#71 : Sidney Moncrief

Pour comprendre la façon dont les joueurs ont été classés, merci de consulter cet article.

Le portrait de chaque joueur se divise en trois parties : le C.V. (qui résume le palmarès et les accomplissements du joueur), le côté pile (ses qualités) et le côté face (ses défauts).

Sidney_Moncrief

SIDNEY MONCRIEF

11 ans de carrière dont 5 de qualité.
5 fois All-Star.
Parmi les 5 meilleurs joueurs de la NBA en 1983, top 10 en 1982, 1984, 1985 et 1986.
Cinq fois dans le meilleur cinq défensif de la NBA.
Défenseur de l’année en 1983 et 1984.
Pic de forme de 4 ans en saison régulière : 21 points, 6 rebonds et 5 passes décisives de moyenne à 51 % de réussite au tir et 83 % de réussite aux lancers-francs.
Pic de forme de 3 ans en play-offs : 21 points, 6 rebonds et 5 passes décisives de moyenne (33 matchs).

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Côté pile :

Avec Paul Westphal, David Thompson et Billy Cunningham, Sidney Moncrief est l’un des grands joueurs injustement oubliés de l’histoire de la NBA. Pour vous donner une idée de sa valeur, voici une anecdote édifiante : le premier choix de la draft 1979, à laquelle se présentait Magic Johnson, se jouait entre deux des trois plus grands marchés de la ligue (les Lakers et Chicago). Les Lakers ont remporté le tirage au sort. Ils se sont naturellement positionnés sur Magic, mais Jerry West voulait échanger ce dernier contre Moncrief car ils avaient déjà Norm Nixon comme meneur. Jerry Buss, qui était en train d’acheter l’équipe, l’en a empêché parce que la réputation de Magic attirait davantage les foules. Le fait qu’un dirigeant aussi avisé que Jerry West ait été prêt à échanger l’un des joueurs les plus prometteurs de l’histoire contre Moncrief montre bien à quel point celui-ci était bon. Les Bulls ont d’ailleurs fait la bêtise de l’ignorer et ont pris en deuxième choix de draft le pivot David Greenwood. Ça doit encore leur faire mal. Ils se sont enfoncés jusqu’à l’arrivée de Michael Jordan qui les sauvera cinq ans plus tard.

Moncrief, dont le principal fait d’armes avec l’Université de l’Arkansas aura été de fracasser un tomahawk dunk complètement dingue qui a fini en couverture de Sports Illustrated, a été drafté par les Bucks en cinquième position à la draft. Avec eux, il s’est épanoui et il est devenu l’arrière le plus complet des années 80 : excellent défenseur, grande force offensive, il aurait sans doute eu plus de succès s’il avait évolué dans une autre équipe et ou avait secondé un joueur capable de porter une franchise. Toutefois, s’il avait fallu faire un cinq majeur des meilleurs joueurs du milieu des années 80, il aurait été composé d’Abdul-Jabbar, Bird, Erving, Magic et Moncrief. Vous voyez à quel point Moncrief était bon.

Côté face :

Alors, pourquoi le classer seulement à cette soixante-et-onzième place ? Parce que malheureusement, Moncrief a souffert de problèmes chroniques au genou qui ont fini par ruiner sa carrière. La chirurgie arthroscopique et les greffes de ligaments n’existaient pas, et un joueur n’était tout simplement plus jamais le même après une rupture du ligament croisé antérieur. Moncrief a été excellent pendant cinq ans, mais arrivé aux play-offs de 1987, il boitait sur une jambe comme un vétéran de guerre. Un Moncrief en bonne santé aurait été une version plus économique et raffinée de Dennis Johnson. Et ce n’est pas peu dire. Dommage pour lui ; s’il ne s’était pas blessé, il aurait sans aucun doute fait partie des cinquante meilleurs joueurs de l’histoire. Au lieu de ça, il va falloir se contenter d’une modeste place au Niveau 6 de notre classement.