All the Kings’ Men (5/8)

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Du « Hack-a-Shaq », des arbitres lunatiques, un empoisonnement alimentaire, et le dernier « three-peat » à ce jour : une histoire orale des Finales de la Conférence Ouest 2002 entre les Los Angeles Lakers et les Sacramento Kings, le dernier chapitre de l’une des plus grandes rivalités de l’histoire du basket-ball

par Jonathan Abrams, le 7 Mai 2014

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I. Avant la bataille (1/8)
II. La trilogie en marche (2/8)
III. L’affaire du bœuf de Kobe (3/8)
IV. « Big Shot Rob » sauve son équipe (4/8)

V. Avantage psychologique ?

MATCH 5, 28 MAI 2002

Au milieu du tapage concernant l’arbitrage dans cette série, on ne parle curieusement jamais ou presque de ce qui s’est passé dans le cinquième match. Comme le dit aujourd’hui Christie, c’est « un match que presque tout le monde a oublié ». Webber a encore une fois été magnifique (29 points et 13 rebonds) et Mike Bibby (23 points) a été décisif, mais Shaq (qui n’a joué que 32 minutes) a été pénalisé par ses fautes tout au long du match et a fini par être exclu ; plus étonnant, il n’a tenté qu’un seul lancer franc de toute la nuit. Et Bibby a rentré un tir en suspension gagnant à 8,2 secondes de la fin après une série d’actions controversées. Tout d’abord, Webber a paru sortir le ballon des limites du terrain, mais les arbitres ont jugé que Robert Horry l’avait dévié. Ensuite, Webber a semblé faire tomber Derek Fisher en remettant le ballon à Bibby, le laissant tout seul pour le tir gagnant. Sur la dernière action, Bobby Jackson a touché Kobe Bryant sur sa tentative de tir gagnant, mais aucun coup de sifflet n’a retenti et Sacramento a arraché la victoire 92-91. Divac a envoyé des baisers à la foule après la victoire et le copropriétaire Gavin Maloof a sauté sur la table de marque, les poings levés. La série avait de nouveau basculé.

Turner : Vlade jouait bien. Il était intelligent et rusé. Il savait se coller à Shaq, le retenir et le lâcher au bon moment, en jouant le jeu. La plupart du temps, cela fonctionnait. Vlade tenait bon. Ce n’était pas un joueur imposant. Il avait de l’expérience et il était intelligent.

O’Neal : J’essayais d’être agressif, de jouer dur. On m’a sifflé des fautes stupides.

Beck : Tout le monde oublie les autres matchs où l’arbitrage était controversé. Quand Webber a sorti le ballon hors des limites du terrain, mais qu’ils ont dit que c’était Horry et l’ont rendu aux Kings, c’était un moment-clé.

Phil Jackson : Nous pensions que le ballon était à nous, qu’ils l’avaient sorti. Et Jack Nies le leur a donné juste devant nous. On a cru qu’il s’était trompé. Tout le monde était en colère.

Howard-Cooper : Il est clair que les Kings ont eu de grosses décisions en leur faveur. Personne à Sacramento ne parle jamais de ça. Il y avait des actions litigieuses qui allaient dans les deux sens. Ce n’étaient pas seulement les Lakers qui en bénéficiaient à chaque match.

Phil Jackson : On s’est rassemblés et on a essayé de se calmer, en se disant qu’on menait toujours au score et ainsi de suite.

Reynolds : [Bibby] adorait prendre de gros tirs; [il] devenait meilleur dans les moments cruciaux.

Pollard : À l’université, quand j’étais en dernière année, Mike faisait partie des Wildcats de l’Arizona et j’étais avec la tête de série n°1, les Kansas Jayhawks. Nous étions les meilleurs ; nous dominons tout le monde. Puis on a joué contre les Wildcats et Mike nous a dézingués. J’avais ça en tête quand je suis devenu son équipier. Il a toujours réussi de gros tirs.

Christie : En donnant le ballon à Webb à la remise en jeu, Adelman a été extrêmement intelligent. Il pensait que les Lakers croiraient qu’il allait prendre le dernier tir. Donc, après avoir fait la passe, Bibs allait avoir un peu de champ libre. Et c’est arrivé.

Bibby : J’ai dit à Webb que s’il ne voulait pas tenter le tir, je le ferais. Webb était assez bon pour m’ouvrir le terrain. Presque tout le monde pensait qu’il allait tenter le panier. Il a fait un écran solide, qui m’a laissé complètement seul.

Christie : Nos tactiques n’étaient pas élaborées pour un seul joueur. Nous essayions à chaque fois de lire la défense. Nous prenions ce que la défense nous donnait.

Reynolds : Les Kings ont probablement effectué un écran illégal pour donner le champ libre à Bibby. À mon avis, Webber avait l’air de vouloir empêcher ses adversaires de passer par n’importe quel moyen. Mais ce n’était pas flagrant.

Adande : J’ai commencé à spéculer sur l’arbitrage dès la fin du Match 5, avant même que les choses ne s’aggravent.

Christie : Bib a réussi l’un des plus gros tirs de l’histoire des Sacramento Kings et il nous a donnés un gros coup de pouce.

Bibby : J’avais passé des heures et des heures au gymnase à m’entraîner pour ce tir. J’étais donc à l’aise pour le tenter.

Breen : C’était la soirée de Mike Bibby. Il a été sensationnel. Au moment critique, on aurait dit qu’il était le seul à vouloir prendre le tir gagnant pour Sacramento.

Reynolds : Mike était un excellent tireur, très précis. Il adorait ce genre d’occasion. Chris était bon aussi dans ce domaine, mais je pense qu’il avait une très grande confiance en Mike.

Cleamons : On a fait gagner beaucoup d’argent à Bibby. Il devrait nous remercier. Il s’est fait un nom dans ces matchs.

Adande : Bibby a marqué son tir et nous a fait passer en tête. Sur l’action suivante, c’est Kobe qui s’y est collé. Au départ, son maillot était rentré dans son short. À la fin de l’action, il ne l’était plus. Bobby Jackson l’avait marqué à la culotte. Kobe a raté son tir. Aucune faute n’a été sifflée. Les Kings ont gagné le cinquième match.

Bobby Jackson : Je suis à peu près sûr d’avoir fait faute sur lui. Mais en fin de compte, c’était plutôt une bonne défense. Je lui ai fait prendre un tir difficile. Je pense que c’était une très bonne défense.

Bryant : Si je suis en parfaite santé, peut-être que je marque tous ces tirs. Qui sait ? S’il y a faute ? Vous avez vu les images ; ce n’est pas évident. Shaq était sorti pour six fautes. C’était à moi de créer quelque chose, de marquer ou d’aller sur la ligne des lancers francs.

Phil Jackson : Bibby a réussi de gros tirs. Il a marqué un gros panier et, en gros, a sauvé leur série. Ils devaient gagner ce match. Cette défaite nous a fait vraiment mal, mais nos joueurs étaient bons. Nos joueurs étaient toujours très confiants quant à leur manière de jouer.

Bibby : Je pensais que la série était terminée, à voir la façon dont nous jouions et comment les choses se déroulaient. Au début du Match 6, nous étions vraiment imbattables.

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VI. Quand le vent siffle dans l’autre sens (6/8)
VII. Le quinzième round (7/8)
VIII. Epilogue : « Il n’y aura pas de revanche » (8/8)

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