Top 10 des meilleures performances individuelles lors d’un match de Finales NBA

nba-finals-trophy-png-nba-mvp-trophy-png

La saison régulière de la NBA est une chose ; les play-offs en sont une autre. C’est au moment des play-offs, et particulièrement lors des rencontres décisives, que les grands joueurs doivent se révéler et justifier leur statut. Plus facile à dire qu’à faire, mais possible ! Voici le top 10 des performances individuelles qui, en Finale NBA, signifient réellement quelque chose.

*****

Mentions honorables

Les performances réalisées en luttant contre une blessure ou contre la douleur. Même si elles sont (pas toujours, mais souvent) déterminantes pour leur équipe, les performances évoquées dans ce top 10 sont celles où le joueur a tiré son équipe vers le haut par sa valeur pure et sa performance sportive, et non par son courage face à l’adversité. Mais comme les exemples dans ce dernier cas ne manquent pas et méritent un hommage, ces performances feront l’objet d’un classement séparé.

Les matchs de play-offs en dehors des Finales. Ce classement aurait pu être élargi à l’ensemble des play-offs, mais en fin de compte, les performances vraiment décisives (sur un match) en Finale de Conférence ou ailleurs ne sont pas si nombreuses. Seules deux d’entre elles méritent d’être citées : celle de Wilt Chamberlain lors du Match 5 de la Finale de Conférence Est 1967, quand il écrasa Boston avec un incroyable triple double (29 points, 36 rebonds et 13 passes décisives avec 62 % de réussite au tir) ; et celle de Hakeem Olajuwon au Match 5 de la Finale de Conférence Est 1995 (42 points, 9 rebonds, 8 passes décisives, 5 contres, 57 % de réussite au tir). Impressionnant, mais insuffisant pour entrer dans un classement spécifique.

Les performances qui se sont achevées par une défaite. Parfois, la performance individuelle ne suffit pas pour donner un titre à son équipe. Et comme la victoire est, en fin de compte, ce qui importe le plus, les grands matchs de certains joueurs ont été écartés, comme le Match 5 d’Elgin Baylor lors des Finales de 1962 (61 points, 22 rebonds) ou celui de Jerry West au Match 7 des Finales de 1969 (42 points, 13 rebonds et 12 passes décisives). Dans les deux cas, les stars des Lakers n’ont pas réussi à donner le titre à leur équipe (deux défaites au Match 7 contre les Celtics). Dommage.

*****

Le Top 10

Walton_1977

10. Bill Walton (Finales NBA 1977, Match 6)
20 points, 23 rebonds, 7 passes décisives, 8 contres

Ravagé par les blessures pendant toute sa carrière professionnelle, Bill Walton n’a joué qu’une saison entière de NBA à 100 % de ses moyens. Mais quelle saison ! En 1976-77, Walton était la plaque tournante et le seul joueur valable d’une équipe de Portland qui n’existait que depuis six ans et était loin d’être favorite pour le titre face aux Sixers. Ça ne l’a pas empêché de faire des Finales monstrueuses, avec une moyenne de 19 points, 19 rebonds, 5 passes décisives et 4 contres. Le Match 6 sera sa performance la plus aboutie : Walton va frôler le quadruple-double, établir un record de contres et offrir le titre à son équipe. Une juste récompense pour le pivot le plus complet de l’histoire, qui aurait été l’un des meilleurs joueurs de tous les temps s’il était resté en bonne santé.


Jordan_1998

9. Michael Jordan (Finales NBA 1998, Match 6)
45 points, 1 rebond, 1 passe décisive, 4 interceptions, 12/15 au lancer franc

Le dernier match de Michael Jordan a été le point d’orgue de sa formidable carrière. Lors du Match 6 des Finales contre Utah en 1998, Jordan avait l’occasion de donner le titre à son équipe ; il ne l’a pas manquée, se chargeant de marquer 41 des 83 premiers points de Chicago. À une minute de la fin, quand Utah s’est retrouvé avec trois points d’avance, Jordan a marqué un panier pour faire revenir son équipe à un point, a volé le ballon à Karl Malone sur l’action suivante, et a rentré à quelques secondes de la fin le tir décisif qui a donné la victoire et le titre aux Bulls. Dommage que ses statistiques générales n’aient pas été aussi impressionnantes que son total de points. Il aurait à coup sûr figuré plus haut dans ce classement.


Heinsohn_1957

8. Tommy Heinsohn (Finales NBA 1957, Match 7)
37 points, 23 rebonds, 2 passes décisives

Drafté en même temps que Russell pour renforcer la raquette des Celtics, Heinsohn s’est affirmé dès sa première année comme un joueur-clef de l’effectif. Au Match 7 des Finales NBA 1957, dans un match dont le vainqueur remporterait le titre, Heinsohn a joué l’un des plus grands matchs jamais disputés par un rookie : avec Bob Pettit (MVP l’année passée) comme adversaire direct, il a décroché un surprenant total de 37 points et 23 rebonds, permettant à son équipe de tenir le coup dans le temps réglementaire alors que Cousy et Sharman peinaient pour marquer. Puis il a sangloté dans une serviette après avoir été exclu pour six fautes. Les Celtics ont gagné en double prolongation grâce aux efforts combinés de Bill Russell et Frank Ramsey, mais sans Heinsohn, rien n’aurait été possible. Il mérite largement sa place dans ce classement.


Duncan defended by Jefferson

7. Tim Duncan (Finales NBA 2003, Match 6)
21 points, 20 rebonds, 10 passes décisives, 8 contres

Il s’agit peut-être du match de Finales où un joueur s’est montré le plus dominant. Au cours du Match 6 des Finales NBA 2003, Tim Duncan, MVP en titre et meilleur joueur de la ligue, a totalement écrasé les Nets, dominant Kenyon Martin, Dikembe Mutombo et Jason Collins – trois des meilleurs intérieurs défensifs de la ligue. Avec 8 contres, il a rejoint le record de Walton, Olajuwon, Ewing et O’Neal sur un match de Finales NBA. Personne n’avait autant frôlé le quadruple-double depuis Walton en 1977. Grâce à sa performance, les Spurs ont remonté un retard de neuf points dans le quatrième quart-temps, et gagné le match ainsi que le titre. Le plus incroyable, c’est que Duncan avait  déjà réalisé une performance similaire au Match 1 (32 points, 20 rebonds, 6 passes décisives, 7 contres, et 3 interceptions). Il était injouable cette année-là. C’était le meilleur joueur de la ligue, sans contestation.


Bird_1986

6. Larry Bird (Finales NBA 1986, Match 6)
29 points, 11 rebonds, 12 passes décisives, 3 interceptions, 11/12 aux lancers francs

L’équipe des Celtics de 1986 était (probablement) la meilleure de l’Histoire, et Larry Bird son meilleur joueur. Boston a dominé la saison en ne perdant qu’un seul match à domicile, dans une ligue où la densité et la concurrence n’ont jamais été aussi fortes. Le Match 6 des Finales contre Houston fut le couronnement de la carrière de « Larry Legend ». MVP cette année-là pour la troisième fois consécutive, il a littéralement survolé la rencontre, offrant aux Celtics leur seizième titre. Il confiera plus tard : « C’était le seul match auquel j’étais totalement préparé. Jamais je ne me suis senti mieux. Jamais. J’aurais dû prendre ma retraite juste après. »


James_2016

5. LeBron James (Finales NBA 2016, Match 7)
27 points, 11 rebonds, 11 passes décisives, 3 contres, 2 interceptions

Contre ce qui est peut-être la meilleure équipe de l’Histoire en saison régulière (mais qui tirait sérieusement la langue en play-offs), James a réalisé une sacrée performance. En 2016, il a aligné contre les Warriors une moyenne en Finales de 30 points, 11 rebonds, 9 passes décisives, 2 contres et 3 interceptions. Sa performance au Match 7 fut extraordinaire, avec un triple-double et peut-être l’action la plus importante du match (le contre iconique sur Andre Iguodala). Il a aussi définitivement clos la rencontre en marquant un lancer franc, permettant aux Cavaliers de remporter le premier titre de l’histoire de la franchise tout en apportant à la ville de Cleveland son premier championnat dans un sport américain majeur depuis 1964. S’il avait marqué le panier décisif pour la victoire finale – le tir à trois points d’Irving à quelques secondes de la fin – il aurait été sur le podium.


Frazier_1970

4. Walt Frazier (Finales NBA 1970, Match 7)
36 points, 7 rebonds, 19 passes décisives, 12/12 aux lancers francs, 70 % de réussite au tir

Les Finales de 1970 opposaient deux « Big Three » : celui des Lakers (West-Baylor-Chamberlain) et celui des Knicks (Reed-DeBusschere-Frazier). Les Lakers étaient largement favoris, mais les Knicks ont quand même emmené la série jusqu’à un Match 7. un Match 7 que tout le monde les voyait perdre après la blessure de leur capitaine et leader Willis Reed au Match 5. Mais à la surprise générale, Reed va se présenter sur le terrain juste avant le début du match. Sa réapparition enflammera la foule du Madison Square Garden, permettant aux Knicks d’emporter la victoire et le titre. Mais le vrai responsable de la victoire n’est pas Reed, mais Frazier. Il a littéralement détruit Jerry West, avec 36 points, 7 rebonds, 19 passes décisives et Dieu sait combien d’interceptions (elles n’étaient pas comptabilisées à l’époque). Quand on voit l’enjeu final et le niveau des Lakers de cette époque, ce match est l’un des matchs les plus impressionnants et les plus complets disputés par un joueur.


Pettit_1958

3. Bob Pettit (Finales NBA 1958, Match 6)
50 points, 19 rebonds, 56 % de réussite au tir et 80 % de réussite au lancer franc

Comme l’année précédente, les Finales de 1958 ont été extrêmement serrées. Après avoir remporté d’un souffle trois des cinq premiers matchs (avec moins de quatre points d’écart à chaque fois), les Hawks sont déterminés à remporter le sixième match à domicile pour ne pas revivre le crève-cœur de l’année passée (défaite au Match 7 contre ces mêmes Celtics). Pettit a évité un septième match à Boston en marquant 50 points, dont 18 des 21 derniers de Saint Louis, ainsi qu’un tir en suspension et une claquette au rebond décisive dans les dernières secondes pour sceller la victoire et le titre de 1958. D’accord, Russell était blessé à la cheville et n’a joué qu’à 30 % de ses moyens, mais il s’agit quand même de l’une des meilleures performances de l’Histoire des Finales NBA. Pettit a été absolument brillant du début à la fin. L’entraîneur des Boston Celtics, Red Auerbach, lui rendra un bel hommage : « Il joue toujours à fond, que son équipe ait 50 points d’avance ou 50 points de retard ».


BILL RUSSELL

2. Bill Russell (Finales NBA 1962, Match 7)
30 points, 40 rebonds, 4 passes décisives, 14/17 aux lancers francs

Tout le monde s’accorde à dire que ce match est le meilleur de Bill Russell. Il a marqué 30 points et pris 40 rebonds pour vaincre les Lakers de West et Baylor après prolongation. On se souvient surtout du fameux tir ouvert manqué par Frank Selvy à quelques secondes de la fin, qui aurait pu donner la victoire aux Lakers, mais c’est bien la performance de Russell qu’il faut retenir. Ce que les statistiques ne montrent pas est son abattage défensif : vers la fin du temps réglementaire, tous les ailiers de Boston (Heinsohn, Sanders et Loscutoff) étaient sortis pour six fautes, et Russell devait protéger le panier tout seul. Cet incroyable record de 40 rebonds en Finales NBA ne sera sans doute jamais battu. Les Lakers étaient obligés de marquer tous leurs tirs car ils savaient que s’ils en manquaient un, ils n’auraient pas de seconde chance. La domination de Russell sous les panneaux était unique. Il est bien le meilleur pivot défensif de l’Histoire.


Magic_1980

1. Magic Johnson (Finales NBA 1980, Match 6)
42 points, 15 rebonds, 7 passes décisives, 1 contre, 14/14 aux lancers francs

La meilleure performance individuelle d’un joueur lors d’un match de Finales NBA, c’est celle-ci, sans le moindre doute. Quarante ans plus tard, personne n’a pu reproduire ce que Magic Johnson a réalisé contre Philadelphie lors du Match 6 des Finales de 1980. Après la blessure de Kareem Abdul-Jabbar lors du Match 5, les Lakers se sont retrouvés privés de leur meilleur joueur et du meilleur pivot de la ligue alors qu’il restait encore un match à gagner. Magic, âgé seulement de vingt ans, démarra le match à la place d’Abdul-Jabbar au poste de pivot, joua à tous les postes, rendit une feuille de stats avec 42 points, 15 rebonds et 7 passes décisives, porta les Lakers vers la victoire et le titre, reçut le trophée de MVP des Finales (une performance unique pour un rookie) et se tailla une réputation en époustouflant tout le monde. Pouvez-vous imaginer quelqu’un reproduire une telle performance aujourd’hui ? Au vu des circonstances (le statut des Lakers et la pression sur les épaules du rookie), ce qu’a réalisé Magic cette nuit-là est sans doute la plus grande performance de l’Histoire des finales NBA.

Most Valuable Player (2/4) : Catégorie 1 : les MVP douteux, mais finalement mérités

Ce dossier en quatre parties est la traduction française quasi-exhaustive des réflexions du journaliste sportif américain Bill Simmons. Tous les droits sur ce texte lui sont réservés.

Les nombres cités après le nom d’un joueur dans cet article représentent le nombre de votes obtenus pour la première, seconde et troisième place. Dans le cas de Russell, par exemple, les nombres 51-12-6 signifient qu’il avait été voté 51 fois premier, 12 fois second et 6 fois troisième.

Source des photos : http://www.nba.com

*****

Bill Russell (1962)

billrussell

Déjà détenteur de deux titres de MVP (comme Jordan en 1993), Russell a, comme beaucoup d’autres, aligné ses meilleures statistiques en 1962 : 19 points, 24 rebonds et 5 passes décisives de moyenne pour une équipe de Boston à 60 victoires, tout en assurant une défense pratiquement surhumaine. Si les médias avaient voté, Russell aurait été boudé car il avait déjà gagné et qu’il fallait du changement (comme Jordan en 1993). Les gagnants auraient été Wilt Chamberlain (50 points et 25 rebonds de moyenne, premier cinq majeur de la NBA) ou Oscar Robertson (un triple-double par match pour la première fois en NBA).

En dehors des accomplissements de Wilt et d’Oscar (et des points qui étaient marqués comme au flipper), la meilleure performance de la saison est à mettre à l’actif d’Elgin Baylor. Contraint à ses obligations militaires, Baylor n’a joué que 48 matchs (uniquement le week-end, sans jamais s’entraîner avec les Lakers) et il a quand même réussi à atteindre une moyenne hallucinante de 38 points, 19 rebonds et 5 passes décisives (1).

À mon avis, le 38-19-5 d’Elgin était plus invraisemblable que les 50 points par match de Wilt ou le triple-double d’Oscar. Il ne s’entraînait pas ! Il se transformait en joueur NBA le week-end ! Le 50-25 de Wilt est logique compte tenu de la faible concurrence et de sa tendance à monopoliser le ballon. Le triple-double d’Oscar est logique compte tenu du style de jeu de l’époque. Mais le 38-19-5 de Elgin n’a aucun sens. Aucun. C’est inconcevable.

À l’époque, Elgin était réserviste dans l’armée américaine. Il travaillait dans l’État de Washington la semaine, vivait dans une caserne et ne la quittait que lorsqu’on lui donnait un laissez-passer pour le week-end. Même avec ce document, il devait voyager en deuxième classe sur des vols avec des correspondances multiples pour rejoindre l’endroit où les Lakers jouaient, endossait vite fait un maillot et affrontait les meilleurs joueurs NBA, puis faisait le même trajet compliqué jusqu’à Washington dans les temps pour être présent à l’appel tôt le lundi matin. Il a vécu comme ça pendant six mois (2).

Dans les années 60, la première place d’un vote comptait pour cinq points, la deuxième place trois points et la troisième place un point. On ne pouvait choisir que trois joueurs. Les votes pour le MVP 1962 ont été répartis ainsi :

Russell : 297 (51-12-6) ; Wilt : 152 (9-30-17) ; Oscar : 135 (13-13-31) ; Elgin: 82 (3-18-13) ; West : 60 (6-8-6) ; Pettit : 31 (2-4-9) ; Richie Guerin : 5 (1-0-0) ; Cousy : 3 (0-0-3).

Vous n’allez pas le croire, mais j’ai des remarques à faire :

  • D’abord, la saison d’Elgin était tellement impressionnante qu’il a réussi à terminer quatrième en manquant 40 % de la saison (il a même réussi à être trois fois premier).
  • Deuxièmement, la « légendaire » saison de Wilt a tellement impressionné ses pairs que seuls neuf joueurs (10 % de la ligue) l’ont mis en première place, ce qui prouve à quel point les statistiques de 1962 ne veulent rien dire. (Cela montre aussi à quel point Wilt était égoïste : les Knicks de 1962 ont été scandalisés par le match à 100 points qu’il a joué contre eux, particulièrement la façon dont Wilt a monopolisé le ballon et les le fait que les Warriors faisaient des fautes en fin de match pour qu’il obtienne le ballon. On peut être sûrs qu’il n’a eu aucun de leurs votes.)
  • Troisièmement, West, Pettit, Guerin et Cousy ont eu autant de votes pour la première place que Wilt, et ont volé douze deuxièmes places et quinze troisièmes places. West avait une moyenne de 30 points, 8 rebonds et 5 passes décisives et n’était pas le meilleur joueur de son équipe ; Pettit avait une moyenne de 31 points et 19 rebonds pour une équipe des Hawks à 29 victoires et 51 défaites ; Guerin avait une moyenne de 30 points, 7 rebonds et 6 passes décisives pour une équipe des Knicks à 29 victoires et 51 défaites ; et Cousy avait fait sa pire saison depuis dix ans (16 points, 8 rebonds, 4 passes décisives) et joué seulement 28,2 minutes par match.

Un seul de ces quatre-là aurait-il dû se glisser dans les trois premières places d’un vote ? On peut dire qu’ils se sont partagés le vote de ceux qui détestaient les Noirs et qui trouvaient qu’ils sabotaient la ligue. Quoi qu’il en soit, le choix de Russell me convient très bien : c’était le joueur dominant de l’équipe dominante. Si le vote avait eu lieu trente ans plus tard, Wilt ou Oscar aurait gagné et je serais en train de trépigner et m’indigner à ce sujet. Passons.

*****

Bill Russell (1963)

bill_russell_275

Grosse concurrence entre Russell (17 points, 24 rebonds et 5 passes décisives de moyenne, et une défense surnaturelle pour une équipe de Boston à 60 victoires) et Baylor (34 points, 14 rebonds, 5 passes décisives de moyenne pour une équipe des Lakers à 53 victoires). Les deux légendes étaient à l’apogée de leurs compétences respectives, la valeur de Russell paraissant légèrement supérieure à celle de Baylor à l’époque.

Voici comment les votes ont été répartis : Russell : 341 (56-18-7) ; Elgin : 252 (19-36-18) ; Oscar : 191 (13-34-21) ; Pettit : 84 (3-14-27) ; West : 19 (2-1-6) ; Johnny Kerr : 13 (1-1-5) ; Wilt : 9 (0-2-3) ; Terry Dischinger : 5 (1-0-0) ; John Havlicek : 3 (0-1-0) ; John Barnhill : 1 (0-0-1) ; Walt Bellamy : 1 (0-0-1).

Le logo de la NBA aurait dû porter la cagoule du Ku Klux Klan en 1963. Les votes pour Dischinger (26 points, 8 rebonds et 3 passes décisives de moyenne en seulement 57 matchs pour une équipe de Chicago à 25 victoires) sont épouvantables. Même si certains votes étaient stratégiques à l’époque (aucun joueurs des Lakers ne votait pour Russell, aucun joueur des Celtics ne votait pour Elgin, et les Royals ne devaient sans doute jamais voter aucun des deux), les votes inexplicables semblent toujours être en faveur des Blancs (3).

Revenons à Elgin et Russell. A l’époque moderne, Elgin remporterait le MVP haut la main pour les bêtes raisons habituelles : « Il n’a encore jamais gagné » et « Il a déjà trop attendu, il faut le récompenser ». C’est cette même logique erronée qui a conduit à un grand nombre d’injustices flagrantes concernant le choix du MVP (nous y reviendrons plus tard). Je ne peux donc pas approuver le choix de Elgin. Cela dit, si l’on prend tous les joueurs « ayant trop attendu et qu’il faut récompenser avec un titre de MVP », le Elgin de 1963 est tout en haut de la liste. C’est vraiment plus que dommage qu’il n’ait jamais remporté le prix. (Si les Lakers avaient gagné le titre en 1963, j’aurais plaidé sa cause, mais ça n’a pas été le cas.)

*****

Kareem Abdul-Jabbar (1972)

Kareem

Nous sommes en présence du joueur dominant de la ligue, élu MVP avec sa meilleure moyenne en carrière : 34,6 points, 16,8 rebonds et 4,6 passes décisives par match pour une équipe à 63 victoires. Entre 1969 et 2016, aucun pivot n’a eu de meilleures statistiques ; le jeune Kareem était aussi le meilleur pivot défensif de cette décennie avec Nate Thurmond. Donc, je ne peux pas désapprouver ce choix.

Mais il convient de mentionner – je dis bien : mentionner – que les Lakers ont battu deux records (69 victoires, dont 33 d’affilée) pour le premier titre de Jerry West. Malheureusement, personne ne pouvait dire quel joueur des Lakers avait le plus contribué : West (26 points, 4 rebonds, 10 passes décisives en moyenne, meilleur passeur de la ligue) ou Wilt (15 points, 19 rebonds, 4 passes dévisives, 65 % de réussite au tir, meilleur rebondeur de la ligue) ? Pour la seule fois où une équipe a placé deux de ses joueurs dans le top trois, les résultats du scrutin sont assez bizarres : Kareem : 581 (81-52-20) ; West : 393 (44-42-47) ; Wilt : 294 (36-25-39).

Cela soulève une question intéressante : un choix spécial de « co-champions » devrait-il être ajouté au scrutin pour chaque saison, quand une équipe inoubliable ne dispose pas d’un joueur clairement dominant ? Les Celtics de 1958 (Cousy et Russell), les Knicks de 1970 (Reed et Frazier), les Lakers de 1972 (West et Wilt), les Celtics de 1973 (Hondo et Cowens), le Jazz de 1997 (Stockton et Malone), les Lakers de 2001 (Shaq et Kobe), le Heat de 2005 (Shaq et Wade), et les Celtics de 2008 (Pierce et Garnett) pourraient tous y prétendre et résoudraient de nombreux problèmes. La saison 1972 en est l’exemple ultime : Kareem était bien « le » MVP et West et Wilt étaient co-MVP. Non ? Bon, d’accord, vous avez raison. C’est une idée stupide.

*****

Bill Walton (1978)

Bill_Walton

Même un observateur impartial admettrait que pendant onze mois, d’avril 1977 à février 1978, « The Mountain Man » était le meilleur joueur du monde et amenait l’équipe de Portland à des sommets surréalistes. Juste au moment où l’équipe atteignait des sommets, le 13 février 1978, Sports Illustrated (dans l’un des numéros qui a marqué mon enfance à cause d’un tomahawk dingue de Sidney Moncrief sur la couverture) publia un long article sur les Blazers, dans lequel Rick Barry les qualifiait de « peut-être l’équipe la plus parfaite jamais montée ». Tout tournait autour de Walton (19 points, 15 rebonds, 5 passes décisives et 3,5 contres de moyenne), le nouveau Russell, un big man altruiste qui rendait ses coéquipiers meilleurs et qui partageait même des pétards avec eux.

Deux semaines après l’histoire (ou la malédiction) de SI, Walton se blessa au pied et ne revint pas avant les play-offs, où il se fractura le même pied au cours du deuxième match, anéantissant les espoirs de titre de Portland et provoquant son départ inévitable et précipité. « Précipité » est un euphémisme : Walton a exigé un trade, a porté plainte pour faute médicale et professionnelle, a perdu des amis et signé avec les Clippers en 1979. L’une des séparations les plus douloureuses de l’histoire du sport.

Il est difficile d’imaginer que quelqu’un puisse être éligible pour le MVP après avoir raté vingt-quatre matchs et encore moins gagner le trophée. Mais la saison dont nous parlons a été particulièrement loufoque, comme en témoignent notre meilleur rebondeur (M. Leonard « Truck » Robinson) et notre meilleur passeur (le seul et unique Kevin Porter). Kareem a balancé un coup de poing en traître sur Kent Benson lors du match d’ouverture, a raté vingt matchs et a eu des problèmes pour le reste de la saison. La saison d’Erving a été décevante (pour un joueur comme lui). Les meilleurs candidats étaient George Gervin (27 points, 5 rebonds, 4 passes décisives de moyenne et 54 % de réussite au tir) et David Thompson (27 points, 5 rebonds, 5 passes décisives de moyenne et 52 % de réussite au tir), tous deux meilleurs scoreurs et champions de leur division, qui n’étaient pas connus pour leur défense.

Sauf que les arrières n’étaient pas supposés gagner le MVP à l’époque ; seuls Cousy et Robertson l’avaient fait, et même si tout le monde aimait bien « Skywalker » et « Ice », ils n’étaient ni Cousy, ni Oscar. Walton a donc obtenu le plus de voix (96), Gervin a terminé deuxième (80,5), Thompson troisième (28,5) et Kareem quatrième (14). (Je n’ai aucune idée de la répartition des votes de cette saison ; nous n’avons eu droit qu’au score final. J’ai l’impression que les joueurs devaient voter juste après s’être envoyé une quantité de cocaïne équivalente au contenant d’un seau de Gatorade.)

Les arguments en faveur de Walton : il a joué 58 des 60 premiers matchs et les Blazers ont amassé pendant cette période 50 victoires et 10 défaites. Il a raté les 22 prochains matchs et les Blazers sont tombés à un ratio de 8 victoires pour 14 défaites, mais ils ont quand même fini avec le meilleur total de victoires de la ligue (58) et obtenu l’avantage du terrain pour les play-offs. Walton a donc raté 24 matchs et a eu un impact profond anormal sur la saison régulière : il a fait gagner 50 matchs à son équipe au cours d’une saison où seules deux autres équipes ont terminé avec 50 victoires et plus : Philly (55) et San Antonio (52).

Les arguments contre Walton : auriez-vous accepté que Les Infiltrés obtienne l’Oscar du Meilleur Film si celui-ci terminait inexplicablement à trente-cinq minutes de la fin, sans savoir ce qui arrive à DiCaprio ou Damon ? Non.

En définitive, tout se résume à une chose : même si Walton et les Blazers n’ont survolé que 70 % de cette saison, ils l’ont quand même survolée. Personne d’autre ne se distingue en dehors de Kareem (pour avoir cogné Benson), Kermit Washington (pour avoir cogné Rudy Tomjanovich), Dawkins (pour avoir fracassé deux panneaux de basket), Thompson et Gervin (pour s’être bagarrés le dernier jour pour le titre de meilleur scoreur) et les Sonics (qui ont commencé avec 5 victoires et 22 défaites avant de faire un gros effort sur le tard pour arriver en finale). Personnellement, ça me suffit. Je préfère 70 % d’une saison extraordinaire que 100 % d’une saison relativement oubliable. Et tant pis pour tous ces matchs manqués. Nous ferons une exception, juste pour cette fois.

*****

Tim Duncan (2002)

tim_200_020509

La saison 2002 a donné lieu à une grosse bataille entre Duncan (la meilleure année de sa carrière : 25 points, 13 rebonds et 4 passes décisives de moyenne, avec en plus 2,5 contres par match et une superbe défense) et Jason Kidd (15 points, 7 rebonds, 10 passes décisives et une superbe défense). Kidd a dominé la saison en raison d’un trade extrêmement discuté de l’été précédent, quand Phoenix a échangé Kidd à New Jersey contre Stephon Marbury quelques mois après que Kidd fut accusé de violences conjugales.

Stimulé par le changement de décor, Kidd a emmené des Nets habituellement en bas de classement à 52 victoires, s’est attiré les faveurs des médias de New York et s’est distingué pour son altruisme et son talent unique pour exécuter des contre-attaques, ainsi que par sa femme, Joumana, qui adorait être le centre d’attention général (4). La saison 2002 de Kidd était peut-être moins reluisante que sa saison 2001 à Phoenix (17 points, 6 rebonds, 10 passes décisives de moyenne avec 41 % de réussite au tir), mais plus par défaut qu’autre chose, Kidd est devenu la sensation d’une conférence Est qui avait toujours été atroce, amenant à l’une des élections de MVP les plus serrées (et les plus ridicules) de tous les temps : Duncan : 952 (57-38-20-5-3) ; Kidd : 897 (45-41-26-9-3) ; Shaq : 696 (15-38-40-25-5) ; McGrady : 390 (7-5-28-45-10).

Pourquoi les joueurs étaient-il tellement proches ? Duncan a dépassé les 3 300 minutes de jeu, les 2 000 points, les 1 000 rebonds, les 300 passes décisives et les 200 contres, porté les Spurs à la deuxième place de la Conférence Ouest, n’a manqué aucun match et a eu un effet plus important sur ses coéquipiers que n’importe quel joueur en dehors de Kidd. Regardez qui il avait autour de lui : Bruce Bowen, Antonio Daniels, Tony Parker, Malik Rose, Danny Ferry, Charles Smith, un David Robinson loin de ses meilleures années, un Steve Smith qui venait finir les siennes, et un Terry Porter qui en était à des années-lumières. Et ils ont gagné 58 matchs ! Si vous aviez échangé Duncan contre quelqu’un comme Stromile Swift, les Spurs aurait gagné 25 matchs. Pas plus.

Pour le titre, les Lakers ont balayé les Nets dans une finale complètement déséquilibrée, et c’est à ce moment-là que tout le monde s’est dit : « On savait que la Conférence Est était mauvaise, mais quand même pas à ce point-là ! » Qu’un joueur avec seulement 39 % de réussite au tir, évoluant dans une équipe à 52 victoires, au sein d’une conférence de faible niveau, ait presque volé le MVP au meilleur ailier fort de l’histoire, qui en était à sa meilleure saison en terme de statistiques, et qui évoluait dans une équipe à 58 victoires… Vous comprenez pourquoi je ne fais pas tellement confiance au mode d’élection du MVP. Ironiquement, Kidd réussira la meilleure année de sa carrière en 2003 (19 points, 9 rebonds, 6 passes décisives de moyenne avec 41 % de réussite au tir) et ne terminera que neuvième au vote car tout le monde était encore mortifié par la façon dont s’était terminé 2002.

(En passant, Shaq conservé son statut de joueur dominant cette saison, restant au même niveau de jeu pendant 82 matchs, en partie parce qu’il était paresseux, et en partie parce que c’est cette année-là qu’il a commencé à ne plus du tout s’entendre avec Kobe. Il s’est réveillé en play-offs et a affiché une moyenne de 36 points et 12 rebonds en finale. Après ça, il a passé tout l’été à manger et s’est fait opérer de l’orteil droit, ce qui lui fera manquer le début de la saison suivante.)

*****

Première partie ici.

La suite ici.


 

(1) Cela montre bien où la NBA en était en 1962 : ils ne pouvaient même tirer quelques ficelles pour éviter à leur joueur le plus spectaculaire de faire son service militaire.

(2) La seule comparaison moderne serait la saison 2004 de Kobe, quand il a été accusé de viol et a fait des aller-retours en avion entre le Colorado (où les audiences avaient lieu) et Los Angeles où l’endroit où les Lakers jouaient. Tout le monde a fait une montagne sur la saison « éprouvante » de Kobe, alors qu’il volait dans des charters et séjournait dans des hôtels première classe. Vous imaginez, si Kobe avait refait la saison 1962 de Elgin ? La Terre aurait cessé de tourner.

(3) Quoique, pas toujours : Barnhill, surnommé « le Lapin », était un arrière rookie de St. Louis afro-américain qui avait une moyenne de 12 points, 5 rebonds et 4 passes décisives. Il n’était pas All-Star en 1963, mais quelqu’un lui a donné une troisième place. Inexplicable.

(4) Elle amenait son jeune fils sur le bord du terrain et paraissait connaître l’emplacement de chaque caméra de télévision. La chose s’est retournée contre Kidd lorsqu’il a plongé dans les tribunes pour un ballon perdu, a atterri sur son fils et lui a cassé la clavicule. Cruel destin, n’est-ce pas ?

#15 : Tim Duncan à Orlando

Duncan-Magic.jpg

Le rêve du Magic à l’été 2000 : après le départ d’Hardaway (à droite), associer Grant Hill et Tim Duncan sous les mêmes couleurs. (1)

*****

La saison NBA 1997-1998 marque la fin d’une époque : celle des Bulls de Michael Jordan, qui prend sa retraite après un dernier titre. La NBA cherche un nouveau « boss », et les prétendants ne manquent pas : Shaquille O’Neal, Kobe Bryant et Allen Iverson sont prêts à prendre la relève. Mais un joueur va se démarquer plus que les autres.

Il s’agit de Tim Duncan.

*****

Lors de son arrivée en NBA en 1996, le rookie Tim Duncan établit deux performances peu ordinaires. D’abord, il réussit à être élu rookie du mois… tous les mois. Ensuite, il obtient le titre de rookie de l’année et est sélectionné pour le All-Star Game, une performance réalisée par très peu de joueurs dans l’histoire de la NBA. Avec Duncan et le vétéran David Robinson dans la peinture, San Antonio fait peur. L’équipe ne fait pas encore le poids face aux Bulls, mais lorsque Jordan prend sa retraite deux ans après les débuts de Duncan, les Spurs sont prêts à viser le titre pour la saison 1999-2000.

Malgré cela, le début de saison des Spurs est difficile ; Gregg Popovich est même sur le départ. Mais les Texans finissent par trouver leur rythme, et la saison régulière tronquée par le lock-out est un succès : 37 victoires pour 13 défaites (le meilleur bilan de la ligue avec le Jazz).

Durant les play-offs, aucun suspense ne figure au programme. Les Spurs dominent leurs adversaires de la tête et des épaules. Les Timberwolves de Kevin Garnett sont écartés 3-1 au premier tour (2). Puis les Lakers de Shaquille O’Neal et Kobe Bryant sont balayés, avant que les Blazers ne subissent le même sort en Finale de Conférence. Il ne reste plus que les Knicks sur la route des Texans. Duncan, inarrêtable, porte ses équipiers vers le titre. San Antonio remporte le championnat, 4 victoires à 1.

*****

Tout le monde pense les Spurs bien partis pour prendre la suite des Bulls. Mais des événements vont changer les choses. L’année suivante, la saison régulière de la franchise est un nouveau succès, mais à la veille des play-offs, Duncan se blesse. Un gros coup dur pour les Spurs. Opposés aux Suns de Jason Kidd, l’équipe orpheline de son joueur-star ne parvient pas à s’en sortir. San Antonio est éliminé dès le premier tour. Les Lakers remportent le championnat 2000 et, le même été, Duncan devient agent libre.

Un joueur du calibre de Tim Duncan sur le marché a de quoi faire saliver. Plusieurs équipes sont sur les dents. La franchise d’Orlando est la plus motivée : les dirigeants espèrent associer Grant Hill et Tim Duncan au sein de leur équipe. Les Chicago Bulls, qui veulent faire de même, abandonnent rapidement la partie faute de moyens. Rester ou partir ? Tim Duncan pèse le pour et le contre. Il hésite.

« Le weekend s’est très bien passé. Tout s’est vraiment très bien passé pour nous. Nous ne lui avons pas seulement vendu la ville d’Orlando, ce qui était assez facile, nous lui avons aussi vendu qui nous sommes. » (Doc Rivers, entraîneur du Magic)

« Je pense qu’il est passé très proche de quitter San Antonio. Gregg Popovich marchait sur des œufs. Il était énervé contre notre agent car il avait le sentiment qu’il cherchait à ramener Tim et Grant ensemble à Orlando. J’ai entendu qu’il allait signer là-bas puis il est resté à la dernière minute. » (Malik Rose, coéquipier de Duncan aux Spurs)

« Un coup je pensais à partir, le coup suivant je restais. » (Tim Duncan)

Poussé par Robinson, qui a écourté ses vacances pour convaincre son coéquipier de rester à San Antonio, Duncan décide de rester chez les Spurs. Orlando se « console » en faisant signer Grant Hill puis Tracy McGrady. Malheureusement, Hill n’aura jamais l’impact souhaité par le Magic en raison de complications suite à une fracture de la cheville (3).

*****

Voyons maintenant ce qui serait arrivé si Duncan avait décidé de signer avec Orlando.

  • Les titres 2003, 2005 et 2007 échappent aux Spurs à coup sûr.
  • Avec les matchs manqués par Hill et son salaire qui bloque le plafond d’Orlando, Duncan gaspille ses meilleures années dans une équipe de seconde zone et dépérit à l’Est comme Garnett à l’Ouest. Au fil des ans, tout le monde se demande lequel des deux s’est fait le plus avoir et qui en a fait le plus avec ce qu’il avait sous la main.
  • Avec les arrivées de Duncan et Hill, Tracy McGrady ne peut plus rejoindre Orlando.

Ce qui soulève d’autres questions : où aurait débarqué Tracy McGrady ? Peut-être à San Antonio pour remplacer Duncan ? Si les Spurs avaient encore réussi par la suite à drafter Ginobili et Parker, pourraient-ils gagner le titre de 2003 avec McGrady, Ginobili, Parker et Robinson ? Pourraient-ils seulement aller en finale sans un big guy dominant ? Autant d’interrogations qui resteront sans réponses.

*****

(Un dernier aparté : malgré tout ce qui a été dit, il est difficile de savoir si Duncan était si proche que ça de rejoindre Orlando. Après tout, il venait quand même de gagner un titre. Aurait-il aurait laissé tomber ses coéquipiers pour un plus gros chèque en Floride ? On peut sérieusement en douter.)


(1) Source : http://www.rookerville.com

(2) À l’époque, le premier tour est disputé au meilleur des cinq matches.

(3) Pourquoi les directeurs généraux persistent-ils à faire signer des contrats mirobolants à des stars victimes de fractures aux pieds et aux chevilles ? Neuf fois sur dix, ces blessures ne guérissent jamais complètement. Le Magic a eu de la chance : il aurait dû payer un tribut bien plus lourd.