Lexique des termes méconnus du basket-ball

Comme la plupart des sports, le basket-ball dispose d’un vocabulaire qui lui est propre. Les francophones s’efforcent de donner un sens à la plupart des termes spécialisés anglo-saxons. Certains d’entre eux ne disposent cependant pas de véritable équivalent en français ; d’autres sont tellement ancrés dans la culture de leur sport que tenter de les traduire leur fait perdre leur saveur. Voici quelques-uns de ces termes « intraduisibles » ou sans équivalent.

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AIR BALL :  Tir raté qui ne touche ni l’arceau du panier, ni le panneau.

ALL-AMERICAN : Terme désignant les meilleurs joueurs amateurs aux États-Unis (évoluant habituellement dans les équipes sportives de leur lycée ou à l’université).

ALLEY-OOP : Passe lobée conclue par un smash.

ALL-STAR : Titre attribué à un joueur ayant disputé au moins un All-Star Game.

ALL-STAR GAME : Rencontre annuelle opposant les meilleurs joueurs de la Conférence Est aux meilleurs joueurs de la Conférence Ouest.

ALL-STAR WEEKEND : Désigne le week-end événementiel durant lequel a lieu le All-Star Game.

BACK-DOOR : Mouvement offensif consistant à se démarquer en passant derrière son défenseur.

BIG MAN : Un joueur supérieur en taille et en carrure, évoluant généralement au poste de pivot.

BUZZER BEATER :  Tir à la dernière seconde, réussi juste avant la sonnerie marquant la fin d’un quart-temps.

CLUTCH PLAYER : Joueur décisif lorsque la victoire est en jeu.

COAST TO COAST : Traversée rapide en dribbles d’un bout à l’autre du terrain, ponctuée par un panier.

DOUBLE-DOUBLE : Un joueur qui réalise, dans la même rencontre, un total de 10 ou plus dans deux des cinq catégories statistiques suivantes : points, rebonds, interceptions, contres et passes décisives réalise un double-double.

DUNK : Panier marqué en effectuant un smash, c’est-à-dire en s’accrochant au cerceau.

FADEAWAY (ou FALL-AWAY) : un tir en suspension effectué en se propulsant vers l’arrière afin de s’éloigner de son défenseur et éviter un contre.

FANTASY LEAGUE : La Fantasy Basketball League est une ligue fictive dans laquelle les participants créent une équipe virtuelle de basketball, constituée de vrais joueurs NBA, et s’affrontent les uns les autres en se basant sur les statistiques réelles des joueurs.

FINGER ROLL : Panier marqué en faisant rouler la balle sur le bout de ses doigts.

FRANCHISE PLAYER : Joueur autour duquel une franchise NBA bâtit son équipe.

FREE AGENT : Un agent libre, autrement dit un joueur libre de tout contrat.

FRESHMAN : Étudiant en première année de faculté.

FRINGE PLAYER : Désigne un joueur de l’effectif qui n’obtient des minutes de jeu qu’en cas d’urgence ou au cours du « garbage-time ».

GARBAGE TIME : Désigne la période de jeu au cours de laquelle une équipe qui mène largement au score fait rentrer ses remplaçants pour reposer les titulaires.

GO-TO-GUY : Joueur à qui donner la balle dans les moments décisifs.

HALL OF FAME (Panthéon en français ou Temple de la Renommée au Canada) : Il s’agit de l’institution qui regroupe les plus grands joueurs, équipes, entraîneurs, arbitres, dirigeants et personnalités du basket-ball.

JUNIOR : Étudiant en troisième année de faculté.

MONEY TIME : Les dernières minutes décisives d’une rencontre. En dépit de sa consonance, ce terme est propre au sport francophone : il aurait été créé par le commentateur franco-américain George Eddy, avant d’être repris par les médias sportifs français, qui l’emploient aujourd’hui largement. Le « money time » n’existe nulle part ailleurs, les anglo-saxons utilisant le terme de « clutch time ».

MVP : « Most valuable player ». Titre attribué au meilleur joueur de la saison NBA.

OUTLET PASS : Passe effectuée par un joueur après un rebond défensif pour lancer la contre-attaque.

PERIMETER PLAYER : Joueur de périmètre, généralement petit et rapide, ayant la capacité de jouer avec efficacité loin du panier, derrière la ligne à trois points.

PICK AND ROLL : Lorsqu’un joueur pose un écran (« Pick ») pour le porteur du ballon, puis se démarque pour recevoir la balle (« Roll »).

PLAY-OFFS : Désigne les phases finales du championnat, ou séries éliminatoires.

PLAYER OPTION : Voir TEAM OPTION.

PLAYGROUND : Terrain de basket-ball en plein air.

QUADRUPLE-DOUBLE : Un joueur qui réalise, dans la même rencontre, un total de 10 ou plus dans quatre des cinq catégories statistiques suivantes : points, rebonds, interceptions, contres et passes décisives réalise un quadruple-double (extrêmement rare).

ROLE PLAYER : Désigne un joueur ayant un rôle spécifique dans l’équipe et s’accommodant très bien de cette tâche. Un role player peut être un joueur de banc ou un titulaire.

ROOKIE : Un joueur effectuant sa première saison en NBA.

RUN AND GUN : Système de jeu extrêmement rapide consistant à marquer en moins de six secondes. Les équipes pratiquant le run and gun marquent beaucoup, mais encaissent aussi beaucoup de points.

SALARY CAP : Plafond salarial à ne pas dépasser, identique pour toutes les équipes NBA et destiné à garantir une équité entre elles.

SCOOP SHOT : Un tir « à la cuiller », effectué avec la main au-dessous du ballon.

SCOUT (ou « éclaireur ») : Personne employée par un club dont le travail est de rechercher des joueurs de talent.

SCRIMMAGE GAME : Terme désignant une rencontre amicale jouée avec sérieux. Il peut s’agir d’un match d’entraînement ou d’un match d’exhibition.

SENIOR : Étudiant en quatrième (et dernière) année de faculté.

SOPHOMORE : Étudiant en deuxième année de faculté.

SMALL BALL : Style de jeu privilégiant la vitesse et l’agilité au détriment de la taille et de la puissance physique.

STREAK SHOOTER : Désigne un joueur au tir très fiable qui n’hésite pas à tenter sa chance.

SWARM DEFENSE : Tactique défensive consistant à harasser le porteur du ballon par une défense agressive en homme-à-homme.

SWEEP : Le coup de balai, effectué lorsqu’une équipe remporte une série de play-offs en plusieurs matchs sans concéder la moindre défaite. Exemple : sur une série de 7 matchs contre le même adversaire, une équipe alignant 4 victoires pour 0 défaites réalise un sweep.

SWINGMAN : Joueur pouvant évoluer à l’arrière (poste 2) ou à l’aile (poste 3).

TANKING : Tactique consistant pour un club à saborder sa saison et à se laisser « couler » au fond du classement afin d’obtenir les meilleures chances de choisir en tête de liste lors de la draft suivante.

TEAM OPTION : Cette option, parfois exercée dans les contrats, autorise une équipe à décider si elle veut garder ou non un joueur pour une année de plus. À l’inverse, dans une PLAYER OPTION, le joueur décide s’il veut rester ou non cette année-là.

TERRITORIAL PICK : Le « choix territorial », en vigueur en NBA de 1950 à 1965, autorisait une équipe à choisir avant la draft un joueur formé à proximité de son lieu d’implantation.

TOMAHAWK DUNK : Violent dunk à une main effectué comme un coup de marteau ou de hache de guerre indienne.

TRADE : Échange d’un joueur, contre un ou plusieurs autres, ou de l’argent.

TRASH TALKING : Provocations à l’encontre d’un adversaire, semblable au « chambrage » mais avec une connotation agressive, voire insultante.

TRIPLE-DOUBLE : Un joueur qui réalise, dans la même rencontre, un total de 10 ou plus dans tois des cinq catégories statistiques suivantes : points, rebonds, interceptions, contres et passes décisives réalise un triple-double.

TWEENER : Joueur au profil atypique pour son poste.

UNDERCLASSMAN : Terme désignant un étudiant en première ou deuxième année d’université.

VARSITY TEAM : Équipe universitaire.

WINDMILL DUNK : Dunk effectué en faisant un mouvement semblable à celui des ailes d’un moulin à vent.

Des difficultés d’établir un classement (2)

La difficulté principale lorsque l’on veut dresser la liste des meilleurs joueurs de l’histoire de basket-ball est de trouver une base de classement. Le basket-ball étant un sport collectif, un joueur plus talentueux que ses pairs ne pourra remporter un titre sans l’aide de ses coéquipiers, même s’il est largement au-dessus. Il faut bien comprendre la différence entre les qualités individuelles d’un joueur, qui déterminent sa valeur intrinsèque, et ses aptitudes collectives.

Prenons un exemple simple. En matière d’excellence, de qualités athlétiques et de talent pur, Kobe Bryant est probablement l’un des meilleurs basketteurs de l’histoire. Mais il avait un ego surdimensionné, s’est embrouillé avec un grand nombre de ses coéquipiers, monopolisait le ballon trop souvent, est responsable de l’explosion des Lakers du début des années 2000, a plombé son équipe en fin de carrière avec des prétentions salariales trop élevées, et j’en passe. En dépit de tout cela, il a quand même réussi à obtenir cinq titres, ce qui démontre à quel point il était talentueux. Mais peut-on le classer au-dessus d’un Tim Duncan, ou même d’un John Havlicek, deux joueurs que n’importe qui rêverait d’avoir comme coéquipier ?

La réponse est non. Le talent ne suffit pas pour définir la valeur d’un joueur. Entre deux joueurs extraordinaires, le meilleur est celui qui a su exploiter au mieux ses qualités durant sa carrière, en s’intégrant totalement dans le jeu et la philosophie de son équipe, le tout dans un seul et unique but : remporter la victoire. Dans un sens, le classement établi sur ce site sera celui des carrières les plus accomplies.

Pour estimer la valeur d’un joueur dans notre futur classement, nous allons nous poser les questions suivantes :

  1. Ce joueur a-t-il transcendé son sport ? A-t-il été révolutionnaire ? Était-il adulé par les fans ? A-t-il atteint un niveau de jeu hors du commun ? Y a-t-il eu d’autres joueurs comme lui ?
  2. Ce joueur avait-il au moins deux qualités remarquables dont tout le monde se rappelle ?
  3. Ce joueur faisait-il la différence au sein d’une bonne équipe ? Élevait-il son niveau de jeu quand il le fallait ? Si votre vie dépendait d’un match, voudriez-vous l’avoir dans votre équipe ? Lui feriez-vous aveuglément confiance dans les deux dernières minutes d’un match décisif ?
  4. Ce joueur a-t-il fait partie du premier ou du deuxième cinq majeur de la NBA durant sa carrière ? Si la réponse est non, il vaut mieux qu’il ait une bonne raison, comme Nate Thurmond, qui ne l’a pas été pour la simple et bonne raison qu’il a croisé les routes de Kareem Abdul-Jabbar, Wilt Chamberlain, Dave Cowens, Wes Unseld et Willis Reed.
  5. À quel point ce joueur a-t-il fait passer l’équipe avant sa gloire personnelle ? (Plus de détails dans un article à venir concernant le « Secret »).
  6. Ce joueur a-t-il été un excellent coéquipier, un coéquipier moyen, un coéquipier médiocre ou un égoïste complet ?
  7. Être dans la même équipe que ce joueur aurait-il été ennuyeux, moyen, bien ou formidable ?
  8. Les statistiques de ce joueur sont-elles trompeuses ? Ont-elles été affectées par son époque ? Car les statistiques sont utiles, mais elles n’informent pas sur les véritables qualités défensives d’un joueur par exemple.
  9. Ce joueur a-t-il été transféré au sommet de sa carrière ? Si oui, pourquoi ?
  10. Quelle serait la place d’un ancien joueur dans la NBA d’aujourd’hui ? (Déjà évoqué dans l’article précédent.)

À partir de là, plutôt que de faire un classement avec une première, une deuxième, une centième place, nous allons diviser les joueurs en huit niveaux, en commençant par le plus bas (les numéros de place attribués au sein des niveaux seront purement indicatifs) :

Niveau 7. Regroupe cinq joueurs (un pour chaque poste) servant de borne, qui permettent d’évaluer la candidature d’un joueur dans le classement en se demandant tout simplement : « Était-il meilleur que… ? »

Niveau 6.  Regroupe cinq joueurs (un nombre totalement arbitraire) toujours en activité, dont la carrière n’a pas encore été assez longue pour pouvoir les classer avec certitude. Exemple : Stephen Curry.

Niveau 5. Comprend des joueurs entrés de justesse au Hall of Fame, soit pour avoir eu une grosse carrière trop courte, soit pour avoir été toujours très bons mais jamais excellents, soit pour avoir eu une carrière mémorable, mais aucun palmarès.

Niveau 4. Regroupe les Hall of Famers qui ne peuvent faire partie du niveau supérieur pour l’une de ces cinq raisons : ils n’ont jamais remporté un titre en tant que joueur d’élite ; il manque quelque chose au niveau de leurs statistiques en carrière ; ils n’ont jamais fait partie pendant deux ou trois ans des cinq meilleurs joueurs de la ligue ; il y avait à leur époque au moins deux ou trois joueurs meilleurs à leur poste ; leur carrière a été raccourcie par les blessures et/ou a rapidement décliné.

Niveau 3. Comprend des Hall of Famers ayant été considérés durant leur carrière comme l’un des meilleurs joueurs du monde, et ayant remporté au moins un titre de MVP.

Niveau 2. Regroupe les joueurs systématiquement évoqués dans un débat sur les cinq meilleurs joueurs de l’Histoire à leur poste, qui ont durablement marqué les esprits par des matchs transcendants ou des actions mémorables, et ont éventuellement été les meilleurs de tous les temps dans un domaine précis.

Niveau 1. Regroupe les joueurs ayant profondément marqué l’Histoire du basket, ayant acquis le statut de légende, et systématiquement évoqués dans un débat sur les meilleurs de tous les temps à leur poste.

Niveau 0. Ces joueurs possèdent les mêmes caractéristiques que ceux du Niveau 1, mais ont une particularité unique qui les place encore au-dessus, tout en haut du Panthéon du basket : le facteur de quasi-invincibilité. Il y en a deux. Vous pouvez deviner de qui il s’agit.

Ce classement ne dit pas d’un point de vue absolu qu’un joueur était meilleur qu’un autre. Un joueur de niveau 3 pourra être meilleur individuellement qu’un joueur de niveau 2. Mais le joueur de niveau 2 aura été meilleur globalement car il aura fait une meilleure carrière. Si vous avez encore besoin d’explications là-dessus, relisez le deuxième paragraphe. Ça devrait être clair, non ?

Évidemment, le classement établi aujourd’hui – en 2016 – sera appelé à évoluer. Rendez-vous dans plusieurs années pour la mise à jour.

Des difficultés d’établir un classement (1)

Disons les choses telles qu’elles sont : ce site, consacré au basket, est éminemment perfectible. Sa forme n’est pas définitive et on peut s’attendre à ce qu’il y ait beaucoup de changements. Mais pour l’heure, voici quelques-unes des rubriques qui y sont développées :

  • « Histoire » : retrace l’évolution de la NBA de 1946 à 2016, avec tous les changements de règle importants et les innovations cruciales qui ont amené la NBA là où elle se trouve aujourd’hui.
  • « Destins » : les 25 décisions et événements qui ont eu de grosses conséquences sur le destin d’un joueur ou d’une équipe, classés par ordre d’importance.
  • « Dossiers » : un gros plan sur une période, une équipe ou un événement historique.
  • « Top 10 » : un classement totalement arbitraire des 10 meilleurs joueurs d’une catégorie plus ou moins fantaisiste.
  • « Les miscellanées de la NBA » : une rubrique fourre-tout constituée d’une série d’anecdotes et d’histoires sans rapport entre elles concernant la NBA.
  • « Les 100 meilleurs joueurs » et « Les 10 meilleures équipes » : un classement des 100 meilleurs joueurs et des 10 meilleures équipes de tous les temps.

La dernière rubrique est probablement celle qui prête le plus à débat. En effet, comment juger les meilleurs joueurs et les meilleures équipes sur une longue période de temps ? À quel niveau d’excellence le jeu d’une équipe ou d’un joueur pourrait-il se traduire à l’époque moderne ? Wilt Chamberlain serait-il capable de nos jours de faire une saison à 50 points de moyenne ? Bill Russell et les Celtics des années 60 gagneraient-ils autant de titres aujourd’hui ? En résumé : comment peut-on mettre tout cela en perspective ?

On ne peut répondre à cette question sans tenir compte du contexte. Prenons un exemple simple, celui des sitcoms, ces séries télévisées comiques d’une vingtaine de minutes. Le cadre dans lequel évoluent les personnages, les dialogues et les différentes blagues sont le reflet de leur époque. Si vous regardez aujourd’hui pour la première fois un épisode de Arnold et Willy – une comédie familiale des populaire des années 80 – vous n’allez pas trouver ça très drôle. On a peine à croire qu’il s’agit de l’une des séries les plus populaires de son temps. C’était pourtant le cas, car les téléspectateurs pouvaient s’identifier aux personnages et à la place qu’ils occupaient dans la société. Aujourd’hui, la comédie familiale a totalement disparu des écrans ; elle a été remplacée par des séries qui sont le reflet de notre époque contemporaine et des transformations sociales. Et un enfant qui regarde aujourd’hui Arnold et Willy ne l’appréciera pas à sa pleine mesure – du moins, pas autant qu’un enfant l’ayant regardée dans les années 80.

Pour faire le lien avec le basket, voici ce que dit Bill Simmons, dans le chapitre six du Book of Basketball  :

Supposons que le Wilt de 1961 joue en 2009 contre des athlètes modernes, forts et rapides. Ces derniers ne pourraient-ils pas le contenir ou le ralentir ? Il pourrait aujourd’hui marquer 20 points et prendre 10 rebonds par match, ou même 25 points et 14 rebonds, mais avec un niveau de jeu plus élevé, une défense plus intelligente, des stratégies de jeu complexes et des changements de règles qui le défavorisent, les poules auraient des dents avant que le Wilt de 1962 ne marque 100 points en un seul match. Wilt alignait des statistiques à couper le souffle principalement parce que c’était un big man incroyablement athlétique qui s’amusait avec une concurrence largement inférieure en taille. On pourrait dire qu’il était physiquement en avance son temps. Cela ne rabaisse-t-il pas sa valeur ? Devons-nous ignorer le fait que Shaq, en 2000, a peut-être dépassé les statistiques de Wilt en 1962 ? Wilt n’a-t-il pas eu de la chance de ne pas être né dix ans plus tard ? Russell […] aurait-il dominé comme en 1959 ? Bien sûr que non. N’oubliez pas que les stars du vingt-et-unième siècle sont des versions améliorées des meilleurs joueurs des années 50 et 60. Prenons Steve Nash et Bob Cousy. Nash est un bien meilleur tireur, il est plus athlétique, plus dur, il fait plus d’efforts en défense, il est plus doué d’un point de vue technique… En fait, il est tout simplement meilleur. Mais aucun de ses accomplissements ne s’approche de ceux de Cousy, pas plus qu’il n’a eu l’impact qu’a eu Cousy sur sa génération (en tant que joueur, en tant qu’homme, en tant que gagnant, en tant qu’innovateur). Alors, comment pouvons-nous juger les meilleurs joueurs ? En fin de compte, c’est comme comparer une Porsche de 2009 avec une Porsche de 1962 : la Porsche de 2009 gagnerait facilement si les véhicules faisaient une course, mais la Porsche de 1962 était une voiture plus révolutionnaire. Ainsi, le modèle Nash répond à la question : « Qui étaient les meilleurs joueurs de tous les temps ? », mais le modèle Cooz répond à la question : « Qui étaient les joueurs les plus révolutionnaires de tous les temps ? ». Et les deux sont importantes. (Bill Simmons, The Book of Basketball)

Une observation que nous prendrons en compte et qui sera évoquée dans l’article suivant.

Le Livre du Basket-ball

bookofbasketball

Dans ce premier article, nous allons parler d’un livre. Un livre sur le basket, bien sûr. Mais pas n’importe lequel. Nous allons parler ni plus ni moins du « Livre du Basket-ball ».

« Le Livre du Basket-ball » ! De quoi s’agit-il au juste ?

Best-seller aux États-Unis, The Book of Basketball raconte en 750 pages l’histoire de la NBA depuis ses débuts jusqu’à nos jours. À sa sortie en décembre 2010, l’ouvrage a connu un énorme succès et est aujourd’hui reconnu par la critique comme l’un des meilleurs livres jamais écrits sur le basket-ball. L’auteur, Bill Simmons, est un journaliste sportif qui a longtemps travaillé pour la grande chaîne sportive américaine ESPN (1) ; il est à l’origine de l’excellente série de documentaires ESPN Films: 30 for 30, ainsi que du site Internet « Grantland » (2). Le style d’écriture de Simmons possède trois caractéristiques bien particulières :

  • Un nombre important de références personnelles et culturelles, notamment cinématographiques ;
  • Des préférences clairement affichées (dans le cas de l’auteur, vis-à-vis de l’équipe des Boston Celtics) ;
  • Des notes de bas de page très nombreuses, précisant la pensée de l’auteur.

Bill Simmons est un passionné de basket et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela se reflète dans son ouvrage. L’effort de documentation est énorme, le livre est très complet et les arguments présentés, bien que parfois discutables, sont plutôt bien pesés. En revanche, si le style d’écriture de l’auteur est original, il finit par devenir lassant : les nombreuses allusions sexuelles voire sexistes et les critiques gratuites formulées à l’encontre de certaines personnes finissent par fatiguer à la longue. Il est clair que tout cela fait partie du personnage de « fan » que s’est créé Simmons, mais ce qui est amusant au départ ne l’est plus vraiment après une centaine de pages. Malgré tout, le livre reste excellent, et son succès est mérité.

Existe-t-il une traduction française du Book of Basketball de Bill Simmons ? Les passionnés de basket ont probablement fait des recherches à ce sujet. Malheureusement, le « Livre du Basket-ball » n’a pas encore été publié en français. On peut en deviner les raisons : d’abord, les références culturelles auxquelles Bill Simmons fait allusion et qui fourmillent dans son livre sont difficiles à appréhender pour une personne ne vivant pas aux États-Unis, ce qui rend la traduction ardue. Ensuite, en dépit de sa popularité grandissante en France et dans les autres pays du monde, le basket-ball reste essentiellement un sport américain ; les chances que le livre touche un large public en France sont donc limitées. The Book of Basketball ne devrait pas connaître de traduction française avant un certain temps, et comme il est dommage que les francophones non-bilingues ne puissent profiter des connaissances que ce livre apporte, ce site va (modestement) tenter d’y remédier.

Il n’est pas question, bien sûr, de faire une traduction exhaustive du livre du livre de Bill Simmons (3). Le contenu en sera plus ou moins repris, en évitant les jugements et en se contentant, dans la mesure du possible, de citer des faits ou des anecdotes. En espérant que ce site devienne une source de culture et enrichisse le savoir de ceux qui le consulteront !


(1) Bill Simmons travaille aujourd’hui pour la chaîne HBO après avoir été licencié par ESPN en mai 2015, suite à des attaques un peu trop virulentes envers le commissionnaire de la Ligue Nationale de Football Américain, Roger Goodell.

(2) « Grantland » était un excellent site internet journalistique sur lequel étaient publiés des articles consacrés essentiellement au sport. Il a (malheureusement) fermé définitivement ses portes le 30 octobre 2015. Quelques informations provenant des anciens articles devraient être reprises sur ce site.

(3) La loi française l’interdit sans autorisation.