#79 : Paul Westphal

Pour comprendre la façon dont les joueurs ont été classés, merci de consulter cet article.

Le portrait de chaque joueur se divise en trois parties : le C.V. (qui résume le palmarès et les accomplissements du joueur), le côté pile (ses qualités) et le côté face (ses défauts).

Paul_Westphal

PAUL WESTPHAL

12 ans de carrière dont 5 de qualité.
5 fois All-Star.
Parmi les 5 meilleurs joueurs de la NBA en 1977, 1978 et 1980, top 10 en 1979.
Pic de forme de 5 ans en saison régulière : 23 points, 3 rebonds et 6 passes décisives de moyenne à 52 % de réussite au tir.
Meilleur joueur d’une équipe vice-championne (Phoenix Suns, 1976), avec une moyenne de 21 points, 5 rebonds et 3 passes décisives à 51 % de réussite au tir (19 matchs).

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Côté pile :

Westphal restera dans les mémoires pour avoir été le meilleur arrière de la ligue pendant cinq années consécutives (de 1976 à 1980) et pour ses performances aussi divertissantes que mémorables au All-Star Game. Sa marque de fabrique : le tir à 360° avec la planche, quand il attaquait sur la gauche à une vitesse vertigineuse, se positionnait à environ 2,50 m du panier, puis faisait un tour complet sur lui-même et marquait pendant que son défenseur incrédule était tordu dans neuf directions différentes. Arrière titulaire de l’équipe imaginaire des « Blancs qui jouent comme des Noirs », Westphal n’aurait été qu’un autre de ces grands joueurs oubliés s’il n’y avait pas eu sa performance héroïque dans le célèbre match à trois prolongations des Finales NBA 1976, quand il a sauvé les Suns à lui tout seul ou presque.

Déjà auteur d’actions plus que décisives (des interceptions folles, des dribbles renversés extraordinaires aboutissant à des tirs à trois points), c’est en fin de match que Westphal va se montrer incroyablement malin. À une seconde de la fin en double prolongation, les Suns sont menés par les Celtics 111 à 110. Les Suns doivent faire la remise en jeu depuis leur propre moitié de terrain, autrement dit loin du panier adverse ; les chances de marquer sont minces. Westphal a alors une idée brillante : il demande un temps-mort, alors que les Suns n’en ont plus. Les Celtics bénéficient d’un lancer-franc pour faute-technique, converti par Jo Jo White, mais la balle est ensuite redonnée aux Suns… au milieu du terrain. Plus proche du panier, Garfield Heard égalise sur un tir improbable et si les Suns s’inclineront en triple prolongation, on n’oubliera pas de sitôt le match de Westphal (l’action décrite ci-dessus amènera d’ailleurs la NBA à changer la règle lors de la saison suivante).

Côté face :

Si Havlicek avait manqué son tir en course avec la planche dans la deuxième prolongation au cours de ce match de 1976, Phoenix aurait décroché le titre à domicile et Westphal aurait rejoint la liste sacrée des meilleurs joueurs d’une équipe championne (et serait monté de trente places sur cette liste). Malheureusement, ce n’est pas le cas. En dehors du fait qu’il a été oublié pour avoir joué à la mauvaise époque, Westphal a aussi été victime d’une rare erreur de la part de Red Auerbach, qui l’a échangé contre Charlie Scott avant la saison 1976. Un choix financier totalement à l’encontre de la philosophie de jeu des Celtics, effectué par un homme têtu qui n’avait pas encore accepté la direction que prenait la ligue. La décision de Red n’a pas coûté grand-chose aux Celtics car elle leur a indirectement permis de choisir Larry Bird à la draft quelques années plus tard, mais si Red avait gardé Westphal et son coéquipier Silas, Boston aurait pu gagner en 1977 et éventuellement en 1978. Westphal aurait alors deux titres et serait monté plus haut dans ce classement. Mais non. Vraiment, ce n’est pas de bol.