Top 10 des joueurs les plus étonnants de l’histoire de la NBA (et qu’on ne reverra plus)

En NBA comme dans tous les sports, il existe deux types de joueurs : ceux que l’on verra de nouveau, et ceux qu’on ne reverra plus jamais. On ne verra plus jamais un autre Michael Jordan, mais tous les dix ans, un joueur possédant des qualités similaires apparaît sur les parquets. Jordan était une version évolutive de David Thompson (qui était son idole), et Kobe Bryant et Wade ont assez bien reproduit le jeu de Jordan. Mais s’il est possible de revoir un Jordan en NBA à travers l’une de ses variations, ce n’est pas le cas pour d’autres joueurs. En voici dix de l’ère post-Russell dont les équivalents ne seront jamais revus, pour des raisons génétiques ou physiques.

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Mentions honorables : Kareem Abdul-Jabbar, Charles Barkley, Larry Bird, George Gervin, Allen Iverson, Magic Johnson, Kevin McHale

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Ces sept joueurs-là avaient sans aucun doute leur place dans la liste. On ne reverra probablement plus un ailier fort de moins de deux mètres aussi dominateur au rebond que Barkley, un arrière d’1,83 m attaquer le panier comme Iverson, ou un meneur de la taille d’un pivot manier aussi bien le ballon que Magic Johnson. Cependant, Abdul-Jabbar, Bird, Iverson et les autres ne sont pas étonnants à proprement parler ; ce qui surprend chez eux, c’est le talent dont ils faisaient preuve en étant dotés d’une apparence physique éloignée des standards de leur poste ou du basket-ball. En dehors de cela, ces sept joueurs n’avaient rien de véritablement inhabituel. Cela dit, s’il fallait monter une équipe regroupant tous les joueurs qu’on ne reverra plus, ils se partageraient sans aucune contestation les places de titulaire.

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10. Kurt Rambis

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« Il prend des rebonds comme Superman, ressemble à Clark Kent et tire comme Loïs Lane. »

Voilà comment un commentateur décrivait Kurt Rambis lorsqu’il évoluait pour les Lakers au milieu des années 80. Avec ses lunettes de vue à monture épaisse et sa grosse moustache, Rambis ressemblait plus à un bibliothécaire qu’à un joueur de basket. Mais les apparences étaient trompeuses : travailleur acharné et joueur passionné, Rambis était un joueur important, qui avait trouvé sa place au milieu de la pléthore de stars des Showtime Lakers. Sa valeur était surtout visible en play-offs, où son envie et ses efforts au cours de rencontres importantes insufflaient de l’énergie à toute son équipe. Adoré par les supporters autant que par ses équipiers, Kurt Rambis reste l’un des joueurs les plus appréciés ayant évolué pour les Lakers.


 

9. Darko Milicic

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Ce n’est pas l’apparence physique ou le jeu de Milicic qui le fait apparaître dans ce classement, mais son histoire. Prenez un adolescent serbe de 2,13 m avec l’avantage d’être un croisement entre Derrick Coleman et David Robinson, et faites-le drafter trop haut par la mauvaise équipe. Vous obtenez un joueur qui, devant faire face à des attentes impossibles, se liquéfie sous la pression, devient pâle, dépressif, accablé et amer, puis s’autodétruit au point d’être totalement et désespérément inutile avant même d’être assez vieux pour avoir le droit de louer une voiture. Cela n’arrivera certainement plus jamais. Le plus drôle, en y repensant, sont les déclarations faites sur Milicic en 2002 par un scout des Pistons nommé Will Robinson :

« Ce gamin va être une star. Il mesure 2,10 m et joue comme un meneur. Ce gamin a quelque chose de spécial. […] Il va dominer le jeu. Dominer le jeu. Il faudra construire une nouvelle salle. La seule chose qui pourrait détruire un gamin comme ça est une femme. »

Et un manque de talent et de confiance, aussi.


 

8. Kurt Nimphius

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Kurt Nimphius, c’est un style unique : la raie au milieu de Jon Bon Jovi pendant la tournée Slippery When Wet, croisée avec l’épaisse coupe mulet de George Clooney dans Drôle de vie. Ajoutez la moustache typique d’un acteur de films pornographiques des années 80, mettez le tout sur un douzième homme de 2,10 m, et faites-lui porter le survêtement d’échauffement moulant bleu foncé des Pistons. Et voilà.


 

7. Ken Bannister

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Le surnom de Ken Bannister, un ailier fort qui avait débuté chez les Knicks au milieu des années 80, était « Animal ». Il suffisait de le voir en personne pour comprendre pourquoi. La NBA a connu un paquet de joueurs au physique « difficile » – Dennis Rodman, Gheorge Muresan, Brook Steppe, Tyrone Hill, les frères Cummings (Terry et Pat), Paul Mokeski, Anthony Mason, David Wesley, Ervin « No Magic » Johnson pour n’en citer que quelques-uns – mais seuls trois d’entre eux se sont vraiment démarqués : l’immortel Popeye Jones, Greg « Cadillac » Anderson, et Bannister. Ce dernier surpasse les deux autres pour une raison simple : l’apparence de Jones et Anderson pouvait susciter les rires, alors que tout le monde restait pétrifié en voyant Bannister. C’est à lui que l’on décernera le titre de capitaine de l’équipe de l’horreur.


 

6. Spud Webb

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Il y a eu bien des meneurs de jeu minuscules, tenaces et rapides avant lui, mais Spud était le seul à pouvoir changer le cours d’un match grâce à sa détente. Quand il s’élevait au-dessus du cercle pour écraser un dunk, la foule des supporters rugissait plus fort qu’un troupeau de lions. Et pour un joueur en sortie de banc chargé de changer le rythme et de complètement chambouler l’équipe adverse, il n’y avait pas mieux que Webb : avec les solides équipes d’Atlanta de 1986 et 1988, il avait une moyenne de 19 minutes de jeu, 10 points, 6 passes décisives et au moins une action époustouflante en 21 matchs de play-offs. Spud a toujours été un véritable atout, comme en témoigne sa carrière longue de quatorze ans, dont six en tant que titulaire (deux à Atlanta, quatre à Sacramento).


 

5. Pete Maravich

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« Pistol » Pete Maravich était en avance sur son temps. Le voir en personne était comme contempler une fusion de douze Harlem Globetrotters : aucune passe trop compliquée, aucun tir trop lointain. Il glissait littéralement sur le terrain (ses membres étaient souples, le ballon lui collait à la main comme un yo-yo, son visage était vide) et on ne savait jamais ce qui allait arriver, en dehors du fait que le score était moins important que le spectacle. Il jouait de façon totalement différente des autres. Les tirs impossibles lui paraissaient facile. Il voyait des angles de passe que ses coéquipiers ne pouvaient même pas imaginer. Aucun joueur n’a été plus fantastique à regarder évoluer. Il n’y aura jamais plus quelqu’un comme lui. Jamais.


 

4. Dennis Johnson

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À quel autre joueur sur cette planète peut-on comparer Dennis Johnson ? Il pouvait mener le jeu, scorer, jouer de manière physique. Il pouvait défendre sur tous les joueurs de taille inférieure à 2,10 m et les empêcher de marquer. Il était le seul à pouvoir prendre soudainement la balle des mains d’un arrière sans méfiance au milieu du terrain, comme un pickpocket subtilise un portefeuille. Il était si intelligent que Bird et lui ont pu développer une phase de jeu extra-sensorielle aboutissant à un panier six années de suite. C’était un scoreur classique qui ne marquait que lorsqu’il le fallait : il pouvait avoir marqué 3 tirs sur 14 à une minute de la fin, puis enquiller un tir ouvert à six mètres pour remporter le match. Il n’y a jamais eu d’arrière comme « DJ » auparavant et il n’y en a plus eu depuis. (Et en plus de ça, il était apparemment monté comme un taureau, plusieurs personnes ayant vu Johnson nu ont témoigné avoir été impressionné par son, euh… équipement. Enfin, bref.)


 

3. Adrian Dantley

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Adrian Dantley était un joueur au poste bas d’1,91 m (bien que sa taille officielle soit de 1,96 m) avec une centaine de feintes différentes et de mouvements saccadés, doté d’un postérieur anormalement large qui lui permettait de créer de l’espace dans la raquette, et qui allait sur la ligne des lancers francs plus que n’importe quel autre joueur à son poste. Combien de joueurs correspondent à cette description aujourd’hui ? Zéro, et pour une raison simple : le style peu orthodoxe et physique de Dantley ne s’enseigne pas dans les camps de basket-ball et les rencontres de l’Association Universitaire Américaine où toute particularité quitte brutalement chaque joueur après leur quinzième année. Voilà pourquoi on ne reverra jamais, jamais, jamais un autre Dantley.


 

2. Manute Bol

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Le portrait de Manute Bol a déjà été fait dans un précédent article. Nous dirons donc simplement n’y a pas eu beaucoup de pivots soudanais de 2,30 m et 90 kg issus de l’Université de Bridgeport avec des cicatrices tribales sur le front. Quand on le voyait en personne, Manute était à couper le souffle, et pas seulement en raison de sa taille et de sa peau si sombre qu’il avait l’air d’être pourpre de façon surréaliste. Lorsqu’il entrait sur le parquet, tout le monde cessait de parler et restait bouche bée, comme ceux qui voient les extra-terrestres sortir de l’OVNI dans Rencontres du troisième type. C’était incroyable. À part ça, Manute était un joueur de banc sous-évalué, qui a eu droit à un bon temps de jeu en play-offs avec cinq équipes différentes, avait cinq contres de moyenne lors de son année rookie, a fait trois saisons à plus de 300 contres et apporté une appréciable contribution (20 minutes par match, 5,8 rebonds, 4,3 contres) à l’équipe « TMC » des Warriors qui est allée jusqu’au deuxième tour des play-offs de 1989.


 

1. Paul Mokeski

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Paul Mokeski était un pivot remplaçant qui a réussi à jouer douze saisons en NBA dans les années 80. Le pauvre était extraordinairement peu athlétique et courait comme s’il avait deux prothèses à la place des jambes ; comme si ce n’était pas assez, il essayait de remettre à la mode un look en voie de disparition, celui de la permanente bouclée associée à une moustache fournie. Ajoutez à cela une calvitie et un menton fuyant, et Mokeski ressemblait à un flic du New Jersey qui debout dans la file d’attente d’un magasin de beignets. Vous ne pouvez donc pas imaginer à quel point il était bizarre de voir son efficacité sur le terrain : il était solide en défense, correct en prise de position, fiable à 5,50 m, et ne faisait jamais ce dont il était incapable. Il a joué même 20 minutes par match pour une équipe des Bucks ayant obtenu 59 victoires en 1985. Les chances de revoir un jour quelqu’un comme lui ? 0,01 %.