Chamberlain, le pivot dominant des Lakers et de la NBA, est blessé à la cuisse pour le Match 5. Mais Chamberlain a pris une grosse dose d’anti-inflammatoires, et ses 24 points et 29 rebonds ont permis aux Lakers de gagner leur premier titre depuis leur déménagement à Los Angeles. Sans surprise, Chamberlain a été récompensé par le trophée de MVP des finales, qu’il méritait amplement pour l’ensemble de son œuvre.


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5. Dirk Nowitzki (Match 4, Finales NBA 2011)

Au vu des circonstances, il s’agit de la performance la plus impressionnante de cette liste. En 2011, Dallas affrontait une équipe de Miami largement supérieure sur le papier, avec l’incroyable trio James-Wade-Bosh. Même si l’effectif de Dallas était de qualité (avec Jason Kidd et Tyson Chandler notamment), Nowitzki était l’incontestable leader de son équipe et le joueur sur lequel tout le jeu offensif des Mavericks reposait. On imagine donc parfaitement leur angoisse lorsque Nowitzki se présenta pour le Match 4 avec une grosse toux et 40° de fièvre. Miami menait la série 2 victoires à 1, et le titre aurait sans doute été perdu si Nowitzki avait dû rester sur le banc ou simplement diminuer son temps de jeu. Mais il a joué, emmenant dans son sillage ses coéquipiers qui se sont surpassés durant tout le match. Nowitzki a terminé avec 21 points et 11 rebonds, et a marqué le panier décisif pour la victoire finale. Et Dallas a remporté le titre, provoquant l’une des plus grosses surprises de l’histoire. Chapeau !


jordan-flu-game

4. Michael Jordan (Match 5, Finales NBA 1997)

Le fameux « flu game » devenu légendaire. Lors des Finales NBA 1997 contre Utah, alors que la série est à égalité (2 victoires partout), Jordan est victime d’une intoxication alimentaire la veille du cinquième match et doit garder le lit pendant 24 heures. Son état est si pitoyable que tout le monde, y compris les médecins, est à peu près sûr qu’il ne pourra pas jouer pas le cinquième match. Mais Jordan est présent malgré la déshydratation et l’épuisement (il pouvait à peine marcher jusqu’au banc pendant les temps morts) et a mené son équipe à la victoire, réalisant une performance magistrale avec 38 points et 7 rebonds. Deux jours plus tard, les Bulls remporteront leur cinquième titre en six ans.


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3. Willis Reed (Match 7, Finales NBA 1970)

Les Finales de 1970 nous ont offert l’un des moments sportifs les plus célèbres du vingtième siècle. Au cinquième match de la série contre les Lakers, le capitaine des Knicks Willis Reed s’est déchiré le quadriceps droit (plus précisément le recteur fémoral, qui contrôle le mouvement entre la hanche et la cuisse). Il a raté le match suivant, permettant aux Lakers de revenir à trois victoires partout. Sans lui, les Knicks n’avaient aucune chance d’arrêter Chamberlain, qui avait écrasé la concurrence lors du Match 6. Avant le Match 7, Reed a donc reçu une injection de 250 milligrammes d’un anesthésique appelé carbocaïne et est arrivé sur le terrain en trottinant, sous les acclamations d’une foule en délire. Il a marqué les deux premiers tirs du match et déclenché l’hystérie de la foule. Pendant une heure, il a traîné littéralement sa jambe droite, mais sa présence a été suffisante pour démoraliser les Lakers et pousser ses équipiers à la victoire. Une rencontre légendaire.


Isiah_Thomas_1988

2. Isiah Thomas (Match 6, Finales NBA 1988)

Au Match 6 des Finales de 1988, les Pistons arrivent à Los Angeles avec un avantage de 3 victoires à 2 sur les Lakers. Au troisième quart-temps, le leader des Pistons Isiah Thomas rentra quatorze points d’affilée avec un répertoire de tirs incroyables, puis trébucha sur le pied de Michael Cooper et s’étala par terre, victime d’une grosse entorse à la cheville. Il essaya désespérément de se remettre debout, mais sa jambe ne voulait pas le soutenir et il ne résista pas longtemps avant d’être ramené à son banc. Mais Thomas n’allait pas laisser sa blessure le faire dévier de son objectif ; il transféra sa douleur sur sa lèvre inférieure en la mordant comme s’il s’agissait d’une chique de tabac, et quand les Lakers prirent huit points d’avance, il revint sur le terrain en boitillant, gonflé à l’adrénaline, essayant désespérément de sauver le titre de Detroit avant que sa cheville n’enfle. Il marqua sur une jambe un tir en suspension. Il mit un panier avec la planche en déséquilibre complet au-dessus de Cooper tout en obtenant la faute. Il rentra un long tir à trois points. Il s’ouvrit la voie pour un double pas en contre-attaque. Et alors que les dernières secondes du quart-temps s’écoulaient, il enquilla un tir en coin à couper le souffle de 6,70 m en pivot pour faire tomber le record des Finales (25 points en un quart-temps) et redonner l’avantage à Detroit. Il terminera avec 43 points et 8 passes décisives, mais ne pourra empêcher la défaite de son équipe, qui perdra également le Match 7 et le titre. L’un des efforts les plus remarquables et les plus mal récompensés de l’histoire de la NBA.


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1.  Kareem Abdul-Jabbar (Match 5, Finales NBA 1980)

Tout le monde se souvient de la performance de Magic Johnson contre les Sixers lors du sixième match des Finales de 1980. Mais plus personne ne se souvient ce qui s’est passé avant. Dans le Match 5, alors que la série était à égalité 2-2, Abdul-Jabbar s’est foulé une cheville et a dû sortir du terrain. Le meilleur pivot du championnat est revenu sur le terrain alors que les Lakers couraient après le score, a terminé en marquant 40 points sur une jambe (vraiment, sur une seule jambe !) et a offert à son équipe une victoire cruciale. Malheureusement, le match est passé en différé et a été éclipsé par la performance de Magic deux jours plus tard. Personne ne se souvient de la finale d’Abdul-Jabbar, ni de sa moyenne époustouflante (33 points, 14 rebonds), ni de ses 23 contres en 5 matchs. Comme il était rentré à Los Angeles avant le Match 6 pour se faire soigner, il n’a même pas pu célébrer le titre avec son équipe. Un vrai crève-cœur. C’était le plus grand moment de la carrière d’Abdul-Jabbar, et tout le monde l’a oublié. Il était vraiment temps de lui rendre justice.

Top 10 des meilleures performances individuelles lors d’un match de Finales NBA

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La saison régulière de la NBA est une chose ; les play-offs en sont une autre. C’est au moment des play-offs, et particulièrement lors des rencontres décisives, que les grands joueurs doivent se révéler et justifier leur statut. Plus facile à dire qu’à faire, mais possible ! Voici le top 10 des performances individuelles qui, en Finale NBA, signifient réellement quelque chose.

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Mentions honorables

Les performances réalisées en luttant contre une blessure ou contre la douleur. Même si elles sont (pas toujours, mais souvent) déterminantes pour leur équipe, les performances évoquées dans ce top 10 sont celles où le joueur a tiré son équipe vers le haut par sa valeur pure et sa performance sportive, et non par son courage face à l’adversité. Mais comme les exemples dans ce dernier cas ne manquent pas et méritent un hommage, ces performances feront l’objet d’un classement séparé.

Les matchs de play-offs en dehors des Finales. Ce classement aurait pu être élargi à l’ensemble des play-offs, mais en fin de compte, les performances vraiment décisives (sur un match) en Finale de Conférence ou ailleurs ne sont pas si nombreuses. Seules deux d’entre elles méritent d’être citées : celle de Wilt Chamberlain lors du Match 5 de la Finale de Conférence Est 1967, quand il écrasa Boston avec un incroyable triple double (29 points, 36 rebonds et 13 passes décisives avec 62 % de réussite au tir) ; et celle de Hakeem Olajuwon au Match 5 de la Finale de Conférence Est 1995 (42 points, 9 rebonds, 8 passes décisives, 5 contres, 57 % de réussite au tir). Impressionnant, mais insuffisant pour entrer dans un classement spécifique.

Les performances qui se sont achevées par une défaite. Parfois, la performance individuelle ne suffit pas pour donner un titre à son équipe. Et comme la victoire est, en fin de compte, ce qui importe le plus, les grands matchs de certains joueurs ont été écartés, comme le Match 5 d’Elgin Baylor lors des Finales de 1962 (61 points, 22 rebonds) ou celui de Jerry West au Match 7 des Finales de 1969 (42 points, 13 rebonds et 12 passes décisives). Dans les deux cas, les stars des Lakers n’ont pas réussi à donner le titre à leur équipe (deux défaites au Match 7 contre les Celtics). Dommage.

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Le Top 10

Walton_1977

10. Bill Walton (Finales NBA 1977, Match 6)
20 points, 23 rebonds, 7 passes décisives, 8 contres

Ravagé par les blessures pendant toute sa carrière professionnelle, Bill Walton n’a joué qu’une saison entière de NBA à 100 % de ses moyens. Mais quelle saison ! En 1976-77, Walton était la plaque tournante et le seul joueur valable d’une équipe de Portland qui n’existait que depuis six ans et était loin d’être favorite pour le titre face aux Sixers. Ça ne l’a pas empêché de faire des Finales monstrueuses, avec une moyenne de 19 points, 19 rebonds, 5 passes décisives et 4 contres. Le Match 6 sera sa performance la plus aboutie : Walton va frôler le quadruple-double, établir un record de contres et offrir le titre à son équipe. Une juste récompense pour le pivot le plus complet de l’histoire, qui aurait été l’un des meilleurs joueurs de tous les temps s’il était resté en bonne santé.


Jordan_1998

9. Michael Jordan (Finales NBA 1998, Match 6)
45 points, 1 rebond, 1 passe décisive, 4 interceptions, 12/15 au lancer franc

Le dernier match de Michael Jordan a été le point d’orgue de sa formidable carrière. Lors du Match 6 des Finales contre Utah en 1998, Jordan avait l’occasion de donner le titre à son équipe ; il ne l’a pas manquée, se chargeant de marquer 41 des 83 premiers points de Chicago. À une minute de la fin, quand Utah s’est retrouvé avec trois points d’avance, Jordan a marqué un panier pour faire revenir son équipe à un point, a volé le ballon à Karl Malone sur l’action suivante, et a rentré à quelques secondes de la fin le tir décisif qui a donné la victoire et le titre aux Bulls. Dommage que ses statistiques générales n’aient pas été aussi impressionnantes que son total de points. Il aurait à coup sûr figuré plus haut dans ce classement.


Heinsohn_1957

8. Tommy Heinsohn (Finales NBA 1957, Match 7)
37 points, 23 rebonds, 2 passes décisives

Drafté en même temps que Russell pour renforcer la raquette des Celtics, Heinsohn s’est affirmé dès sa première année comme un joueur-clef de l’effectif. Au Match 7 des Finales NBA 1957, dans un match dont le vainqueur remporterait le titre, Heinsohn a joué l’un des plus grands matchs jamais disputés par un rookie : avec Bob Pettit (MVP l’année passée) comme adversaire direct, il a décroché un surprenant total de 37 points et 23 rebonds, permettant à son équipe de tenir le coup dans le temps réglementaire alors que Cousy et Sharman peinaient pour marquer. Puis il a sangloté dans une serviette après avoir été exclu pour six fautes. Les Celtics ont gagné en double prolongation grâce aux efforts combinés de Bill Russell et Frank Ramsey, mais sans Heinsohn, rien n’aurait été possible. Il mérite largement sa place dans ce classement.


Duncan defended by Jefferson

7. Tim Duncan (Finales NBA 2003, Match 6)
21 points, 20 rebonds, 10 passes décisives, 8 contres

Il s’agit peut-être du match de Finales où un joueur s’est montré le plus dominant. Au cours du Match 6 des Finales NBA 2003, Tim Duncan, MVP en titre et meilleur joueur de la ligue, a totalement écrasé les Nets, dominant Kenyon Martin, Dikembe Mutombo et Jason Collins – trois des meilleurs intérieurs défensifs de la ligue. Avec 8 contres, il a rejoint le record de Walton, Olajuwon, Ewing et O’Neal sur un match de Finales NBA. Personne n’avait autant frôlé le quadruple-double depuis Walton en 1977. Grâce à sa performance, les Spurs ont remonté un retard de neuf points dans le quatrième quart-temps, et gagné le match ainsi que le titre. Le plus incroyable, c’est que Duncan avait  déjà réalisé une performance similaire au Match 1 (32 points, 20 rebonds, 6 passes décisives, 7 contres, et 3 interceptions). Il était injouable cette année-là. C’était le meilleur joueur de la ligue, sans contestation.


Bird_1986

6. Larry Bird (Finales NBA 1986, Match 6)
29 points, 11 rebonds, 12 passes décisives, 3 interceptions, 11/12 aux lancers francs

L’équipe des Celtics de 1986 était (probablement) la meilleure de l’Histoire, et Larry Bird son meilleur joueur. Boston a dominé la saison en ne perdant qu’un seul match à domicile, dans une ligue où la densité et la concurrence n’ont jamais été aussi fortes. Le Match 6 des Finales contre Houston fut le couronnement de la carrière de « Larry Legend ». MVP cette année-là pour la troisième fois consécutive, il a littéralement survolé la rencontre, offrant aux Celtics leur seizième titre. Il confiera plus tard : « C’était le seul match auquel j’étais totalement préparé. Jamais je ne me suis senti mieux. Jamais. J’aurais dû prendre ma retraite juste après. »


James_2016

5. LeBron James (Finales NBA 2016, Match 7)
27 points, 11 rebonds, 11 passes décisives, 3 contres, 2 interceptions

Contre ce qui est peut-être la meilleure équipe de l’Histoire en saison régulière (mais qui tirait sérieusement la langue en play-offs), James a réalisé une sacrée performance. En 2016, il a aligné contre les Warriors une moyenne en Finales de 30 points, 11 rebonds, 9 passes décisives, 2 contres et 3 interceptions. Sa performance au Match 7 fut extraordinaire, avec un triple-double et peut-être l’action la plus importante du match (le contre iconique sur Andre Iguodala). Il a aussi définitivement clos la rencontre en marquant un lancer franc, permettant aux Cavaliers de remporter le premier titre de l’histoire de la franchise tout en apportant à la ville de Cleveland son premier championnat dans un sport américain majeur depuis 1964. S’il avait marqué le panier décisif pour la victoire finale – le tir à trois points d’Irving à quelques secondes de la fin – il aurait été sur le podium.


Frazier_1970

4. Walt Frazier (Finales NBA 1970, Match 7)
36 points, 7 rebonds, 19 passes décisives, 12/12 aux lancers francs, 70 % de réussite au tir

Les Finales de 1970 opposaient deux « Big Three » : celui des Lakers (West-Baylor-Chamberlain) et celui des Knicks (Reed-DeBusschere-Frazier). Les Lakers étaient largement favoris, mais les Knicks ont quand même emmené la série jusqu’à un Match 7. un Match 7 que tout le monde les voyait perdre après la blessure de leur capitaine et leader Willis Reed au Match 5. Mais à la surprise générale, Reed va se présenter sur le terrain juste avant le début du match. Sa réapparition enflammera la foule du Madison Square Garden, permettant aux Knicks d’emporter la victoire et le titre. Mais le vrai responsable de la victoire n’est pas Reed, mais Frazier. Il a littéralement détruit Jerry West, avec 36 points, 7 rebonds, 19 passes décisives et Dieu sait combien d’interceptions (elles n’étaient pas comptabilisées à l’époque). Quand on voit l’enjeu final et le niveau des Lakers de cette époque, ce match est l’un des matchs les plus impressionnants et les plus complets disputés par un joueur.


Pettit_1958

3. Bob Pettit (Finales NBA 1958, Match 6)
50 points, 19 rebonds, 56 % de réussite au tir et 80 % de réussite au lancer franc

Comme l’année précédente, les Finales de 1958 ont été extrêmement serrées. Après avoir remporté d’un souffle trois des cinq premiers matchs (avec moins de quatre points d’écart à chaque fois), les Hawks sont déterminés à remporter le sixième match à domicile pour ne pas revivre le crève-cœur de l’année passée (défaite au Match 7 contre ces mêmes Celtics). Pettit a évité un septième match à Boston en marquant 50 points, dont 18 des 21 derniers de Saint Louis, ainsi qu’un tir en suspension et une claquette au rebond décisive dans les dernières secondes pour sceller la victoire et le titre de 1958. D’accord, Russell était blessé à la cheville et n’a joué qu’à 30 % de ses moyens, mais il s’agit quand même de l’une des meilleures performances de l’Histoire des Finales NBA. Pettit a été absolument brillant du début à la fin. L’entraîneur des Boston Celtics, Red Auerbach, lui rendra un bel hommage : « Il joue toujours à fond, que son équipe ait 50 points d’avance ou 50 points de retard ».


BILL RUSSELL

2. Bill Russell (Finales NBA 1962, Match 7)
30 points, 40 rebonds, 4 passes décisives, 14/17 aux lancers francs

Tout le monde s’accorde à dire que ce match est le meilleur de Bill Russell. Il a marqué 30 points et pris 40 rebonds pour vaincre les Lakers de West et Baylor après prolongation. On se souvient surtout du fameux tir ouvert manqué par Frank Selvy à quelques secondes de la fin, qui aurait pu donner la victoire aux Lakers, mais c’est bien la performance de Russell qu’il faut retenir. Ce que les statistiques ne montrent pas est son abattage défensif : vers la fin du temps réglementaire, tous les ailiers de Boston (Heinsohn, Sanders et Loscutoff) étaient sortis pour six fautes, et Russell devait protéger le panier tout seul. Cet incroyable record de 40 rebonds en Finales NBA ne sera sans doute jamais battu. Les Lakers étaient obligés de marquer tous leurs tirs car ils savaient que s’ils en manquaient un, ils n’auraient pas de seconde chance. La domination de Russell sous les panneaux était unique. Il est bien le meilleur pivot défensif de l’Histoire.


Magic_1980

1. Magic Johnson (Finales NBA 1980, Match 6)
42 points, 15 rebonds, 7 passes décisives, 1 contre, 14/14 aux lancers francs

La meilleure performance individuelle d’un joueur lors d’un match de Finales NBA, c’est celle-ci, sans le moindre doute. Quarante ans plus tard, personne n’a pu reproduire ce que Magic Johnson a réalisé contre Philadelphie lors du Match 6 des Finales de 1980. Après la blessure de Kareem Abdul-Jabbar lors du Match 5, les Lakers se sont retrouvés privés de leur meilleur joueur et du meilleur pivot de la ligue alors qu’il restait encore un match à gagner. Magic, âgé seulement de vingt ans, démarra le match à la place d’Abdul-Jabbar au poste de pivot, joua à tous les postes, rendit une feuille de stats avec 42 points, 15 rebonds et 7 passes décisives, porta les Lakers vers la victoire et le titre, reçut le trophée de MVP des Finales (une performance unique pour un rookie) et se tailla une réputation en époustouflant tout le monde. Pouvez-vous imaginer quelqu’un reproduire une telle performance aujourd’hui ? Au vu des circonstances (le statut des Lakers et la pression sur les épaules du rookie), ce qu’a réalisé Magic cette nuit-là est sans doute la plus grande performance de l’Histoire des finales NBA.

Top 10 des caractéristiques uniques de la NBA

On peut dire ce qu’on veut sur la NBA, mais elle se distingue (dans le bon sens du terme) de tous les autres sports professionnels par plusieurs caractéristiques. Voici le top 10 des plus marquantes.

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10. Les masques de protection

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Aucun autre sport (ou presque) ne propose aux joueurs victimes de fracture au nez le masque de protection popularisé par Rip Hamilton. Ce qui est curieux, c’est que les joueurs, qui se soucient énormément de leur apparence et de leurs chaussures, n’ont jamais cherché à les mettre à la mode ou à les embellir, se contentant de masques en plastique simples et insipides. Ne devraient-ils pas les décorer comme les gardiens de hockey, ou essayer de porter un masque intimidant à la Hannibal Lecter lors d’un grand match des play-offs ? Et pourquoi ne pas s’en servir comme support publicitaire (en y mettant par exemple le logo de Nike) ?


 

9. La draft

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Le système de draft existe dans plusieurs ligues sportives nord-américaines, mais la draft NBA est unique en son genre. D’abord, elle a plus d’importance que n’importe quelle autre, sachant que sélectionner le bon joueur peut complètement renverser le destin d’une franchise, ce qui n’arrive pas en football américain, par exemple. Ensuite, la draft NBA est follement divertissante, même si les choses se sont tassées ces dernières années lorsque les agents et les responsables des relations publiques se sont rendus compte qu’il n’était pas nécessaire qu’un joueur vienne à la draft habillé comme un proxénète, ou que ce n’était peut-être pas une bonne idée d’étreindre le commissionnaire en collant ses parties génitales aux siennes après avoir été choisi.

Et ne parlons pas du comique involontaire de la différence de taille entre les joueurs et le commissionnaire (même si elle est beaucoup moins marquée depuis l’arrivée d’Adam Silver et de son 1,90 m aux commandes de la NBA).


 

8. Le commissionnaire

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Le commissionnaire, justement. Parlons-en. En NBA, le commissionnaire est plus important que n’importe où ailleurs. David Stern (à égalité avec Pete Rozelle, en NFL) a été le commissionnaire à la personnalité plus dominante. Il a toujours gardé le contrôle total de sa ligue, et a gagné une telle puissance et une telle importance qu’on peut se demander s’il n’a pas effectivement truqué certains matchs ou banni de grandes stars sans le dire à personne. Tout comme il n’y aura jamais un autre Magic, Michael ou Larry, il n’y aura jamais un autre David Stern.

Une anecdote concernant Stern qui résume tout : il a retardé le 30ème choix de la draft 2008 pendant quatre minutes pour assaisonner les journalistes d’ESPN qui colportaient des rumeurs sur les prétendus problèmes aux reins de Darrell Arthur, a lâché une centaine de jurons, a effrayé tout le monde, puis s’est tranquillement repris et a annoncé le choix de Boston. Cet homme est sans égal.


 

7. L’apparence des joueurs

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En NBA, elle est unique. D’abord, à cause des tatouages. Il y a des tonnes et des tonnes de tatouages. Nulle part ailleurs, on ne se demande : « Je me demande ce que veulent dire ces caractères chinois », ou bien : « C’est bien la tête de Notorious BIG sur le bras droit du meneur ? » En même temps que le programme du match, les équipes jouant à domicile devraient distribuer un document expliquant l’origine des tatouages de chaque joueur des deux équipes (avec photos à l’appui). Ne me dites pas que vous ne liriez pas ça pendant les temps morts. Ensuite, par un phénomène unique en NBA, un joueur qui change de club paraît radicalement différent dans son nouveau maillot. Parfois, on dirait qu’il vient de renaître, parfois, c’est comme s’il avait finalement trouvé la couleur et le style qui lui convient, parfois, il est complètement grotesque, et dans de rares cas, le maillot lui donne l’air plus lent, plus gros et moins athlétique (comme Shaq quand il a rejoint les Suns).

Quand Kwame Brown a été échangé aux Lakers, il était magnifique dans sa nouvelle tenue : ses bras paraissaient plus longs, il avait l’air plus imposant et il se comportait différemment. On aurait pu croire qu’il s’était transformé en Jermaine O’Neal. Mais en matière de talent, rien n’avait changé ; il avait juste troqué son maillot des Wizards contre un maillot des Lakers. Et ça s’est tout de suite vu. Pourtant, lors des premiers matchs des Lakers, il avait eu l’air sacrément bon. Dommage que certains acteurs, politiciens ou chanteurs ne sont pas affectés de la même façon !


 

6. Le côté « black »

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La culture afro-américaine est très présente en basket, si bien que l’on assiste à des phénomènes assez amusants. Les joueurs étrangers arrivent en NBA avec des accents très prononcés, qui prennent un couleur hip-hop après quelques saisons à force de côtoyer des Noirs. Detlef Schrempf en était l’exemple parfait ; vers le milieu de sa carrière, il parlait comme les Allemands dans Beerfest croisés avec le Wu-Tang Clan. Dommage qu’Arnold Schwarzenegger ne se soit pas entraîné dans une salle de sport composée uniquement d’afro-américains dans les années 70 ; on aurait vraiment pu assister à quelque chose de spécial.

Il y a aussi un phénomène encore plus étrange que le syndrome Detlef : pour des raisons qui demeurent obscures, la NBA pousse certains journalistes à écrire des colonnes ou des articles NBA dans un style « black ». C’est, sans contestation possible, la pire tendance journalistique de ces vingt dernières années, avec le blog en direct. C’est quoi, l’idée ? « Il y a beaucoup de joueurs noirs dans ce sport, donc, je dois donner à ma prose une couleur plus urbaine » ? Franchement, vous trouvez ça logique ? Tu captes ? Carrément. Trop de la balle, ce que j’écris, yo ! T’as vu.


 

5. Les statistiques

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Dans aucun autre sport, les statistiques ne sont plus simples et plus révélatrices : il y a les points, les rebonds, les interceptions, les contres, les passes décisives, les lancers francs, le pourcentage de réussite, les paniers à trois points et les pertes de balle. Ces dix dernières années, une flopée de statisticiens fous inspirés par la révolution ayant eu lieu en base-ball ont créé une variété de statistiques alambiquées, mais en fait, on peut déterminer l’efficacité de presque n’importe quel joueur en examinant une feuille statistique de NBA. Depuis 1973, les box scores se trompent rarement, bien que quelques statistiques subtiles pourraient être créées pour rendre les choses encore meilleures. Mais on en reparlera.


 

4. Le code vestimentaire

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En NBA, les joueurs blessés doivent respecter un code vestimentaire précis. Après une période d’adaptation, nous avons pu voir des types sans aucune classe habillés chic sauter sur le terrain après les temps morts pour frapper leur poitrine avec les autres joueurs ou leur taper dans la main (Walter Herrmann, Brian Scalabrine, Scot Pollard). Y a-t-il un autre endroit où l’on peut voir une veste en cuir à 2 000 $ tachée de sueur après un coup de poitrine ? La réponse est non.


 

3. Les animations en cours de match

Miami Heat vs Milwaukee Bucks

D’abord, il y a les cheerleaders. Même si, au vu de la tendance générale, elles semblent être appelées à disparaître (comme c’est déjà le cas dans certaines franchises), elles sont difficiles à oublier quand on les a vues, pour une raison simple : elles sont habillées comme des prostituées et dansent comme des strip-teaseuses. Ensuite, à la mi-temps des matchs en NBA, des fans descendent parfois des tribunes et tentent de marquer un panier depuis le milieu du terrain pour gagner une voiture, de l’argent ou ce qu’on leur propose. Quel autre sport permet aux fans de faire partie de l’action comme ça ? Bien sûr, ceux qui sont désignés se ratent tout le temps à cause de la règle peu connue selon laquelle seules des personnes chétives, des femmes ou des gens d’un poids supérieur à trois cents kilos sont choisis pour tirer depuis le milieu du terrain, mais c’est un moment excitant.


 

2. Les sièges au bord du terrain

Memphis Grizzlies v Milwaukee Bucks

En NBA, il y a des sièges au bord du terrain. Ces places sont difficiles à obtenir sans connaître les bonnes personnes, ou si vous êtes capable d’aligner un nombre à six chiffres pour payer votre abonnement annuel. Quand vous vous y trouvez, on peut dire d’une certaine façon que vous avez réussi dans la vie, même si les personnes assises dans les sièges normaux vous regardent de travers. (C’est la même chose que d’aller s’asseoir en première classe et de regarder tous ceux qui se dirigent vers la deuxième classe vous jauger avec dégoût, multiplié par cinquante.)

Ces places sont aussi et surtout les meilleures places possibles de n’importe quel sport. Vous êtes juste à côté du terrain, vous entendez toutes les directives, tous les jurons, toutes les plaisanteries, toutes les insultes ou toutes les moqueries, et si vous avez la chance d’être assis juste à côté de l’un des bancs, vous pouvez entendre discuter stratégie quand les joueurs se regroupent. Aucun autre sport n’offre à ses fans une expérience de ce genre. Les douze sièges entre les deux bancs (six de chaque côté de la ligne médiane, ou, comme on les appelle communément, les sièges Nicholson) sont probablement les meilleurs sièges de l’ensemble des sports professionnels.


 

1. Le MVP

NBA: Stephen Curry MVP Press Conference

En NBA, le trophée de « Most Valuable Player » est celui qui a le plus de valeur et de signification. Les raisons en seront expliquées en détail dans le dossier à venir.


 

Source photos : http://www.nba.com

Top 10 des joueurs les plus étonnants de l’histoire de la NBA (et qu’on ne reverra plus)

En NBA comme dans tous les sports, il existe deux types de joueurs : ceux que l’on verra de nouveau, et ceux qu’on ne reverra plus jamais. On ne verra plus jamais un autre Michael Jordan, mais tous les dix ans, un joueur possédant des qualités similaires apparaît sur les parquets. Jordan était une version évolutive de David Thompson (qui était son idole), et Kobe Bryant et Wade ont assez bien reproduit le jeu de Jordan. Mais s’il est possible de revoir un Jordan en NBA à travers l’une de ses variations, ce n’est pas le cas pour d’autres joueurs. En voici dix de l’ère post-Russell dont les équivalents ne seront jamais revus, pour des raisons génétiques ou physiques.

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Mentions honorables : Kareem Abdul-Jabbar, Charles Barkley, Larry Bird, George Gervin, Allen Iverson, Magic Johnson, Kevin McHale

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Ces sept joueurs-là avaient sans aucun doute leur place dans la liste. On ne reverra probablement plus un ailier fort de moins de deux mètres aussi dominateur au rebond que Barkley, un arrière d’1,83 m attaquer le panier comme Iverson, ou un meneur de la taille d’un pivot manier aussi bien le ballon que Magic Johnson. Cependant, Abdul-Jabbar, Bird, Iverson et les autres ne sont pas étonnants à proprement parler ; ce qui surprend chez eux, c’est le talent dont ils faisaient preuve en étant dotés d’une apparence physique éloignée des standards de leur poste ou du basket-ball. En dehors de cela, ces sept joueurs n’avaient rien de véritablement inhabituel. Cela dit, s’il fallait monter une équipe regroupant tous les joueurs qu’on ne reverra plus, ils se partageraient sans aucune contestation les places de titulaire.

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10. Kurt Rambis

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« Il prend des rebonds comme Superman, ressemble à Clark Kent et tire comme Loïs Lane. »

Voilà comment un commentateur décrivait Kurt Rambis lorsqu’il évoluait pour les Lakers au milieu des années 80. Avec ses lunettes de vue à monture épaisse et sa grosse moustache, Rambis ressemblait plus à un bibliothécaire qu’à un joueur de basket. Mais les apparences étaient trompeuses : travailleur acharné et joueur passionné, Rambis était un joueur important, qui avait trouvé sa place au milieu de la pléthore de stars des Showtime Lakers. Sa valeur était surtout visible en play-offs, où son envie et ses efforts au cours de rencontres importantes insufflaient de l’énergie à toute son équipe. Adoré par les supporters autant que par ses équipiers, Kurt Rambis reste l’un des joueurs les plus appréciés ayant évolué pour les Lakers.


 

9. Darko Milicic

DarkoMilicic

Ce n’est pas l’apparence physique ou le jeu de Milicic qui le fait apparaître dans ce classement, mais son histoire. Prenez un adolescent serbe de 2,13 m avec l’avantage d’être un croisement entre Derrick Coleman et David Robinson, et faites-le drafter trop haut par la mauvaise équipe. Vous obtenez un joueur qui, devant faire face à des attentes impossibles, se liquéfie sous la pression, devient pâle, dépressif, accablé et amer, puis s’autodétruit au point d’être totalement et désespérément inutile avant même d’être assez vieux pour avoir le droit de louer une voiture. Cela n’arrivera certainement plus jamais. Le plus drôle, en y repensant, sont les déclarations faites sur Milicic en 2002 par un scout des Pistons nommé Will Robinson :

« Ce gamin va être une star. Il mesure 2,10 m et joue comme un meneur. Ce gamin a quelque chose de spécial. […] Il va dominer le jeu. Dominer le jeu. Il faudra construire une nouvelle salle. La seule chose qui pourrait détruire un gamin comme ça est une femme. »

Et un manque de talent et de confiance, aussi.


 

8. Kurt Nimphius

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Kurt Nimphius, c’est un style unique : la raie au milieu de Jon Bon Jovi pendant la tournée Slippery When Wet, croisée avec l’épaisse coupe mulet de George Clooney dans Drôle de vie. Ajoutez la moustache typique d’un acteur de films pornographiques des années 80, mettez le tout sur un douzième homme de 2,10 m, et faites-lui porter le survêtement d’échauffement moulant bleu foncé des Pistons. Et voilà.


 

7. Ken Bannister

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Le surnom de Ken Bannister, un ailier fort qui avait débuté chez les Knicks au milieu des années 80, était « Animal ». Il suffisait de le voir en personne pour comprendre pourquoi. La NBA a connu un paquet de joueurs au physique « difficile » – Dennis Rodman, Gheorge Muresan, Brook Steppe, Tyrone Hill, les frères Cummings (Terry et Pat), Paul Mokeski, Anthony Mason, David Wesley, Ervin « No Magic » Johnson pour n’en citer que quelques-uns – mais seuls trois d’entre eux se sont vraiment démarqués : l’immortel Popeye Jones, Greg « Cadillac » Anderson, et Bannister. Ce dernier surpasse les deux autres pour une raison simple : l’apparence de Jones et Anderson pouvait susciter les rires, alors que tout le monde restait pétrifié en voyant Bannister. C’est à lui que l’on décernera le titre de capitaine de l’équipe de l’horreur.


 

6. Spud Webb

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Il y a eu bien des meneurs de jeu minuscules, tenaces et rapides avant lui, mais Spud était le seul à pouvoir changer le cours d’un match grâce à sa détente. Quand il s’élevait au-dessus du cercle pour écraser un dunk, la foule des supporters rugissait plus fort qu’un troupeau de lions. Et pour un joueur en sortie de banc chargé de changer le rythme et de complètement chambouler l’équipe adverse, il n’y avait pas mieux que Webb : avec les solides équipes d’Atlanta de 1986 et 1988, il avait une moyenne de 19 minutes de jeu, 10 points, 6 passes décisives et au moins une action époustouflante en 21 matchs de play-offs. Spud a toujours été un véritable atout, comme en témoigne sa carrière longue de quatorze ans, dont six en tant que titulaire (deux à Atlanta, quatre à Sacramento).


 

5. Pete Maravich

Maravich takes a jumper

« Pistol » Pete Maravich était en avance sur son temps. Le voir en personne était comme contempler une fusion de douze Harlem Globetrotters : aucune passe trop compliquée, aucun tir trop lointain. Il glissait littéralement sur le terrain (ses membres étaient souples, le ballon lui collait à la main comme un yo-yo, son visage était vide) et on ne savait jamais ce qui allait arriver, en dehors du fait que le score était moins important que le spectacle. Il jouait de façon totalement différente des autres. Les tirs impossibles lui paraissaient facile. Il voyait des angles de passe que ses coéquipiers ne pouvaient même pas imaginer. Aucun joueur n’a été plus fantastique à regarder évoluer. Il n’y aura jamais plus quelqu’un comme lui. Jamais.


 

4. Dennis Johnson

DJ

À quel autre joueur sur cette planète peut-on comparer Dennis Johnson ? Il pouvait mener le jeu, scorer, jouer de manière physique. Il pouvait défendre sur tous les joueurs de taille inférieure à 2,10 m et les empêcher de marquer. Il était le seul à pouvoir prendre soudainement la balle des mains d’un arrière sans méfiance au milieu du terrain, comme un pickpocket subtilise un portefeuille. Il était si intelligent que Bird et lui ont pu développer une phase de jeu extra-sensorielle aboutissant à un panier six années de suite. C’était un scoreur classique qui ne marquait que lorsqu’il le fallait : il pouvait avoir marqué 3 tirs sur 14 à une minute de la fin, puis enquiller un tir ouvert à six mètres pour remporter le match. Il n’y a jamais eu d’arrière comme « DJ » auparavant et il n’y en a plus eu depuis. (Et en plus de ça, il était apparemment monté comme un taureau, plusieurs personnes ayant vu Johnson nu ont témoigné avoir été impressionné par son, euh… équipement. Enfin, bref.)


 

3. Adrian Dantley

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Adrian Dantley était un joueur au poste bas d’1,91 m (bien que sa taille officielle soit de 1,96 m) avec une centaine de feintes différentes et de mouvements saccadés, doté d’un postérieur anormalement large qui lui permettait de créer de l’espace dans la raquette, et qui allait sur la ligne des lancers francs plus que n’importe quel autre joueur à son poste. Combien de joueurs correspondent à cette description aujourd’hui ? Zéro, et pour une raison simple : le style peu orthodoxe et physique de Dantley ne s’enseigne pas dans les camps de basket-ball et les rencontres de l’Association Universitaire Américaine où toute particularité quitte brutalement chaque joueur après leur quinzième année. Voilà pourquoi on ne reverra jamais, jamais, jamais un autre Dantley.


 

2. Manute Bol

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Le portrait de Manute Bol a déjà été fait dans un précédent article. Nous dirons donc simplement n’y a pas eu beaucoup de pivots soudanais de 2,30 m et 90 kg issus de l’Université de Bridgeport avec des cicatrices tribales sur le front. Quand on le voyait en personne, Manute était à couper le souffle, et pas seulement en raison de sa taille et de sa peau si sombre qu’il avait l’air d’être pourpre de façon surréaliste. Lorsqu’il entrait sur le parquet, tout le monde cessait de parler et restait bouche bée, comme ceux qui voient les extra-terrestres sortir de l’OVNI dans Rencontres du troisième type. C’était incroyable. À part ça, Manute était un joueur de banc sous-évalué, qui a eu droit à un bon temps de jeu en play-offs avec cinq équipes différentes, avait cinq contres de moyenne lors de son année rookie, a fait trois saisons à plus de 300 contres et apporté une appréciable contribution (20 minutes par match, 5,8 rebonds, 4,3 contres) à l’équipe « TMC » des Warriors qui est allée jusqu’au deuxième tour des play-offs de 1989.


 

1. Paul Mokeski

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Paul Mokeski était un pivot remplaçant qui a réussi à jouer douze saisons en NBA dans les années 80. Le pauvre était extraordinairement peu athlétique et courait comme s’il avait deux prothèses à la place des jambes ; comme si ce n’était pas assez, il essayait de remettre à la mode un look en voie de disparition, celui de la permanente bouclée associée à une moustache fournie. Ajoutez à cela une calvitie et un menton fuyant, et Mokeski ressemblait à un flic du New Jersey qui debout dans la file d’attente d’un magasin de beignets. Vous ne pouvez donc pas imaginer à quel point il était bizarre de voir son efficacité sur le terrain : il était solide en défense, correct en prise de position, fiable à 5,50 m, et ne faisait jamais ce dont il était incapable. Il a joué même 20 minutes par match pour une équipe des Bucks ayant obtenu 59 victoires en 1985. Les chances de revoir un jour quelqu’un comme lui ? 0,01 %.

Top 10 des citations du basket (NBA)

Joueurs, entraîneurs, journalistes, commentateurs… En plus de soixante ans d’histoire, le monde de la NBA a été l’objet de toutes sortes de déclarations. Voici les dix citations les plus célèbres – du moins les plus iconiques – de la NBA.

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Mentions honorables

« Ça ne veut rien dire du tout. N’importe qui, dans cette équipe, pourrait marquer 2 000 points si on le lui demandait. Les 2 000 points que j’ai marqués sont dus pour la plupart à l’altruisme de mes coéquipiers. » Sam Jones, joueur des Celtics, après avoir atteint la barre des 2 000 points marqués en carrière en 1965.

« Si la cocaïne était de l’hélium, toute la NBA flotterait en l’air. » Art Rust, journaliste sportif (plus de renseignements ici).

« Je me suis toujours battu avec mes frères, ça ne veut pas dire que je ne les aime pas. » Larry Bird, après une altercation musclée avec Julius Erving lors d’un match Celtics-Sixers en 1984.

« Si je dois prendre un shoot pour gagner un match, je choisis Michael Jordan, mais si je dois prendre un shoot pour sauver ma vie, je choisis Larry Bird. » Pat Riley, entraîneur des Lakers.


Hors-concours

Charles Barkley

« La pression ? C’est pas un truc qu’on met dans les pneus ? »

« On peut m’acheter. S’ils y mettaient le prix, je suis prêt à travailler pour le Ku Klux Klan. »

« Si vous sortez avec une fille et que les gens disent d’elle qu’elle a de la personnalité, cela veut dire qu’elle est moche. Quand les gens disent qu’un joueur travaille dur, ça signifie qu’il est nul. C’est pareil. »

« Je pense que l’équipe qui gagnera le cinquième match gagnera la série. Sauf si nous perdons le cinquième match. »

« Je ne connais rien de l’Angola. Je sais juste qu’ils sont dans la merde. »

« Ce n’est pas parce que je sais dunker un ballon que je devrais élever vos enfants ».

« Je n’écoute pas les arbitres. Je n’écoute jamais les gens qui se font moins d’argent que moi. »


Le top 10

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10. « Larry, tu ne m’as menti qu’une seule fois. Tu m’as dit qu’il y aurait un jour un autre Larry Bird. Larry, il n’y aura plus jamais, jamais, un autre Larry Bird. » Magic Johnson lors de la cérémonie de retraite de son ami et plus grand rival, Larry Bird, en 1993.


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9. « Was he big enough » ? (« Il est assez grand ? ») Michael Jordan à un supporter de Utah lors d’un match de saison régulière de 1987. Après qu’il eut dunké sur John Stockton (1,85 m), le supporter avait défié Jordan de « s’en prendre à quelqu’un de sa taille ». Quelques instants plus tard, Jordan écrasait un dunk sur le pivot remplaçant du Jazz, Mel Turpin (2,11 m), et se tournait vers celui qui l’avait apostrophé pour lui cracher les mots ci-dessus.


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8. « Je pense que c’était Dieu déguisé en Michael Jordan. » Larry Bird, en réaction aux 63 points marqués par Michael Jordan contre les Celtics au premier tour des play-offs de 1986.


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7. « Si Larry Bird était noir, il serait juste un autre bon joueur. » Isiah Thomas après la défaite des Pistons contre les Celtics (4-3) en finale de Conférence 1987. Des propos controversés qui seront la source d’une grosse polémique.


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6. « Le facteur ne livre pas le dimanche. » Scottie Pippen à Karl Malone, alias « le facteur » (« the mailman »), avant que celui-ci ne tente deux lancers francs décisifs lors du premier match des Finales NBA de 1997. Malone manquera les deux lancers et Chicago remportera le match.


Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est mos.jpg 5. « Fo’ fo’ fo’. » Avant le début des play-offs de 1983, on demanda à Moses Malone un pronostic sur les chances de son équipe. Malone répondit simplement « fo’ fo’ fo' » (autrement dit, que les Sixers gagneraient par 4-0 chacune des séries éliminatoires). Une prédiction qui s’avéra presque exacte (les Milwaukee Bucks arrachèrent une victoire en cours de route).
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4. « I’m back. » (« Je suis de retour. ») Deux mots envoyés par fax le 18 mars 1995 par Michael Jordan, annonçant son retour après dix-huit mois d’absence.


3. « I mean, listen, we’re talking about practice, not a game, not a game, not a game, we talking about practice. » (« Ecoutez, on parle de l’entraînement. Pas d’un match, pas d’un match, pas d’un match ! On parle de l’entraînement. ») Allen Iverson en 2002 lors d’un discours devenu mythique en conférence de presse, où il répéta le mot « practice » une bonne vingtaine de fois en quelques minutes.
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2. « Havlicek stole the ball ! » (« Havlicek intercepte ! ») Johnny Most, légendaire commentateur des Celtics, lors du Match 7 des Finales de Conférence Est 1965 contre Philadelphie, alors que les Celtics mènent 110-109 à quelques secondes de la fin et que les Sixers effectuent une remise en jeu sous le panier adverse (plus de précisions ici).


Cette image a un attribut alt vide ; le nom du fichier est tomjanovich.jpg 1. « Never underestimate the heart of a champion. » (« Ne sous-estimez jamais le cœur d’un champion. ») Rudy Tomjanovich, entraîneur des Houston Rockets, lors de la remise du titre de champion NBA 1995 à son équipe, qui réalise le doublé après une saison particulièrement difficile.

Source photos : http://www.nba.com

Top 10 des joueurs les plus détestés de l’histoire de la NBA

Comme dans tous les sports, certains des joueurs qui évoluent en NBA sont adorés du public, et d’autres pas du tout. La plupart du temps, les joueurs détestés par le public le sont pour de mauvaises raisons, souvent très partiales : une « trahison » (LeBron James à Miami), une attitude discutable, un jeu dur ou un physique inadéquat. Ceci étant, il existe malgré tout des joueurs vraiment détestables, qui se sont fait haïr de façon justifiée par tout l’univers de la NBA : les entraîneurs, les adversaires, les instances, les médias, et parfois même leurs coéquipiers. Voici les dix joueurs les plus détestés de l’histoire de la NBA.

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Mentions honorables

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Tyler Hansbrough et Christian Laettner. Christian Laettner et Tyler Hansbrough sont considérés de manière quasi-unanime comme les deux joueurs les plus détestés de l’histoire du basketball universitaire (particulièrement le premier). Ils ont été beaucoup moins haïs en NBA, un peu parce que leur carrière n’a pas été aussi reluisante qu’à l’université, beaucoup parce qu’ils ne pouvaient pas se permettre de jouer le même jeu avec de vrais hommes qu’avec leurs condisciples. En son temps, Laettner a attisé à tel point les rancœurs contre lui qu’un documentaire entier sur le sujet (intitulé I hate Christian Laettner) lui a été consacré. Hansbrough, pour sa part, était râleur, bagarreur, et peu apprécié. En NBA, il se fera siffler par les fans de sa propre équipe (les Pacers), qui trouvaient qu’il avait été drafté trop haut et prenait des minutes au jeune Paul George.

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Le Top 10

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sprewell

10. Latrell Sprewell. Son cas est un peu particulier, car pendant sa carrière, personne n’a vraiment détesté Latrell Sprewell. Certes, il avait bien tenté d’étrangler son coach, P.J. Carlesimo, lorsqu’il évoluait aux Warriors, mais sa cote d’impopularité n’a pas grimpé plus que ça après l’incident. Ce qui le fit universellement détester par la NBA – et même en dehors – fut une incroyable déclaration. Lorsque les Minnesota Timberwolves offrirent à Sprewell une prolongation de contrat de 7 millions de dollars par an alors qu’il était en fin de carrière, celui-ci déclara aux médias que le montant n’était pas assez élevé car il avait « une famille à nourrir ». Un culot d’autant plus grand que le joueur était déjà impliqué dans des histoires d’escroquerie et d’impôts non payés. Déjà modérément échauffés par son attitude en général, les franchises et les fans lui tournèrent définitivement le dos. Après une saison catastrophique, Sprewell ne rejoua plus un match en NBA.


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9. Vernon Maxwell. Maxwell était surnommé « Mad Max », ce qui donne une idée assez précise de la personne qu’il était. Les Rockets se souviendront de lui pour son indéniable talent mais aussi pour ses frasques, comme lorsqu’il est monté dans les tribunes pour frapper un spectateur, et a refusé d’entrer sur le terrain au cours d’un match, vexé d’être barré par Clyde Drexler qui lui « volait » son temps de jeu. Peu apprécié sur les parquets où il accumulait les fautes techniques, Maxwell était bien plus détesté pour son attitude en dehors du terrain. Arrêté huit fois en dix ans, il a été jugé pour avoir transmis de l’herpès à une partenaire sexuelle en connaissance de cause, et a refusé de payer la moindre pension alimentaire à une infirmière avec laquelle il avait eu un fils, prénommé Dominique. Lorsque Maxwell daigna rencontrer ce fils, ce fut pour l’emmener passer un test de paternité et repartir en lui donnant 40 $ pour acheter son silence. Aujourd’hui jeune homme, Dominique désire tant ne pas ressembler à son père biologique qu’il a juré de ne jamais toucher à un ballon de basket.


Kwame_Brown

8. Kwame Brown. Le fait d’être choisi en première position à la draft 2001, à peine sorti du lycée, a radicalement transformé Kwame Brown. Trop jeune, mal préparé, rabaissé au quotidien par son patron (un certain Michael Jordan), Brown n’a pas supporté la pression médiatique qui a pesé sur lui. Jeune homme agréable, il est devenu un adulte maussade et grognon, en conflit perpétuel avec ses équipiers et ses entraîneurs. Il se fera huer par ses propres supporters et haïr à un tel point que la star des Wizards, Gilbert Arenas, devra demander aux fans avant les play-offs de 2005 de ne pas siffler Brown lors de son entrée en jeu. Complètement hors du coup, Brown n’a jamais acquis la mentalité d’un gagnant ; en fin de carrière, il ne voulait même pas qu’on lui donne le ballon quand il était seul sous le panier. La raison ? Il avait trop peur qu’on fasse faute sur lui et qu’il rate ses lancers francs… (C’est Kobe Bryant qui le raconte dans une interview !)


John_Brisker

7. John Brisker. Joueur peu connu mais talentueux (20,7 points de moyenne en carrière), Brisker a navigué entre l’ABA et la NBA au cours des années 60, et s’est forgé entre-temps la réputation de joueur le plus méchant du basket-ball professionnel. Lors d’un match contre les Denver Rockets, il fut expulsé après seulement deux minutes de jeu pour avoir donné un violent coup de coude à l’ailier Art Becker ; rendu furieux par cette décision, il revint sur le terrain pour s’en prendre à Becker à plusieurs reprises, avant que la police ne le force à regagner les vestiaires. Brisker était si violent qu’à l’époque où il jouait à Pittsburgh, la ville de Salt Lake City organisa une soirée spéciale en son honneur, en alignant cinq boxeurs professionnels sur le terrain. L’un de ses coéquipiers, Charlie Williams, déclara un jour à son sujet :

« Si quelqu’un n’était pas correct envers lui – ou s’il pensait que vous n’étiez pas correct envers lui – on avait toujours l’impression que John allait fouiller dans son sac, sortir une arme à feu et vous tirer dessus. […] Les joueurs adverses avaient peur de lui, et ses coéquipiers s’en méfiaient. »

On ne sera donc pas surpris d’apprendre que personne n’appréciait Brisker. Sa fin fut tout sauf étonnante, venant d’un joueur avec une personnalité comme la sienne : parti en Ouganda en avril 1978, peut-être sur l’invitation d’Idi Amin Dada, Brisker ne réapparut plus et fut déclaré mort en 1985. D’après certaines sources, il s’était engagé comme mercenaire et aurait été exécuté en 1979 lorsque Dada fut chassé du pouvoir.


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6. Elvin Hayes. Hayes fit une entrée fracassante en NBA, en marquant 28 points par match lors de sa saison rookie. Ce faisant, il s’attira l’inimitié de beaucoup de personnes, à commencer par celle de ses propres fans, qui lui reprochaient de ne jamais passer le ballon. À Washington, Hayes, qui ne s’entendait globalement pas avec ses équipiers, eut une altercation d’une violence rare avec son pivot Wes Unseld, et fit également le forcing pour faire licencier son premier entraîneur, Jack McMahon. En dehors de sa personnalité trouble, son problème était sans doute qu’il était trop talentueux, et qu’il ne comprenait pas comment ses coéquipiers ne pouvaient pas s’élever à son niveau. Aux dires de ces derniers, Hayes était quelqu’un de très lunatique ; personne ne savait vraiment à quoi s’attendre avec lui. Beaucoup diront qu’il manquait de maturité et de maîtrise de soi, ce que Hayes reconnaîtra lui-même après sa retraite.


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5. Isiah Thomas. Les « Bad Boys » de Detroit étaient l’équipe la plus détestée de la fin des années 80, en raison de leur jeu dur et des nombreuses bagarres que les joueurs avaient tendance à déclencher. Leur leader, Isiah Thomas, flashy et arrogant, était considéré comme responsable de l’attitude générale de l’équipe. En 1987, il fit des commentaires déplacés sur la couleur de peau de Larry Bird, ce qui lui valut d’être taxé de racisme. En 1991, il refusa de serrer la main aux joueurs des Bulls qui venaient de remporter leur série de play-offs en écrasant Detroit, et sortit du terrain avec plusieurs coéquipiers à trente secondes de la fin. Cela lui valut les foudres des médias, de ses adversaires, et l’exclusion de la « Dream Team » de 1992, dans laquelle il avait pourtant sa place. Voici ce qu’a déclaré à ce sujet son ancien meilleur ami Magic Johnson, avec qui il s’était brouillé après l’annonce de sa séropositivité.

Isiah a lui-même ruiné ses chances pour les Jeux Olympiques. Personne dans cette équipe ne voulait jouer avec lui. […] Il voulait toujours faire partie du lot lorsqu’il était question des grands joueurs. […] Mais à cause de son comportement mesquin, personne ne lui renvoie les louanges qu’il mériterait.

Je suis triste pour Isiah. Il s’est aliéné tellement de gens dans sa vie, et il ne comprend toujours pas. Il ne comprend pas pourquoi il n’a pas été retenu dans cette équipe olympique, et c’est vraiment trop moche. Tu devrais être capable de voir que tu t’es mis à dos plus de la moitié de la NBA. Sur le seul critère du talent, Isiah aurait dû être dans la « Dream Team ». Mais Michael ne voulait pas jouer avec lui. Scottie n’en voulait pas non plus. Bird n’a pas défendu son cas. Karl Malone ne voulait pas de lui. Qui disait : « On a besoin de ce gars ? » Personne. […]

Ce qui s’est passé avec Isiah est le plus grande déception personnelle de ma vie. Rien d’autre ne peut y être comparé. Voilà un gars avec qui je sortais, avec qui je partais en vacances, que j’ai conseillé, et il m’a conseillé. Et puis il a foutu tout ça en l’air par jalousie. Quand je le vois maintenant, c’est cordial. C’est tout.

(Extrait de Quand le jeu était à nous, Larry Bird et Magic Johnson, éd. Talent Sport, p. 286-287)

Mais le ressentiment envers Thomas ne s’est pas arrêté après sa carrière. Il est probablement aujourd’hui l’une des personnes les plus détestées de la ville de New York suite à sa carrière ratée de dirigeant. Et ne parlons même pas du scandale de harcèlement sexuel dont il a dû se dépêtrer.

MAJ 2017 : à l’approche des fêtes de Noël, une scène émouvante a eu lieu à la télévision entre Magic et Isiah, qui semblent s’être finalement réconciliés. La mise en scène a beau paraître quelque peu suspecte, c’est quand même une belle image.


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4. Bruce Bowen. Bruce Bowen est l’un des meilleurs défenseurs de l’histoire de la NBA ; il a eu l’honneur d’avoir son numéro retiré par les Spurs, et a mérité les trois titres qu’il a remportés avec cette équipe. Mais Bowen était aussi le plus sale joueur du basket-ball organisé. Pourquoi ? Parce qu’il avait la fâcheuse habitude de placer son pied sous ceux de son adversaire direct dès qu’il tentait un tir en suspension. De cette façon, le joueur avait toute les chances de se tordre la cheville en retombant. Demandez à Steve Francis, à Jamal Crawford et Amar’e Stoudemire…

Parmi ses autres méfaits, Bowen a aussi balancé son pied dans le dos de Ray Allen, dans la poitrine de Chris Paul, et dans le visage de Wally Szczerbiak. Il a aussi donné un violent coup de genou dans l’aine de Steve Nash. Bowen était peut-être un défenseur talentueux, mais sa carrière toute entière est fondée sur des coups bas. Si vous passez vos nuits à essayer délibérément de blesser les joueurs adverses, il est certain qu’entre-temps, vous n’allez pas vous faire des amis. Aucun des adversaires de Bruce Bowen n’a aimé jouer contre lui. Et à raison.


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3. Kareem Abdul-Jabbar. Peu de joueurs ont réussi à se mettre à dos autant de monde que Kareem Abdul-Jabbar en son temps. Si tout le monde était unanime pour reconnaître l’immense talent du joueur, l’homme ne trouvait grâce nulle part : les médias, les fans, ses adversaires, ses supporters, et même ses coéquipiers ne l’aimaient pas. Il faut dire que l’attitude générale d’Abdul-Jabbar incitait assez peu à la sympathie. Revêche et maussade, il n’était aimable avec personne, rejetait sèchement les demandes d’autographe, et disait à peu près tout ce qu’il ne fallait pas dire. Sans compter qu’il se plaignait continuellement auprès des arbitres et critiquait les joueurs qui lui mettaient des coups en traître alors qu’il en faisait autant.

La plupart des reproches adressés à Kareem sont malgré tout injustes. On a critiqué ses prises de position radicales, sa religion, son apparence physique (son crâne chauve et ses lunettes, nécessaires car il prenait sans arrêt des coups dans les yeux), sa demande insistante de transfert lorsqu’il jouait à Milwaukee (justifiée, avec les coéquipiers qu’il avait) et ses migraines qui étaient considérées comme une excuse pour ne pas jouer (les migraines étaient réelles, et Kareem se surpassait sur le terrain quand il en souffrait). Le fait est que personne n’arrivait à le comprendre.

Les fans essayaient sans succès de trouver un moyen de l’apprécier, incapables de soutenir quelqu’un d’aussi prévisible et à l’écart des autres. Cela était peut-être également dû au fait qu’il avait refusé de participer aux Jeux Olympiques de 1968 pour protester contre le climat racial en Amérique, ou qu’il était irrité par la gêne du public vis-à-vis de sa religion et ne pouvait satisfaire des attentes bien trop élevées. À chaque interview, on aurait dit qu’il essayait de désamorcer une bombe. Il était trop intelligent pour des questions stupides, trop sérieux pour plaisanter, trop réservé pour paraître ne serait-ce qu’un tout petit peu sincère. Contrairement à Chamberlain, il n’éprouvait pas le besoin compulsif d’être aimé ; il voulait juste qu’on le laisse tranquille. Et c’est ce que la plupart des fans faisaient. (Bill Simmons, The Book of Basketball)

Injuste ou non, la réputation d’Abdul-Jabbar l’a conduit à ne jamais gagner la confiance des propriétaires et à ne jamais pouvoir entraîner en NBA. Dommage, le Kareem Abdul-Jabbar d’aujourd’hui est un écrivain reconnu, aimable et éloquent. C’en est presque triste.


Laimbeer

2. Bill Laimbeer. Vous pensiez qu’il serait le premier, hein ? Il a failli l’être, mais contrairement au joueur en tête du classement, Laimbeer avait au moins une qualité : tous ceux qui le critiquaient auraient adoré l’avoir dans leur équipe. Laimbeer a probablement été le joueur le plus universellement détesté de la NBA. Il avait du talent, et il est tout proche du top 100 des meilleurs joueurs de l’histoire. Mais c’était surtout le roi des sales coups. Il frappait ses adversaires en traître sous le panier, essayait constamment de les blesser, et n’arrêtait pas de « flopper » (se laisser tomber pour simuler un passage en force). Ne parlons même pas de ses récriminations constantes auprès des arbitres.

Mais le pire était ce qui survenait après le coup de sifflet. Laimbeer n’hésitait pas à balancer des coups de la façon la plus lâche qui soit, ce qui terminait souvent en bagarre générale. Évidemment, les équipes adverses le détestaient ; les fans lui hurlaient dessus tous les soirs, en brandissant des pancartes aux slogans haineux, et quant aux joueurs, leurs opinions le concernant rejoignent celle qu’émettra Larry Bird bien des années plus tard :

Laimbeer était un sale joueur. Il devait faire ce qu’il avait à faire, ça je le comprends. Mais prenons un joueur comme Rick Mahorn. Avec lui, on savait qu’on allait prendre des coups, mais il n’essayait pas de te blesser. Bill essayait vraiment de te faire mal. C’était le genre de gars qui faisait exprès de glisser son pied sous les tiens au moment où tu tires, en espérant que tu te ferais une entorse. C’est arrivé plusieurs fois à Parish. Une fois, Laimbeer m’a fait le même coup mais heureusement, je ne me suis que foulé la cheville. Ce n’était pas trop grave. Deux quart-temps plus tard, il a pris un shoot et j’ai fait exactement comme lui. C’est la dernière fois qu’il a essayé de me faire ça.


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1. Rick Barry. Voilà le pire de tous, unanimement désigné par ses contemporains comme le plus gros salopard de l’histoire de la NBA. Un joueur qui méprisait les coéquipiers qui lui étaient inférieurs, avait un besoin quasi-pathologique de se montrer désagréable avec tout le monde, et a gagné la réputation (juste ou injuste) de ne pas pouvoir s’entendre avec ses équipiers noirs. D’une prétention et d’une arrogance inégalée, Barry était détesté par tout le monde. Même par ses propres supporters. Même par ses coéquipiers ! Il suffit de voir comment, dans le même article de 1983 paru dans Sports Illustrated, cinq des personnes qui l’ont côtoyé (quatre joueurs et un dirigeant) l’ont descendu.

Il avait une sale attitude. Il te regardait tout le temps de haut. (Robert Parish)

Il était comme à la télévision. Toujours à critiquer tout le monde. Comme s’il était parfait. (Phil Smith)

Il n’a aucun sens de la diplomatie. Si on l’envoyait à l’O.N.U., il déclencherait la troisième guerre mondiale. (Mike Dunleavy)

Toute la ligue le considérait comme le type le plus prétentieux du monde. C’était incroyable. La moitié des joueurs n’aimait pas Rick. L’autre moitié le détestait. (Billy Paultz)

On ne verra jamais un groupe de joueurs assis en train d’évoquer le bon vieux temps passé avec Rick. De manière générale, ses coéquipiers et ses adversaires le détestaient cordialement. (Ken Macker, ancien dirigeant des Warriors)

Le sommet fut atteint au cours d’un match de play-offs décisif en 1976, lorsque Barry laissa purement et simplement tomber ses coéquipiers. Durant les dernières minutes, l’entraîneur des Warriors, Al Attles, dut faire pleuvoir un chapelet de menaces sur Barry car il redevint soudain lui-même, mais il était déjà trop tard. Les champions en titre furent défaits par une équipe bien inférieure à eux, et bien entendu, Barry rejeta la faute sur un équipier, Clifford Ray, qui d’après lui n’avait pas pu attraper l’une de ses passes sur une action décisive alors qu’ils étaient en train de remonter.

Auprès des fans, l’attitude de Barry ne passait pas, et celui-ci arrivait toujours à se fâcher avec eux ou à les contrarier. En 1970, alors qu’il jouait en Virginie, Barry a réussi à se faire transférer après avoir déclaré qu’il ne voulait pas que son fils revienne de l’école avec l’accent du Sud. En 1975, il a laissé tomber les Warriors à la dernière minute pour devenir commentateur sur CBS. Après la saison 1977, il a énervé les fans des Warriors une nouvelle fois en signant avec les Rockets en tant qu’agent libre et s’est définitivement brouillé avec le propriétaire de Golden State, Franklin Mieuli. Tout comme Roger Clemens, Barry a pris sa retraite dans l’anonymat le plus complet : pas de tournée d’adieu, pas de cérémonie de départ, rien. Peu de temps après avoir quitté les parquets, il sera mêlé à un nouveau scandale, avec la fameuse affaire du « Watermelongate », un stéréotype raciste adressé à Bill Russell.

Aujourd’hui, toutefois, Barry regrette beaucoup son attitude passée. C’est sur ses mots que l’on terminera :

Beaucoup de gens m’ont tourné le dos à cause de mon attitude. […] J’agissais comme un imbécile. J’ai fait beaucoup de choses stupides. J’ai ouvert ma grande bouche et j’ai dit beaucoup de choses choquantes et blessantes. J’étais une personne facile à détester. Et je peux le comprendre. Je dis aux enfants : « Il n’y a rien de mal à vouloir jouer comme Rick Barry, mais surtout n’agissez pas comme lui. » À mes propres enfants, je dis : « Faites ce que je dis, pas ce que j’ai fait. »


Source photos : http://www.nba.com et http://www.grantland.com

Top 10 des plus grands moments de l’histoire des play-offs NBA

Chaque année, les play-offs NBA donnent l’occasion d’assister à de grands matchs, de grandes performances ou de magnifiques actions. Dans ce premier top 10 consacré à l’histoire des play-offs, nous allons détailler les plus grands moments ayant eu lieu au cours d’un match décisif. Certains d’entre eux sont inoubliables, au point d’être devenus légendaires. Voici le top 10 des plus grands moments de l’histoire des play-offs de la NBA.

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Mentions honorables

Le tir miraculeux de Derek Fisher (Match 5, demi-finales de Conférence Ouest 2004) : en 2004, les Spurs, champions en titre, affrontent les Lakers de Kobe Bryant et Shaquille O’Neal au même stade que l’année précédente. Dans le Match 5, les Spurs mènent d’un point alors qu’il ne reste plus que 0,4 secondes à jouer. À cet instant, personne ne donne plus cher de la peau des Lakers. Mais sur la remise en jeu effectuée au milieu du terrain, Gary Payton trouve Derek Fisher qui s’écarte de la raquette et tire instantanément. Le ballon rentre. 74-73 et 3 victoires à 2 pour les Lakers, qui se qualifieront chez eux au match suivant.

« The Shot » (Match 5, premier tour de Conférence Est 1989) : au premier tour des play-offs de la Conférence Est 1989 (qui se joue en cinq matchs), les Bulls affrontent les jeunes et prometteurs Cavaliers. Il reste trois secondes à jouer dans le Match 5 et les Cavaliers mènent 100 à 99. Temps mort et dernière chance pour les Bulls. Jordan se sort du marquage de Craig Ehlo et de Larry Nance, reçoit le ballon et inscrit un tir au niveau de la ligne des lancers-francs au nez et à la barbe d’Ehlo. Les Bulls sont qualifiés. Le pauvre Craig Ehlo, quant à lui, restera toute sa vie marqué par ce tir.

Don Nelson pour Bill Russell (Match 7, Finales NBA 1969) : avec Russell et Sam Jones en fin de carrière, tout le monde raye les Celtics de la liste des favoris au titre après leur quatrième place à l’Est en saison régulière. Ce qui n’empêche pas les hommes en vert d’arriver jusqu’en finale contre les Lakers et leurs stars Baylor, West et Chamberlain. Dans le Match 7, les Celtics mènent 103-102 ; sur une attaque, John Havlicek perd le ballon. Celui-ci revient dans les mains de l’ailier Don Nelson, qui déclenche un tir depuis la ligne des lancers-francs. Le ballon rebondit sur l’arrière de l’arceau et, de façon totalement improbable, retombe droit à travers le cercle. Les trois points d’avance permettront aux Celtics de gérer la fin de match pour l’emporter 108-106 et donner à Bill Russell le plus inattendu de ses onze titres.

Huit points en neuf secondes pour Reggie Miller (Match 1, demi-finales de Conférence Est 1995) : au milieu des années 90, la rivalité entre les Knicks et les Pacers bat son plein. Les équipes se retrouvent opposées en demi-finales de la Conférence Est 1995. Au premier match, les Knicks à domicile mènent 105-99 à 18,7 secondes de la fin. Autant dire que le match est plié. Mais la star des Pacers Reggie Miller ne l’entend pas de cette oreille : il inscrit rapidement un tir à trois points puis, sur la remise en jeu, intercepte le ballon et retourne derrière la ligne à trois points pour égaliser, avant d’inscrire deux points supplémentaires au lancer franc. Les Pacers remporteront le match 107-105, et la série avec.

Tous les tirs décisifs de Robert Horry : aucun joueur n’a rentré plus de tirs décisifs en play-offs NBA que Robert Horry. Plutôt que d’en parler ici, nous reviendrons sur ses exploits dans le portrait qui lui sera consacré.

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Le top 10

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10. Erving vole sous le panier (Match 4, Finales NBA 1980)

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Le contexte : en 1980, les Sixers de Philadelphie affrontent en finale les Lakers d’Abdul-Jabbar et du jeune Magic Johnson. À l’époque, Julius Erving, la star des Sixers, est au sommet de son art. L’action qu’il réalisera au cours du Match 4 de la série n’a pas été décisive, mais elle reste dans les mémoires de tous ceux qui l’ont vue comme l’une des plus extraordinaires de l’histoire du basket-ball.

L’action : Philadelphie mène au score 89-84 lorsque Erving échappe à Mark Landsberger et se dirige vers le panier en longeant la ligne de fond. Abdul-Jabbar se dresse pour lui barrer la route. Erving, qui a déjà décollé, change de trajectoire en plein vol et passe au-dessous du panier. Il glisse son long bras de l’autre côté et marque d’un tir « à la cuiller ». Les spectateurs, stupéfaits, applaudissent à tout rompre. Philadelphie remportera le match, mais les Lakers gagneront le titre, avec une performance légendaire de Magic Johnson au cours du Match 6.

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9. « The sky-hook is good ! » (Match 6, Finales NBA 1974)

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Le contexte : en 1974, les Milwaukee Bucks du MVP Kareem Abdul-Jabbar affrontent les Boston Celtics en finale. Abdul-Jabbar est au sommet de son art, mais les Celtics en ont vu d’autres. Grâce à un jeu rapide et à une défense tout-terrain, ils parviennent à arracher trois victoires sur lors des cinq premiers matchs. Abdul-Jabbar a été particulièrement bien gardé par ses adversaires directs, Dave Cowens et Henry Finkel. Il suffit aux Celtics de remporter le Match 6 pour obtenir le titre.

L’action : le temps réglementaire s’achève sur un score nul, qui donne lieu à une prolongation. Celle-ci se termine également sur un score nul : deuxième prolongation. À 7 secondes de la fin, Havlicek marque un panier pour donner l’avantage aux Celtics 101 à 100. Sur la remise en jeu, Abdul-Jabbar dribble et rentre un bras roulé à longue distance au-dessus de Finkel. Le commentateur radio des Bucks, Eddie Doucette, baptise le geste en direct : le terme de sky hook (« bras roulé ») est officiellement né ce soir-là. Le panier d’Abdul-Jabbar permettra aux Bucks de remporter le match, mais pas le titre : les Celtics gagneront le Match 7 quelques jours plus tard, en s’y mettant à plusieurs pour cerner Abdul-Jabbar.

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8. « Mr. Clutch » du milieu de terrain (Match 3, Finales NBA 1970)

Le contexte : les Finales NBA 1970 sont restées dans les mémoires en raison du retour mémorable de Willis Reed pour le Match 7, qui permettra à des Knicks remontés à bloc de remporter le titre contre les Lakers. Mais l’action de Jerry West au Match 3 est tout aussi emblématique. Après s’être partagé les deux premiers matchs, les Knicks et les Lakers reviennent à Los Angeles pour le Match 3. Les Lakers mènent de 14 points à la mi-temps, mais les Knicks sonnent la charge et reviennent à 96 partout à deux minutes de la fin.

L’action : à 13 secondes de la fin, Wilt Chamberlain égalise sur un lancer-franc. Sur l’action suivante, un tir précis de Dave DeBusschere donne l’avantage aux Knicks, 102 à 100. Il ne reste plus que deux secondes à jouer. Chamberlain passe à West, qui s’approche au maximum du panier adverse avant de déclencher un tir entre la raquette et la ligne de milieu de terrain. Le ballon rentre. 102 partout. Si la ligne des trois points avait existé, les Lakers auraient gagné le match et le sort des séries aurait sans doute radicalement changé. Au lieu de ça, les Knicks se reprendront en prolongation et remporteront le match 111-108.

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7. Ralph Sampson élimine les Lakers (Match 5, Finales de Conférence Ouest 1986)

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Le contexte : au milieu des années 80, la rivalité entre Magic Johnson et Larry Bird donne un grand coup de fouet à la NBA. Les Lakers et les Celtics se retrouvent deux fois en finale, en 1984 (victoire des Celtics) et 1985 (victoire des Lakers). En 1986, tout le monde s’attend à revoir les deux équipes en finale. Mais, tapie dans l’ombre, une équipe progresse indubitablement : les Rockets des tours jumelles Sampson et Olajuwon. Un article sera consacré à cette équipe ainsi qu’à cette série contre les Lakers ; on ne va donc pas trop s’y attarder. Disons simplement qu’en finale de Conférence Ouest, les Rockets perdent le premier match avant de remporter les trois suivants par 10, 8 et 10 points d’écart.

L’action : le Match 5 a lieu au Forum de Los Angeles. À six minutes de la fin, Olajuwon est expulsé suite à une bagarre avec Mitch Kupchak. Privés de leur star, les Rockets parviennent malgré tout à se retrouver à 112 partout à quinze secondes de la fin. Un tir raté de Byron Scott donne le ballon aux Rockets, qui prennent un temps mort et mettent rapidement un système en place. Sur la remise en jeu de Rodney McCray, la balle parvient au géant Ralph Sampson. Dos au panier, celui-ci déclenche un tir hasardeux à 180 degrés en moins d’une seconde qui rebondit sur l’arceau avant de tomber dans le cercle. Les Rockets sont en finale et l’image de Michael Cooper s’affalant sur le sol en signe d’incrédulité restera dans les mémoires.

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6. Le contre de LeBron James sur Iguodala (Match 7, Finales NBA 2016)

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Le contexte : les Warriors font figure de favoris en cette année 2016. Avec 73 victoires et 8 défaites en saison régulière, ils ont surpassé le record des Bulls, pourtant jugé imbattable, et écrasé la concurrence avec un Stephen Curry de gala. C’est tout naturellement qu’ils retrouvent en finale les Cavaliers de LeBron James. Les Warriors parviennent à prendre l’avantage 3-1. Comme aucune équipe n’a jamais réussi à remonter un tel déficit en finale, on pense avec certitude que les Warriors vont l’emporter. Mais les Cavs se rebiffent (ha ! ha ! ha !) et reviennent à 3 victoires partout avant de revenir à San Francisco pour le dernier match.

L’action : alors que le score est de 89 partout à deux minutes de la fin, Kyrie Irving attaque le panier. Sa tentative de tir échoue et les Warriors lancent rapidement la contre-attaque. Iguodala se retrouve seul près du panier et amorce son double pas pour aller marquer lorsque James revient comme une bombe et écrase sur le panneau le ballon qui vient de quitter les mains de l’arrière de Golden State. Si celui-ci avait marqué, les Warriors auraient eu deux points d’avance qui auraient pesé lourd dans la balance. À la place, quelques minutes plus tard, Irving assommera les Warriors avec un panier à trois points, avant que James ne les enterre définitivement. La remontée impossible a eu lieu. Un moment historique pour les Cavs et surtout pour Cleveland, qui attendait une victoire de son équipe dans un sport majeur depuis cinquante-deux ans !

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5. Ray Allen à trois points (Match 6, Finales NBA 2014)

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Le contexte : en 2012-2013, les San Antonio Spurs continuent à faire ce qu’ils font depuis plus de quinze ans : gagner des matchs avec un collectif magnifiquement huilé. Avec Duncan, Ginobili, Parker, Diaw et le jeune Leonard, les Spurs jouent un basket parfaitement équilibré entre défense et attaque. Bilan : 58 victoires en saison régulière, des play-offs impeccables, et une finale six ans après leur dernière apparition à ce stade. Leur adversaire en finale : le Heat, champion en titre, avec son effrayant « Big Three » composé de LeBron James, Dwayne Wade et Chris Bosh. La série est très disputée. À 2 victoires partout, les Spurs gagnent le Match 5 pour mener 3-2. Le Match 6 a lieu à Miami ; la victoire est obligatoire pour les locaux.

L’action : les Spurs mènent de 10 points à l’entrée du quatrième quart-temps. Le Heat remonte au score, mais à 19 secondes de la fin, les Spurs ont deux points d’avance et Kawhi Leonard est au lancer-franc. Il rate le premier, mais rentre le deuxième pour donner trois points d’avance aux Spurs. Gregg Popovich, le coach des Spurs, fait sortir Tim Duncan pour faire rentrer Diaw, afin qu’il puisse défendre sur Chris Bosh, redoutable tireur à trois points. Mario Chalmers remonte le ballon et le donne à James, qui tente le trois points. Le tir est raté, mais Bosh est au rebond. Il donne le ballon à Allen qui tire à trois points en coin. Dans le mille. 95 partout. Le Heat gagnera le match après prolongation, puis remportera le Match 7. Pour la première fois, Tim Duncan perd en finale. S’il avait été sur le parquet, aurait-il pu prendre le rebond crucial ? On ne le saura jamais.

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4. Le « junior sky-hook » de Magic (Match 4, Finales NBA 1987)

Le contexte : après la parenthèse Houston en 1986, les Lakers et les Celtics se retrouvent en finale pour la troisième fois en quatre ans. Les Lakers ont peut-être leur meilleure équipe de cette période, pendant que les Celtics doivent faire face à une cascade de blessés. La volonté de Bird et le courage de McHale et Parish leur permettent cependant légitimement d’envisager une victoire. Les Lakers mènent deux victoires à une à l’approche du Match 4. Inutile de dire que le résultat sera crucial pour l’une ou l’autre équipe.

L’action : à sept secondes de la fin, alors que les Celtics mènent d’un point (106-105), les Lakers bénéficient d’une remise en jeu sous le panier des Celtics. Cooper donne le ballon à son meneur, Magic Johnson. Celui-ci se retrouve face à McHale, excellent défenseur. Magic cherche un coéquipier démarqué et n’en trouve pas. Il dribble vers le centre et prend McHale de vitesse ; Parish arrive en aide, suivi de Bird. Magic, qui a pris son élan, n’a pas beaucoup de temps pour réagir. La passe étant trop risquée, le meneur des Lakers déclenche un petit bras roulé parfait qui retombe dans le panier. 107-106, à deux secondes de la fin. Les Lakers emporteront ce match et le titre, non sans s’être fait une énorme frayeur dans les deux dernières secondes.

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3. « Havlicek Stole the Ball! » (Match 7, Finales de Conférence Est 1965)

Le contexte : « Havlicek Stole the Ball! » Ce cri du cœur lancé par le commentateur des Celtics Johnny Most est l’un des plus célèbres du sport américain. Most a décrit de façon parfaite l’ultime action du Match 7 de 1965, qui voyaient s’affronter Boston et Philadelphie. Il reste cinq secondes à jouer et le score est de 110-107 pour les Celtics lorsque Chamberlain ramène son équipe à un point de Boston. Bill Russell effectue la remise en jeu, mais le ballon frappe l’un des fils de fer qui maintiennent le panier aux quatre coins, ce qui entraîne un changement de possession automatique. Dans la salle, c’est la consternation. Comment le grand Bill Russell a-t-il pu commettre une telle erreur ? Le titre va-t-il échapper à Boston ?

L’action : L’arrière des Lakers Hal Greer va effectuer la remise en jeu sous le panier des Celtics. En toute logique, l’homme à trouver est Wilt Chamberlain, mais celui-ci est étroitement surveillé par Russell, et son horrible pourcentage de réussite au lancer-franc en fait une cible de choix pour une faute. Il n’y a pas beaucoup de temps pour se décider. K.C. Jones, l’arrière des Celtics, agite les bras devant Greer pour gêner son champ de vision. Greer effectue un petit saut pour avoir une meilleure vue et aperçoit l’ailier scoreur Chet Walker, en apparence seul devant la raquette. Mais Havlicek s’est placé près de la ligne de passe. La suite, c’est Johnny Most qui la raconte le mieux.

« Greer fait la remise en jeu. La passe est longue… Havlicek intercepte ! Il passe à Sam Jones ! Havlicek a intercepté ! C’est terminé ! Johnny Havlicek a intercepté la balle ! »

Victoire des Celtics, et septième titre consécutif pour Russell.

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2. « Bird steals it! » (Match 5, Finales de Conférence Est 1987)

Le contexte : Boston arrive en finale de Conférence Est 1987 avec la moitié des titulaires sur le flanc. Leurs adversaires : les Detroit Pistons, au style de jeu brutal, qui sont sur le point de gagner leur fameux surnom de « Bad Boys », en raison leur intimidation en défense et la punition physique qu’ils infligent à leurs adversaires. Sans surprise, les quatre premiers matchs sont très disputés et s’achèvent sur un score de parité (2 victoires partout). Le cinquième match n’est pas différent. Dans les dernières secondes du match, Detroit mène d’un point après un tir gagnant de Isiah Thomas. Sur la remise en jeu, les Celtics donnent le ballon à Bird, qui part vers le cercle mais se heurte à Dennis Rodman. Le ballon part vers la touche et Jerry Sichting, l’arrière des Celtics, la sort. Remise en jeu Detroit.

L’action : pendant que John Salley et Dennis Rodman lèvent leurs bras en l’air dans un même mouvement de joie, Isiah Thomas se précipite pour remettre le ballon en jeu rapidement avant que la défense se mette en place. Il n’entend pas son coach, Chuck Daly, s’égosiller pour demander un temps mort. Dennis Rodman est démarqué, mais son pourcentage de réussite aux lancers-francs catastrophique n’en fait pas un bon choix. Trois secondes se sont déjà écoulées ; Isiah se décide à passer à Bill Laimbeer, debout près de la ligne de fond. Bird, qui défendait sur Adrian Dantley, surgit et intercepte la passe dans les mains de Laimbeer. Il envisage de shooter, puis voit Dennis Johnson couper vers le cercle. En un éclair, il lui transmet le ballon et Johnson marque en double-pas. Les Celtics ont un point d’avance à une seconde de la fin. Ils remporteront le match et la série avec.

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1. Michael Jordan achève Utah (Match 6, Finales NBA 1998)

Le contexte : comment choisir un autre vainqueur ? Sans compter que ce n’est pas une action, mais trois actions décisives qu’a effectuées Michael Jordan en moins d’une minute. En 1998, Jordan et les Bulls retrouvent le Jazz de Karl Malone et John Stockton pour une revanche de l’année précédente. Jordan dispute la dernière finale de sa carrière (même si personne ne le sait encore à l’époque) et ne va pas rater sa sortie. Les Bulls mènent 3-2 en finale avant de se rendre à Utah pour un Match 6 décisif.

L’action : à domicile, Utah vend chèrement sa peau. À une minute de la fin, le Jazz a même trois points d’avance sur son prestigieux adversaire. Jordan fait revenir son équipe à un point en attaquant le panier. Sur la possession suivante, le ballon parvient à Karl Malone, qui est immédiatement pris à deux par la défense des Bulls. Jeff Hornacek tente d’aider son équipier, mais avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, Jordan passe derrière Malone et lui chipe le ballon. Quelques instants plus tard, il se retrouve face à Byron Russell pour le panier décisif. Il reste moins de dix secondes. Sur une feinte de Jordan (et une petite poussette), Russell se retrouve à terre. Michael a un tir ouvert. Il le rentre, bien sûr. 87-86, victoire des Bulls et sixième et dernier titre pour Jordan.

Top 10 des pires premiers choix de draft NBA

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Il n’est jamais facile de s’imposer dans la meilleure ligue de basket-ball professionnel au monde. Après avoir été adulés au lycée, à l’université ou en Europe, certains joueurs n’ont jamais réussi leur adaptation, et ont vu leur carrière péricliter ou, pire encore, s’achever brutalement. La chose est encore plus difficile à vivre si le joueur a été sélectionné parmi les premiers choix à l’une des drafts annuelles de la NBA. Les raisons de leur échec ? Les blessures, la malchance ou simplement l’absence de talent. Voici le top 10 des pires n°1 de la draft NBA. Bien entendu, il n’est pas question de se moquer de ces joueurs ; il s’agit surtout de comprendre pourquoi ils ont déçu.

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Mentions honorables

Joe Smith (1995). Star à l’université du Maryland (20,2 points et 10,7 rebonds de moyenne en deux saisons) et meilleur joueur universitaire 1995, Joe Smith ne s’est jamais imposé dans l’une des douze équipes NBA dont il a fait partie. Cela étant, il a tout de même passé seize ans au sein de la ligue, avec une moyenne en carrière de 15,3 points et 8,7 rebonds. On peut le considérer comme une déception, dans la mesure où il n’a pas été à la hauteur de son rang de n°1 de draft, mais sa carrière reste correcte, et il a démontré suffisamment de talent pour éviter (de justesse) d’entrer dans ce top 10.

Andrea Bargnani (2006). Il est curieux de voir à quel point tout le monde déteste Andrea Bargnani. Ses détracteurs soulignent (non sans raison) sa défense horrible, son tir à trois points fiable mais irrégulier, son manque de force physique et son sale caractère. C’est oublier qu’il a réalisé de bonnes performances, a été très mal utilisé par les équipes dans lesquelles il est passé (ce qui l’a conduit à se frustrer et à avoir cette image de « tête de cochon »), et qu’on juge finalement davantage son apparence physique que son jeu. Bargnani s’est fait descendre par la critique de façon si excessive que la NBA n’en veut plus aujourd’hui, alors qu’à 31 ans, il pourrait réaliser des performances intéressantes en sortie de banc. Comme Joe Smith, il n’a clairement pas été à la hauteur de son rang de n°1 de draft ; mais le considérer comme un joueur n’ayant pas sa place en NBA ? Certainement pas.

Clifton McNeely (1947) et Gene Melchiorre (1951). Ces joueurs sont les seuls premiers choix de draft à n’avoir jamais foulé les parquets NBA. Sélectionné par les Pittsburgh Ironmen lors de la première draft de l’Histoire, McNeely a préféré devenir entraîneur de l’équipe du lycée de Pampa, au Texas. Quant à Melchiorre, il fut banni de la ligue avant d’avoir pu jouer la moindre minute : déclaré coupable avec quatre de ses coéquipiers dans un scandale de matchs truqués à l’université, il échappa de justesse à la prison et fut exclu à vie du monde du basket professionnel. Il s’est reconverti par la suite en créant sa propre société de transports.

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Le Top 10

Note : jusqu’aux années 60, les premiers choix de draft NBA ne pouvaient pas être jugés aussi équitablement qu’aujourd’hui, dans la mesure où les joueurs étaient encore amateurs et que les carrières sportives pouvaient être relativement courtes. Trois d’entre eux se détachent tout de même des autres, et occupent les trois dernières places de ce classement.

10. Bill McGill (1962). Après avoir enchaîné les bonnes performances avec l’université de Utah (38,8 points par match en 1962), McGill fut sélectionné la même année en première position par les Chicago Zephyrs. Trois saisons plus tard, il ne jouait déjà plus en NBA. On le revit plus tard en ABA pendant deux saisons, mais il n’attira pas davantage l’attention. Ses moyennes en carrière ? 7,4 points, 2,6 rebonds et 0,6 passes décisives. Très faible pour un intérieur de métier.


9. Mark Workman (1952). Le succès obtenu par Workman en NBA fut inversement proportionnel à celui qu’il avait connu à l’université. Il n’a, semble-t-il, pas réellement pris sa carrière au sérieux. Après une pige avec les Harlem Globetrotters, il passa deux ans en NBA, de façon très anonyme (14,9 minutes de jeu pour 5 points et 3 rebonds par match). Après quoi Workman se reconvertit dans le commerce et exerça dans différentes compagnies, tout en satisfaisant sa passion pour la pêche. Autres temps, autres mœurs.


8. Andy Tonkovich (1948). On sait peu de choses sur ce joueur issu de l’université Marshall, en Virginie-Occidentale. Mais ses statistiques en carrière parlent d’elles-mêmes : 2,9 points et 0,6 passes décisives en seulement 17 matchs. On n’en a plus jamais entendu parler ensuite. Le pire, c’est qu’il a été drafté devant l’un des meilleurs rebondeurs de l’Histoire, Dolph Schayes.


7. Pervis Ellison (1989). En quatre ans à Louisville, Pervis « Never Nervous » Ellison a eu le temps de devenir le troisième meilleur contreur de NCAA et d’établir des performances suffisamment solides pour être choisi par les Kings en premier choix de draft. Malheureusement, les blessures le poursuivront toute sa vie. En onze saisons, Ellison n’a joué qu’une seule fois plus de 70 matchs en saison régulière. Il a effectué deux bonnes saisons avec les Washington Bullets, obtenu le titre de joueur ayant le plus progressé en 1992, et été utile en sortie de banc chez les Celtics. Mais ses moyennes en carrière (8 points, 5,8 rebonds et 1,9 passes décisives) restent faibles et décevantes pour un premier choix de draft.


6. Greg Oden (2007). Tout le monde connaît son histoire. À la draft NBA de 2007, les Portland Trail Blazers, qui possèdent le premier choix, ont le luxe d’hésiter entre deux des plus grands espoirs de la NBA, Greg Oden et Kevin Durant. Les Blazers misent sur le big man et choisissent Oden, qui a démontré une présence exceptionnelle dans la peinture à l’université. Malheureusement, le géant a les genoux fragiles. Bilan : huit saisons en NBA et… seulement 114 matchs joués, pour moins de 20 minutes en moyenne par match. Un véritable gâchis, d’autant plus que ses statistiques sont plutôt correctes pour un aussi faible temps de jeu. Trahi par son corps, Oden décidera d’arrêter le basket à seulement 28 ans, après une pige en Chine. Aujourd’hui, il a repris ses études et cherche à faire carrière dans l’industrie du sport.


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5. Kent Benson (1977). On se demande vraiment comment un joueur universitaire aussi talentueux a pu être aussi mauvais en tant que professionnel. À l’université d’Indiana, sous les ordres de Bobby Knight, Benson a fait partie de l’équipe invaincue de 1976 et a accumulé les honneurs. En NBA, sa carrière fut un véritable flop : il est resté douze saisons, a fait des performances correctes avec les Pistons, mais il a terminé sa carrière avec une moyenne d’à peine 7,7 points et 4,3 rebonds. Il avait aussi la réputation d’être un joueur antipathique, qui s’est attiré l’inimitié de Larry Bird étant jeune, et pris un coup de poing mémorable de Kareem Abdul-Jabbar lors d’un match de saison régulière.


Olowkandi

4. Michael Olowokandi (1998). Les Clippers avaient pensé flairer la bonne affaire avec ce pivot nigérian de 2,13 m, qui avait une moyenne de 22,2 points et 11,2 rebonds avec l’université du Pacifique. Mais sur les terrains NBA, « Kandiman » s’est révélé tout juste moyen : sa seule qualité notable était d’être un bloqueur correct, sans plus. Il a terminé sa carrière à 31 ans, avec une moyenne de 8,9 points et 7,9 rebonds. Ses lacunes techniques l’ont fortement empêché de progresser ; son attitude est elle aussi l’une des causes de son échec, comme le confiera plus tard Kareem Abdul-Jabbar :

« Quand j’entraînais les Clippers, j’ai été confronté à Michael Olowokandi, l’incarnation parfaite du joueur talentueux mais impossible à coacher. À l’entraînement, j’essayais de pointer du doigt les erreurs […] qu’il faisait à répétition et qui résultaient en balles perdues et en fautes qui l’envoyaient sur le banc. Sa réaction devant mes tentatives pour le corriger a été de considérer mes remarques comme insultantes et humiliantes. Il m’a dit textuellement qu’il ne voulait pas être critiqué devant le reste de l’équipe. Il n’a pas voulu changer et, en fin de compte, n’a jamais été très performant puisqu’il continuait à jouer comme il le voulait. Il a gagné sa place sur la liste des joueurs physiquement supérieurs mais désastreux qui sont passés dans la ligue ces dix dernières années. »


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3. Kwame Brown (2001). L’exemple parfait du joueur arrivé en NBA trop jeune et mal préparé. Au lycée, Kwame Brown est un véritable monstre ; il domine ses adversaires de la tête et des épaules, bat plusieurs records historiques, et impressionne tant que Michael Jordan et les Washington Wizards décident de miser sur lui. Ils le sélectionnent en première position à la draft de 2001, une première pour un lycéen. La chute de Brown, prévisible, n’en sera que plus dure. La pression est trop forte pour le jeune homme, qui réalise une horrible saison rookie et s’enfoncera un peu plus chaque année. Immature, arrogant et détestable, il s’embrouillera avec ses dirigeants, ses coéquipiers, et réussira même l’exploit de se faire détester de son propre public. Une salve d’applaudissements, en revanche, pour son agent, qui a réussi à le « vendre » suffisamment bien pour le faire rester quatorze ans en NBA !


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2. Anthony Bennett (2013). Sélectionné en première position par les Cleveland Cavaliers, un peu à la surprise générale, Bennett commence mal la saison 2013. Il arrive au camp d’entraînement hors de forme et en surpoids suite à une blessure. Après les quatre premiers matchs de saison régulière, il en est à… 0 sur 15 au tir… Malgré quelques signes positifs, ses statistiques faméliques (4,1 points, 2,9 rebonds, 0,2 contres, 0,3 passes décisives et 35,2 % de réussite au tir en 51 matchs) incitent les Cavs à l’échanger aux Wolves dès la saison suivante. Là-bas, Bennett ne s’améliore pas. Les Raptors, puis les Nets lui offrent une chance qu’il ne saura pas saisir : en total manque de confiance, défensivement très faible, il est incapable de marquer ou prendre des rebonds sans difficulté. Aujourd’hui, Anthony Bennett ne joue plus en NBA. Parti en Europe, il n’est toujours pas parvenu à relancer sa carrière. Il est peu probable qu’on le revoie un jour dans la grande ligue.


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1. LaRue Martin (1972). Son cas est pire que celui de Bennett, car il ne peut même pas invoquer les blessures pour justifier ses piètres performances. Martin a été sélectionné en premier choix de draft par les Portland Trail Blazers en 1972, après qu’il eut dominé Bill Walton lors d’un match universitaire entre Loyola et UCLA. À l’époque, UCLA était quasiment invincible et Walton surpassait tous ses adversaires directs. Mais un match ne suffit pas pour juger un joueur, et Portland va s’en rendre compte très rapidement. Pour ses deux premières saisons, Martin marque moins de 5 points par match, et prend moins de 5 rebonds. Il n’a jamais été blessé, ni affecté par un quelconque problème personnel ; il était simplement mauvais. L’entraîneur des Blazers, Jack Ramsay, déclarera à son sujet :

En fait, LaRue ne pouvait pas jouer. Il avait beau essayer, il ne trouvait pas sa place. Même s’il faisait près de deux mètres, il n’attaquait pas, il n’attrapait pas les rebonds, il ne bloquait pas les tirs. En un mot, il n’avait pas de talent.

En 1976, les Blazers décidèrent qu’ils en avaient assez vu et envoyèrent Martin aux Sonics contre une promesse d’échange. Les Sonics congédièrent le joueur avant même le début de la saison, et la carrière de Martin s’arrêta là, avec une moyenne de 5,3 points, 4,6 rebonds et 14 minutes de jeu par match. Aujourd’hui, LaRue Martin travaille pour une célèbre compagnie postale américaine.


Source photos : http://www.nba.com

Top 10 des pires légendes de la NBA aux commentaires

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Rick Barry et Bill Russell le jour de l’affaire du « Watermelon Grin ». L’un des moments les plus embarrassants de l’histoire du sport.

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Dans The Book of Basket-ball, Bill Simmons aborde un sujet assez inédit : celui des pires légendes de la NBA devenus analystes-commentateurs. À plusieurs reprises, les réseaux de télévision ont cherché à embaucher les dernières légendes disponibles, en vertu de la théorie selon laquelle un grand joueur sera forcément un bon commentateur (et ce, malgré l’absence totale de corrélation entre les deux). Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’une idée fausse, huit des vingt-cinq plus grands joueurs de tous les temps s’étant révélés catastrophiques au micro. Élaboré à partir de la liste de Simmons, voici un classement subjectif des dix légendes de la NBA les plus horribles aux commentaires.

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10. Walt « Clyde » Frazier (depuis 1998). Celui-là ne figurait pas dans la liste de Simmons. Il faut dire que Frazier officie en tant que commentateur « local » pour les Knicks, et que ses prestations ne sont pas diffusés à l’échelle nationale, ce qui devrait l’exclure du classement. Mais ses performances à l’antenne sont vraiment particulières. Frazier a la manie de faire énormément de jeux de phrase et de rimes, comme « Dishing and Swishing », « Moving and Grooving » ou « See the ball, see your man ». Un fan des Knicks a établi un tableau statistiques de ces « Clydeismes » pour la saison 2013-2014. Selon lui, Frazier a utilisé le terme « Dishing and Swishing » 1,14 fois par match durant la saison. Et cela fait dix-huit ans que ça dure. Une telle performance vaut bien une place d’honneur  au classement.

9. Moses Malone (1986). Moses Malone a toujours eu des difficultés pour s’exprimer. Son surnom dans la ligue était « Mumbles » (« Marmonneur »). Il n’était pas devenu plus éloquent au fil des années. Malgré ça, CBS a eu la mauvaise idée de le faire intervenir en direct au Match 4 des Finales de 1986 (pas en cours de jeu, heureusement, mais en tant qu’intervenant en avant-match, en après-match et à la mi-temps). Le résultat ? Une catastrophe. La seule retransmission NBA de l’histoire à avoir besoin de sous-titres.

8. Bill Russell (1980-1983). Après une première tentative honorable dans les années 70, Russell a passé trois ans à rester apathique derrière son micro. Avoir travaillé avec Rick Barry ne l’a pas aidé (voir plus loin), mais même après le licenciement de ce dernier, il n’est pas arrivé à se débrouiller. Un fiasco.

7. Magic Johnson (1992-1997). NBC l’a fait signer tout de suite après sa retraite. Sur le coup, cela semblait une bonne idée, mais l’ambiance est très vite retombée. L’accent très prononcé de Magic le rendait difficile à comprendre et il interrompait continuellement ses collègues, riait sans prévenir et évoquait son passé avec les Lakers dès qu’il en avait l’occasion. NBC a pris la bonne initiative de le mettre en studio, où il est devenu ennuyeux avant de mettre un terme (provisoire) à son expérience de commentateur.

6. John Havlicek (1978). Il a commenté les Finales de 1978 avant de se faire renvoyer. Quoique on se demande s’il a jamais commenté. Il est resté totalement muet pendant les sept matchs. On l’annonçait à l’antenne et on n’entendait plus parler de lui pendant quarante-cinq minutes. Ce n’est pas si surprenant quand on connaît le personnage : sur le terrain, tout le monde adorait Havlicek, mais en-dehors, il était timide et réservé. On ne l’a plus jamais revu derrière un micro.

5. Oscar Robertson (1975).

Oscar avait deux particularités. Premièrement, il ne regardait jamais la caméra. Jamais. Deuxièmement, il ne savait absolument pas quoi dire, alors il compensait en émettant une variété de sons étranges au cours du match, comme : « Ohhhhhhhhhhh ! » et « Yes ! » Le réseau s’est empressé de se débarrasser de lui après la saison. (Bill Simmons, The Book of Basket-ball)

4. Isiah Thomas (1998-2000). Il a peut-être formé sur NBC avec Doug Collins et Bob Costas le pire trio de commentateurs de l’histoire. Isiah parlait peu et sa voix douce et haut perchée était inaudible. Collins, le plus compétent des trois, essayait désespérément de lui faire dire quelque chose pendant que Costas, vieux et rouillé, commentait les matchs comme à la radio. Un an seulement après ses débuts à l’antenne, NBC a envoyé Isiah en studio où il a passé deux années supplémentaires à sourire béatement. (Au moins, l’expérience Isiah aura ouvert les yeux pour de bon aux dirigeants des réseaux télé : Thomas a été le dernier de la liste des légendes devenues d’horribles personnalités télévisuelles.)

3. Elgin Baylor (1974). Difficile à juger car son travail n’est pas disponible, que ce soit en audio ou en vidéo. Il a commenté sur CBS avec Brent Musburger et Hot Rod Hundley, et était apparemment si mauvais que le réseau s’est empressé de le remplacer par Rick Barry dès que les Warriors se sont faits éliminer de la course aux play-offs. Cela veut tout dire.

2. Rick Barry (1975-1981). Déjà en tant que joueur, Rick Barry était détesté par ses adversaires et même par ses coéquipiers en raison de son sale caractère. Au micro, ça ne s’est guère arrangé. Bombardé commentateur des play-offs dès que les Warriors étaient hors-course, Barry passait son temps à critiquer et chercher la petite bête. Quand il a pris sa retraite et rejoint CBS à temps plein pour la saison 1980-1981, la carrière télévisuelle de Barry a pris un coup énorme suite à l’affaire du « Watermelon Grin » (ou « sourire en pastèque », un stéréotype raciste concernant les Noirs). L’action se déroule pendant le cinquième match de la finale de 1981. Aux commentaires, Barry, Bill Russell et Gary Bender.

CBS diffuse une photo de quelques membres de l’équipe olympique de 1956. Sur la gauche, le jeune Bill Russell affiche un grand sourire.

GARY BENDER : Rick, peux-tu nous dire qui est là-dessus ?

BARRY (tentant un mot d’esprit pour la première fois) : Je ne suis pas sûr, mais je crois que je reconnais celui avec le grand sourire en pastèque, là, sur la gauche.

Gros plan sur un Russell complètement abasourdi. Après trois secondes de silence gêné, Bender tente de rattraper le coup.

BENDER : C’est vous, Bill. Vous ne vous reconnaissez pas ?

RUSSELL (sans sourire) : Non.

Le pire, c’est que Barry n’a pas été gêné plus que ça. Quinze secondes plus tard, il a essayé de détendre l’atmosphère en donnant les photos à Russell devant la caméra et lui a demandé une dizaine de fois : « Tu es sûr que tu n’en veux pas ? » avant que Bender puis Russell ne le fassent taire. Inutile de dire que le contrat de Barry n’a pas été renouvelé. Et c’était le moins qui puisse arriver. Barry a ensuite retrouvé une seconde vie sur TBS, commentant en play-by-play les Finales de la Conférence Est de 1985 avec… Bill Russell. Incroyable.

1. Julius Erving (1997). Désigné comme étant « sans contestation possible, le pire commentateur analyste de tous les temps ». Le « Doc » n’était visiblement pas aussi spectaculaire et charismatique au micro que sur le terrain :

Il est incompréhensible que Doc ait été aussi mauvais à la télévision. Le voir balbutier maladroitement en direct et dire des choses absurdes comme : « Les grands joueurs font de grandes actions », en ayant l’air d’un cerf pris dans les phares d’une voiture, était un peu désarmant. Chaque fois que la caméra se braquait sur lui, on pouvait sentir la tension monter dans le studio. Avant un match décisif entre Houston et Utah, Doc a fait une prédiction mythique : « Je pense que la clé pour Houston sera Hakeem et la vitesse à laquelle il décide de tirer, dribbler ou passer le ballon. » Je vous jure qu’il a dit ça. Mon ancien coloc’ Geoff et moi avons passé les quinze prochaines minutes à essayer de trouver quelles autres options Hakeem pourrait avoir sur un terrain de basket […]. Pauvre Dr J. Certaines personnes ne sont tout simplement pas faites pour travailler à la télévision. (Bill Simmons, The Book of Basket-ball)