Top 10 des meilleures performances individuelles lors d’un match de Finales NBA

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La saison régulière de la NBA est une chose ; les play-offs en sont une autre. C’est au moment des play-offs, et particulièrement lors des rencontres décisives, que les grands joueurs doivent se révéler et justifier leur statut. Plus facile à dire qu’à faire, mais possible ! Voici le top 10 des performances individuelles qui, en Finale NBA, signifient réellement quelque chose.

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Mentions honorables

Les performances réalisées en luttant contre une blessure ou contre la douleur. Même si elles sont (pas toujours, mais souvent) déterminantes pour leur équipe, les performances évoquées dans ce top 10 sont celles où le joueur a tiré son équipe vers le haut par sa valeur pure et sa performance sportive, et non par son courage face à l’adversité. Mais comme les exemples dans ce dernier cas ne manquent pas et méritent un hommage, ces performances feront l’objet d’un classement séparé.

Les matchs de play-offs en dehors des Finales. Ce classement aurait pu être élargi à l’ensemble des play-offs, mais en fin de compte, les performances vraiment décisives (sur un match) en Finale de Conférence ou ailleurs ne sont pas si nombreuses. Seules deux d’entre elles méritent d’être citées : celle de Wilt Chamberlain lors du Match 5 de la Finale de Conférence Est 1967, quand il écrasa Boston avec un incroyable triple double (29 points, 36 rebonds et 13 passes décisives avec 62 % de réussite au tir) ; et celle de Hakeem Olajuwon au Match 5 de la Finale de Conférence Est 1995 (42 points, 9 rebonds, 8 passes décisives, 5 contres, 57 % de réussite au tir). Impressionnant, mais insuffisant pour entrer dans un classement spécifique.

Les performances qui se sont achevées par une défaite. Parfois, la performance individuelle ne suffit pas pour donner un titre à son équipe. Et comme la victoire est, en fin de compte, ce qui importe le plus, les grands matchs de certains joueurs ont été écartés, comme le Match 5 d’Elgin Baylor lors des Finales de 1962 (61 points, 22 rebonds) ou celui de Jerry West au Match 7 des Finales de 1969 (42 points, 13 rebonds et 12 passes décisives). Dans les deux cas, les stars des Lakers n’ont pas réussi à donner le titre à leur équipe (deux défaites au Match 7 contre les Celtics). Dommage.

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Le Top 10

Walton_1977

10. Bill Walton (Finales NBA 1977, Match 6)
20 points, 23 rebonds, 7 passes décisives, 8 contres

Ravagé par les blessures pendant toute sa carrière professionnelle, Bill Walton n’a joué qu’une saison entière de NBA à 100 % de ses moyens. Mais quelle saison ! En 1976-77, Walton était la plaque tournante et le seul joueur valable d’une équipe de Portland qui n’existait que depuis six ans et était loin d’être favorite pour le titre face aux Sixers. Ça ne l’a pas empêché de faire des Finales monstrueuses, avec une moyenne de 19 points, 19 rebonds, 5 passes décisives et 4 contres. Le Match 6 sera sa performance la plus aboutie : Walton va frôler le quadruple-double, établir un record de contres et offrir le titre à son équipe. Une juste récompense pour le pivot le plus complet de l’histoire, qui aurait été l’un des meilleurs joueurs de tous les temps s’il était resté en bonne santé.


Jordan_1998

9. Michael Jordan (Finales NBA 1998, Match 6)
45 points, 1 rebond, 1 passe décisive, 4 interceptions, 12/15 au lancer franc

Le dernier match de Michael Jordan a été le point d’orgue de sa formidable carrière. Lors du Match 6 des Finales contre Utah en 1998, Jordan avait l’occasion de donner le titre à son équipe ; il ne l’a pas manquée, se chargeant de marquer 41 des 83 premiers points de Chicago. À une minute de la fin, quand Utah s’est retrouvé avec trois points d’avance, Jordan a marqué un panier pour faire revenir son équipe à un point, a volé le ballon à Karl Malone sur l’action suivante, et a rentré à quelques secondes de la fin le tir décisif qui a donné la victoire et le titre aux Bulls. Dommage que ses statistiques générales n’aient pas été aussi impressionnantes que son total de points. Il aurait à coup sûr figuré plus haut dans ce classement.


Heinsohn_1957

8. Tommy Heinsohn (Finales NBA 1957, Match 7)
37 points, 23 rebonds, 2 passes décisives

Drafté en même temps que Russell pour renforcer la raquette des Celtics, Heinsohn s’est affirmé dès sa première année comme un joueur-clef de l’effectif. Au Match 7 des Finales NBA 1957, dans un match dont le vainqueur remporterait le titre, Heinsohn a joué l’un des plus grands matchs jamais disputés par un rookie : avec Bob Pettit (MVP l’année passée) comme adversaire direct, il a décroché un surprenant total de 37 points et 23 rebonds, permettant à son équipe de tenir le coup dans le temps réglementaire alors que Cousy et Sharman peinaient pour marquer. Puis il a sangloté dans une serviette après avoir été exclu pour six fautes. Les Celtics ont gagné en double prolongation grâce aux efforts combinés de Bill Russell et Frank Ramsey, mais sans Heinsohn, rien n’aurait été possible. Il mérite largement sa place dans ce classement.


Duncan defended by Jefferson

7. Tim Duncan (Finales NBA 2003, Match 6)
21 points, 20 rebonds, 10 passes décisives, 8 contres

Il s’agit peut-être du match de Finales où un joueur s’est montré le plus dominant. Au cours du Match 6 des Finales NBA 2003, Tim Duncan, MVP en titre et meilleur joueur de la ligue, a totalement écrasé les Nets, dominant Kenyon Martin, Dikembe Mutombo et Jason Collins – trois des meilleurs intérieurs défensifs de la ligue. Avec 8 contres, il a rejoint le record de Walton, Olajuwon, Ewing et O’Neal sur un match de Finales NBA. Personne n’avait autant frôlé le quadruple-double depuis Walton en 1977. Grâce à sa performance, les Spurs ont remonté un retard de neuf points dans le quatrième quart-temps, et gagné le match ainsi que le titre. Le plus incroyable, c’est que Duncan avait  déjà réalisé une performance similaire au Match 1 (32 points, 20 rebonds, 6 passes décisives, 7 contres, et 3 interceptions). Il était injouable cette année-là. C’était le meilleur joueur de la ligue, sans contestation.


Bird_1986

6. Larry Bird (Finales NBA 1986, Match 6)
29 points, 11 rebonds, 12 passes décisives, 3 interceptions, 11/12 aux lancers francs

L’équipe des Celtics de 1986 était (probablement) la meilleure de l’Histoire, et Larry Bird son meilleur joueur. Boston a dominé la saison en ne perdant qu’un seul match à domicile, dans une ligue où la densité et la concurrence n’ont jamais été aussi fortes. Le Match 6 des Finales contre Houston fut le couronnement de la carrière de « Larry Legend ». MVP cette année-là pour la troisième fois consécutive, il a littéralement survolé la rencontre, offrant aux Celtics leur seizième titre. Il confiera plus tard : « C’était le seul match auquel j’étais totalement préparé. Jamais je ne me suis senti mieux. Jamais. J’aurais dû prendre ma retraite juste après. »


James_2016

5. LeBron James (Finales NBA 2016, Match 7)
27 points, 11 rebonds, 11 passes décisives, 3 contres, 2 interceptions

Contre ce qui est peut-être la meilleure équipe de l’Histoire en saison régulière (mais qui tirait sérieusement la langue en play-offs), James a réalisé une sacrée performance. En 2016, il a aligné contre les Warriors une moyenne en Finales de 30 points, 11 rebonds, 9 passes décisives, 2 contres et 3 interceptions. Sa performance au Match 7 fut extraordinaire, avec un triple-double et peut-être l’action la plus importante du match (le contre iconique sur Andre Iguodala). Il a aussi définitivement clos la rencontre en marquant un lancer franc, permettant aux Cavaliers de remporter le premier titre de l’histoire de la franchise tout en apportant à la ville de Cleveland son premier championnat dans un sport américain majeur depuis 1964. S’il avait marqué le panier décisif pour la victoire finale – le tir à trois points d’Irving à quelques secondes de la fin – il aurait été sur le podium.


Frazier_1970

4. Walt Frazier (Finales NBA 1970, Match 7)
36 points, 7 rebonds, 19 passes décisives, 12/12 aux lancers francs, 70 % de réussite au tir

Les Finales de 1970 opposaient deux « Big Three » : celui des Lakers (West-Baylor-Chamberlain) et celui des Knicks (Reed-DeBusschere-Frazier). Les Lakers étaient largement favoris, mais les Knicks ont quand même emmené la série jusqu’à un Match 7. un Match 7 que tout le monde les voyait perdre après la blessure de leur capitaine et leader Willis Reed au Match 5. Mais à la surprise générale, Reed va se présenter sur le terrain juste avant le début du match. Sa réapparition enflammera la foule du Madison Square Garden, permettant aux Knicks d’emporter la victoire et le titre. Mais le vrai responsable de la victoire n’est pas Reed, mais Frazier. Il a littéralement détruit Jerry West, avec 36 points, 7 rebonds, 19 passes décisives et Dieu sait combien d’interceptions (elles n’étaient pas comptabilisées à l’époque). Quand on voit l’enjeu final et le niveau des Lakers de cette époque, ce match est l’un des matchs les plus impressionnants et les plus complets disputés par un joueur.


Pettit_1958

3. Bob Pettit (Finales NBA 1958, Match 6)
50 points, 19 rebonds, 56 % de réussite au tir et 80 % de réussite au lancer franc

Comme l’année précédente, les Finales de 1958 ont été extrêmement serrées. Après avoir remporté d’un souffle trois des cinq premiers matchs (avec moins de quatre points d’écart à chaque fois), les Hawks sont déterminés à remporter le sixième match à domicile pour ne pas revivre le crève-cœur de l’année passée (défaite au Match 7 contre ces mêmes Celtics). Pettit a évité un septième match à Boston en marquant 50 points, dont 18 des 21 derniers de Saint Louis, ainsi qu’un tir en suspension et une claquette au rebond décisive dans les dernières secondes pour sceller la victoire et le titre de 1958. D’accord, Russell était blessé à la cheville et n’a joué qu’à 30 % de ses moyens, mais il s’agit quand même de l’une des meilleures performances de l’Histoire des Finales NBA. Pettit a été absolument brillant du début à la fin. L’entraîneur des Boston Celtics, Red Auerbach, lui rendra un bel hommage : « Il joue toujours à fond, que son équipe ait 50 points d’avance ou 50 points de retard ».


BILL RUSSELL

2. Bill Russell (Finales NBA 1962, Match 7)
30 points, 40 rebonds, 4 passes décisives, 14/17 aux lancers francs

Tout le monde s’accorde à dire que ce match est le meilleur de Bill Russell. Il a marqué 30 points et pris 40 rebonds pour vaincre les Lakers de West et Baylor après prolongation. On se souvient surtout du fameux tir ouvert manqué par Frank Selvy à quelques secondes de la fin, qui aurait pu donner la victoire aux Lakers, mais c’est bien la performance de Russell qu’il faut retenir. Ce que les statistiques ne montrent pas est son abattage défensif : vers la fin du temps réglementaire, tous les ailiers de Boston (Heinsohn, Sanders et Loscutoff) étaient sortis pour six fautes, et Russell devait protéger le panier tout seul. Cet incroyable record de 40 rebonds en Finales NBA ne sera sans doute jamais battu. Les Lakers étaient obligés de marquer tous leurs tirs car ils savaient que s’ils en manquaient un, ils n’auraient pas de seconde chance. La domination de Russell sous les panneaux était unique. Il est bien le meilleur pivot défensif de l’Histoire.


Magic_1980

1. Magic Johnson (Finales NBA 1980, Match 6)
42 points, 15 rebonds, 7 passes décisives, 1 contre, 14/14 aux lancers francs

La meilleure performance individuelle d’un joueur lors d’un match de Finales NBA, c’est celle-ci, sans le moindre doute. Quarante ans plus tard, personne n’a pu reproduire ce que Magic Johnson a réalisé contre Philadelphie lors du Match 6 des Finales de 1980. Après la blessure de Kareem Abdul-Jabbar lors du Match 5, les Lakers se sont retrouvés privés de leur meilleur joueur et du meilleur pivot de la ligue alors qu’il restait encore un match à gagner. Magic, âgé seulement de vingt ans, démarra le match à la place d’Abdul-Jabbar au poste de pivot, joua à tous les postes, rendit une feuille de stats avec 42 points, 15 rebonds et 7 passes décisives, porta les Lakers vers la victoire et le titre, reçut le trophée de MVP des Finales (une performance unique pour un rookie) et se tailla une réputation en époustouflant tout le monde. Pouvez-vous imaginer quelqu’un reproduire une telle performance aujourd’hui ? Au vu des circonstances (le statut des Lakers et la pression sur les épaules du rookie), ce qu’a réalisé Magic cette nuit-là est sans doute la plus grande performance de l’Histoire des finales NBA.