#100 : Tom Chambers

Pour comprendre la façon dont les joueurs ont été classés, merci de consulter cet article.

Le portrait de chaque joueur se divise en trois parties : le C.V. (qui résume le palmarès et les accomplissements du joueur), le côté pile (ses qualités) et le côté face (ses défauts).

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TOM CHAMBERS

16 ans de carrière, dont 10 de qualité.
4 fois All-Star.
Parmi les 10 meilleurs joueurs de la NBA en 1989 et 1990.
MVP du All-Star Game 1987.
Pic de forme de 2 ans en saison régulière : 26 points, 8 rebonds et 3 passes décisives de moyenne.
Pic de forme de 2 ans en play-offs : 24 points, 9 rebonds et 3 passes décisives de moyenne (28 matchs).
Vice-champion NBA avec les Suns en 1993.
Plus de 20 000 points en carrière.

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Côté face :

Tout comme les quatre prochains joueurs classés servent de repère pour leurs positions respectives, Chambers donne la limite d’entrée du top 100 pour les ailiers forts. Pour modifier le classement dans un avenir proche ou lointain, il suffira donc tout simplement de se demander : « Cet ailier fort était-il meilleur que Tom Chambers ? » Chambers était un joueur blanc avec une coiffure typique des années 80 (des cheveux bruns tirant sur le blond séparés par une raie au milieu, avec une drôle de circonférence à l’arrière). Sa défense était médiocre et peu inspirée (Larry Bird prenait un malin plaisir à l’écraser à chaque opposition), et il était insipide au point de n’avoir jamais gagné un surnom.

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Côté pile :

Cela étant, Chambers était magnifiquement présent à l’aile sur les contre-attaques, marquait de façon efficace et a brillé au cours de la période la plus relevée de l’histoire de la NBA (1986-1993, qui comprenait douze des vingt-quatre meilleurs joueurs de ce classement et dix-neuf du top cinquante). En finale de Conférence, il a été par trois fois le go-to-guy de son équipe (avec les Sonics en 1987, et avec les Suns en 1989 et 1990). À 35 ans, il a aussi été un élément essentiel des Suns en 1993, qui reste très probablement la meilleure équipe de saison régulière (après la fusion NBA-ABA) à n’avoir jamais remporté de titre.

Chambers mérite aussi des points de bonus pour deux éléments :

  1. Il est titulaire au poste d’ailier fort dans l’équipe des Blancs qui jouent comme des Noirs. Chambers est le seul Blanc à avoir réalisé l’un des dix meilleurs dunks de l’histoire : il s’est littéralement propulsé en l’air sur une contre-attaque, s’est retrouvé au niveau de la poitrine de son défenseur (Mark Jackson), est passé par-dessus celui-ci, et lorsqu’il a écrasé le ballon à deux mains dans le cercle, l’arceau paraissait mesurer 1,50 m de diamètre.
  2. Non seulement Chambers a été élu MVP du meilleur All-Star Game de l’histoire (1987) avec ses 34 points (davantage que les totaux combinés de Jordan, Wilkins, Barkley et Olajuwon), mais Magic n’a pas arrêté de l’utiliser pour faire des pick-and-rolls et l’équipe de l’Est étaient incapables de les arrêter.

Du coup, on se demande ce qui serait arrivé si Chambers et Worthy avaient changé d’équipe en 1982 et si Chambers avaient passé la décennie suivante à jouer avec Magic. Peut-être aurait-il été élu MVP des Finales en 1988, serait entré au Hall of Fame et aurait rejoint le cercle des 50 meilleurs joueurs de la NBA à la place de Worthy. Ce n’est pas impossible, non ?

(Les statistiques en carrière de Worthy : 17,6 points, 5,1 rebonds, 52 % de réussite au tir, 77 % aux lancers-francs, deux fois dans le troisième cinq majeur de la NBA. Les statistiques en carrière de Chambers : 18,1 points, 6,1 rebonds, 47 % de réussite au tir, 81 % aux lancers-francs, deux fois dans le deuxième cinq majeur de la NBA. Vous voyez ?)