Top 10 des meilleures performances individuelles lors d’un match de Finales NBA

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La saison régulière de la NBA est une chose ; les play-offs en sont une autre. C’est au moment des play-offs, et particulièrement lors des rencontres décisives, que les grands joueurs doivent se révéler et justifier leur statut. Plus facile à dire qu’à faire, mais possible ! Voici le top 10 des performances individuelles qui, en Finale NBA, signifient réellement quelque chose.

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Mentions honorables

Les performances réalisées en luttant contre une blessure ou contre la douleur. Même si elles sont (pas toujours, mais souvent) déterminantes pour leur équipe, les performances évoquées dans ce top 10 sont celles où le joueur a tiré son équipe vers le haut par sa valeur pure et sa performance sportive, et non par son courage face à l’adversité. Mais comme les exemples dans ce dernier cas ne manquent pas et méritent un hommage, ces performances feront l’objet d’un classement séparé.

Les matchs de play-offs en dehors des Finales. Ce classement aurait pu être élargi à l’ensemble des play-offs, mais en fin de compte, les performances vraiment décisives (sur un match) en Finale de Conférence ou ailleurs ne sont pas si nombreuses. Seules deux d’entre elles méritent d’être citées : celle de Wilt Chamberlain lors du Match 5 de la Finale de Conférence Est 1967, quand il écrasa Boston avec un incroyable triple double (29 points, 36 rebonds et 13 passes décisives avec 62 % de réussite au tir) ; et celle de Hakeem Olajuwon au Match 5 de la Finale de Conférence Est 1995 (42 points, 9 rebonds, 8 passes décisives, 5 contres, 57 % de réussite au tir). Impressionnant, mais insuffisant pour entrer dans un classement spécifique.

Les performances qui se sont achevées par une défaite. Parfois, la performance individuelle ne suffit pas pour donner un titre à son équipe. Et comme la victoire est, en fin de compte, ce qui importe le plus, les grands matchs de certains joueurs ont été écartés, comme le Match 5 d’Elgin Baylor lors des Finales de 1962 (61 points, 22 rebonds) ou celui de Jerry West au Match 7 des Finales de 1969 (42 points, 13 rebonds et 12 passes décisives). Dans les deux cas, les stars des Lakers n’ont pas réussi à donner le titre à leur équipe (deux défaites au Match 7 contre les Celtics). Dommage.

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Le Top 10

Walton_1977

10. Bill Walton (Finales NBA 1977, Match 6)
20 points, 23 rebonds, 7 passes décisives, 8 contres

Ravagé par les blessures pendant toute sa carrière professionnelle, Bill Walton n’a joué qu’une saison entière de NBA à 100 % de ses moyens. Mais quelle saison ! En 1976-77, Walton était la plaque tournante et le seul joueur valable d’une équipe de Portland qui n’existait que depuis six ans et était loin d’être favorite pour le titre face aux Sixers. Ça ne l’a pas empêché de faire des Finales monstrueuses, avec une moyenne de 19 points, 19 rebonds, 5 passes décisives et 4 contres. Le Match 6 sera sa performance la plus aboutie : Walton va frôler le quadruple-double, établir un record de contres et offrir le titre à son équipe. Une juste récompense pour le pivot le plus complet de l’histoire, qui aurait été l’un des meilleurs joueurs de tous les temps s’il était resté en bonne santé.


Jordan_1998

9. Michael Jordan (Finales NBA 1998, Match 6)
45 points, 1 rebond, 1 passe décisive, 4 interceptions, 12/15 au lancer franc

Le dernier match de Michael Jordan a été le point d’orgue de sa formidable carrière. Lors du Match 6 des Finales contre Utah en 1998, Jordan avait l’occasion de donner le titre à son équipe ; il ne l’a pas manquée, se chargeant de marquer 41 des 83 premiers points de Chicago. À une minute de la fin, quand Utah s’est retrouvé avec trois points d’avance, Jordan a marqué un panier pour faire revenir son équipe à un point, a volé le ballon à Karl Malone sur l’action suivante, et a rentré à quelques secondes de la fin le tir décisif qui a donné la victoire et le titre aux Bulls. Dommage que ses statistiques générales n’aient pas été aussi impressionnantes que son total de points. Il aurait à coup sûr figuré plus haut dans ce classement.


Heinsohn_1957

8. Tommy Heinsohn (Finales NBA 1957, Match 7)
37 points, 23 rebonds, 2 passes décisives

Drafté en même temps que Russell pour renforcer la raquette des Celtics, Heinsohn s’est affirmé dès sa première année comme un joueur-clef de l’effectif. Au Match 7 des Finales NBA 1957, dans un match dont le vainqueur remporterait le titre, Heinsohn a joué l’un des plus grands matchs jamais disputés par un rookie : avec Bob Pettit (MVP l’année passée) comme adversaire direct, il a décroché un surprenant total de 37 points et 23 rebonds, permettant à son équipe de tenir le coup dans le temps réglementaire alors que Cousy et Sharman peinaient pour marquer. Puis il a sangloté dans une serviette après avoir été exclu pour six fautes. Les Celtics ont gagné en double prolongation grâce aux efforts combinés de Bill Russell et Frank Ramsey, mais sans Heinsohn, rien n’aurait été possible. Il mérite largement sa place dans ce classement.


Duncan defended by Jefferson

7. Tim Duncan (Finales NBA 2003, Match 6)
21 points, 20 rebonds, 10 passes décisives, 8 contres

Il s’agit peut-être du match de Finales où un joueur s’est montré le plus dominant. Au cours du Match 6 des Finales NBA 2003, Tim Duncan, MVP en titre et meilleur joueur de la ligue, a totalement écrasé les Nets, dominant Kenyon Martin, Dikembe Mutombo et Jason Collins – trois des meilleurs intérieurs défensifs de la ligue. Avec 8 contres, il a rejoint le record de Walton, Olajuwon, Ewing et O’Neal sur un match de Finales NBA. Personne n’avait autant frôlé le quadruple-double depuis Walton en 1977. Grâce à sa performance, les Spurs ont remonté un retard de neuf points dans le quatrième quart-temps, et gagné le match ainsi que le titre. Le plus incroyable, c’est que Duncan avait  déjà réalisé une performance similaire au Match 1 (32 points, 20 rebonds, 6 passes décisives, 7 contres, et 3 interceptions). Il était injouable cette année-là. C’était le meilleur joueur de la ligue, sans contestation.


Bird_1986

6. Larry Bird (Finales NBA 1986, Match 6)
29 points, 11 rebonds, 12 passes décisives, 3 interceptions, 11/12 aux lancers francs

L’équipe des Celtics de 1986 était (probablement) la meilleure de l’Histoire, et Larry Bird son meilleur joueur. Boston a dominé la saison en ne perdant qu’un seul match à domicile, dans une ligue où la densité et la concurrence n’ont jamais été aussi fortes. Le Match 6 des Finales contre Houston fut le couronnement de la carrière de « Larry Legend ». MVP cette année-là pour la troisième fois consécutive, il a littéralement survolé la rencontre, offrant aux Celtics leur seizième titre. Il confiera plus tard : « C’était le seul match auquel j’étais totalement préparé. Jamais je ne me suis senti mieux. Jamais. J’aurais dû prendre ma retraite juste après. »


James_2016

5. LeBron James (Finales NBA 2016, Match 7)
27 points, 11 rebonds, 11 passes décisives, 3 contres, 2 interceptions

Contre ce qui est peut-être la meilleure équipe de l’Histoire en saison régulière (mais qui tirait sérieusement la langue en play-offs), James a réalisé une sacrée performance. En 2016, il a aligné contre les Warriors une moyenne en Finales de 30 points, 11 rebonds, 9 passes décisives, 2 contres et 3 interceptions. Sa performance au Match 7 fut extraordinaire, avec un triple-double et peut-être l’action la plus importante du match (le contre iconique sur Andre Iguodala). Il a aussi définitivement clos la rencontre en marquant un lancer franc, permettant aux Cavaliers de remporter le premier titre de l’histoire de la franchise tout en apportant à la ville de Cleveland son premier championnat dans un sport américain majeur depuis 1964. S’il avait marqué le panier décisif pour la victoire finale – le tir à trois points d’Irving à quelques secondes de la fin – il aurait été sur le podium.


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4. Walt Frazier (Finales NBA 1970, Match 7)
36 points, 7 rebonds, 19 passes décisives, 12/12 aux lancers francs, 70 % de réussite au tir

Les Finales de 1970 opposaient deux « Big Three » : celui des Lakers (West-Baylor-Chamberlain) et celui des Knicks (Reed-DeBusschere-Frazier). Les Lakers étaient largement favoris, mais les Knicks ont quand même emmené la série jusqu’à un Match 7. un Match 7 que tout le monde les voyait perdre après la blessure de leur capitaine et leader Willis Reed au Match 5. Mais à la surprise générale, Reed va se présenter sur le terrain juste avant le début du match. Sa réapparition enflammera la foule du Madison Square Garden, permettant aux Knicks d’emporter la victoire et le titre. Mais le vrai responsable de la victoire n’est pas Reed, mais Frazier. Il a littéralement détruit Jerry West, avec 36 points, 7 rebonds, 19 passes décisives et Dieu sait combien d’interceptions (elles n’étaient pas comptabilisées à l’époque). Quand on voit l’enjeu final et le niveau des Lakers de cette époque, ce match est l’un des matchs les plus impressionnants et les plus complets disputés par un joueur.


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3. Bob Pettit (Finales NBA 1958, Match 6)
50 points, 19 rebonds, 56 % de réussite au tir et 80 % de réussite au lancer franc

Comme l’année précédente, les Finales de 1958 ont été extrêmement serrées. Après avoir remporté d’un souffle trois des cinq premiers matchs (avec moins de quatre points d’écart à chaque fois), les Hawks sont déterminés à remporter le sixième match à domicile pour ne pas revivre le crève-cœur de l’année passée (défaite au Match 7 contre ces mêmes Celtics). Pettit a évité un septième match à Boston en marquant 50 points, dont 18 des 21 derniers de Saint Louis, ainsi qu’un tir en suspension et une claquette au rebond décisive dans les dernières secondes pour sceller la victoire et le titre de 1958. D’accord, Russell était blessé à la cheville et n’a joué qu’à 30 % de ses moyens, mais il s’agit quand même de l’une des meilleures performances de l’Histoire des Finales NBA. Pettit a été absolument brillant du début à la fin. L’entraîneur des Boston Celtics, Red Auerbach, lui rendra un bel hommage : « Il joue toujours à fond, que son équipe ait 50 points d’avance ou 50 points de retard ».


BILL RUSSELL

2. Bill Russell (Finales NBA 1962, Match 7)
30 points, 40 rebonds, 4 passes décisives, 14/17 aux lancers francs

Tout le monde s’accorde à dire que ce match est le meilleur de Bill Russell. Il a marqué 30 points et pris 40 rebonds pour vaincre les Lakers de West et Baylor après prolongation. On se souvient surtout du fameux tir ouvert manqué par Frank Selvy à quelques secondes de la fin, qui aurait pu donner la victoire aux Lakers, mais c’est bien la performance de Russell qu’il faut retenir. Ce que les statistiques ne montrent pas est son abattage défensif : vers la fin du temps réglementaire, tous les ailiers de Boston (Heinsohn, Sanders et Loscutoff) étaient sortis pour six fautes, et Russell devait protéger le panier tout seul. Cet incroyable record de 40 rebonds en Finales NBA ne sera sans doute jamais battu. Les Lakers étaient obligés de marquer tous leurs tirs car ils savaient que s’ils en manquaient un, ils n’auraient pas de seconde chance. La domination de Russell sous les panneaux était unique. Il est bien le meilleur pivot défensif de l’Histoire.


Magic_1980

1. Magic Johnson (Finales NBA 1980, Match 6)
42 points, 15 rebonds, 7 passes décisives, 1 contre, 14/14 aux lancers francs

La meilleure performance individuelle d’un joueur lors d’un match de Finales NBA, c’est celle-ci, sans le moindre doute. Quarante ans plus tard, personne n’a pu reproduire ce que Magic Johnson a réalisé contre Philadelphie lors du Match 6 des Finales de 1980. Après la blessure de Kareem Abdul-Jabbar lors du Match 5, les Lakers se sont retrouvés privés de leur meilleur joueur et du meilleur pivot de la ligue alors qu’il restait encore un match à gagner. Magic, âgé seulement de vingt ans, démarra le match à la place d’Abdul-Jabbar au poste de pivot, joua à tous les postes, rendit une feuille de stats avec 42 points, 15 rebonds et 7 passes décisives, porta les Lakers vers la victoire et le titre, reçut le trophée de MVP des Finales (une performance unique pour un rookie) et se tailla une réputation en époustouflant tout le monde. Pouvez-vous imaginer quelqu’un reproduire une telle performance aujourd’hui ? Au vu des circonstances (le statut des Lakers et la pression sur les épaules du rookie), ce qu’a réalisé Magic cette nuit-là est sans doute la plus grande performance de l’Histoire des finales NBA.

Top 10 des plus grands moments de l’histoire des play-offs NBA

Chaque année, les play-offs NBA donnent l’occasion d’assister à de grands matchs, de grandes performances ou de magnifiques actions. Dans ce premier top 10 consacré à l’histoire des play-offs, nous allons détailler les plus grands moments ayant eu lieu au cours d’un match décisif. Certains d’entre eux sont inoubliables, au point d’être devenus légendaires. Voici le top 10 des plus grands moments de l’histoire des play-offs de la NBA.

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Mentions honorables

Le tir miraculeux de Derek Fisher (Match 5, demi-finales de Conférence Ouest 2004) : en 2004, les Spurs, champions en titre, affrontent les Lakers de Kobe Bryant et Shaquille O’Neal au même stade que l’année précédente. Dans le Match 5, les Spurs mènent d’un point alors qu’il ne reste plus que 0,4 secondes à jouer. À cet instant, personne ne donne plus cher de la peau des Lakers. Mais sur la remise en jeu effectuée au milieu du terrain, Gary Payton trouve Derek Fisher qui s’écarte de la raquette et tire instantanément. Le ballon rentre. 74-73 et 3 victoires à 2 pour les Lakers, qui se qualifieront chez eux au match suivant.

« The Shot » (Match 5, premier tour de Conférence Est 1989) : au premier tour des play-offs de la Conférence Est 1989 (qui se joue en cinq matchs), les Bulls affrontent les jeunes et prometteurs Cavaliers. Il reste trois secondes à jouer dans le Match 5 et les Cavaliers mènent 100 à 99. Temps mort et dernière chance pour les Bulls. Jordan se sort du marquage de Craig Ehlo et de Larry Nance, reçoit le ballon et inscrit un tir au niveau de la ligne des lancers-francs au nez et à la barbe d’Ehlo. Les Bulls sont qualifiés. Le pauvre Craig Ehlo, quant à lui, restera toute sa vie marqué par ce tir.

Don Nelson pour Bill Russell (Match 7, Finales NBA 1969) : avec Russell et Sam Jones en fin de carrière, tout le monde raye les Celtics de la liste des favoris au titre après leur quatrième place à l’Est en saison régulière. Ce qui n’empêche pas les hommes en vert d’arriver jusqu’en finale contre les Lakers et leurs stars Baylor, West et Chamberlain. Dans le Match 7, les Celtics mènent 103-102 ; sur une attaque, John Havlicek perd le ballon. Celui-ci revient dans les mains de l’ailier Don Nelson, qui déclenche un tir depuis la ligne des lancers-francs. Le ballon rebondit sur l’arrière de l’arceau et, de façon totalement improbable, retombe droit à travers le cercle. Les trois points d’avance permettront aux Celtics de gérer la fin de match pour l’emporter 108-106 et donner à Bill Russell le plus inattendu de ses onze titres.

Huit points en neuf secondes pour Reggie Miller (Match 1, demi-finales de Conférence Est 1995) : au milieu des années 90, la rivalité entre les Knicks et les Pacers bat son plein. Les équipes se retrouvent opposées en demi-finales de la Conférence Est 1995. Au premier match, les Knicks à domicile mènent 105-99 à 18,7 secondes de la fin. Autant dire que le match est plié. Mais la star des Pacers Reggie Miller ne l’entend pas de cette oreille : il inscrit rapidement un tir à trois points puis, sur la remise en jeu, intercepte le ballon et retourne derrière la ligne à trois points pour égaliser, avant d’inscrire deux points supplémentaires au lancer franc. Les Pacers remporteront le match 107-105, et la série avec.

Tous les tirs décisifs de Robert Horry : aucun joueur n’a rentré plus de tirs décisifs en play-offs NBA que Robert Horry. Plutôt que d’en parler ici, nous reviendrons sur ses exploits dans le portrait qui lui sera consacré.

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Le top 10

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10. Erving vole sous le panier (Match 4, Finales NBA 1980)

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Le contexte : en 1980, les Sixers de Philadelphie affrontent en finale les Lakers d’Abdul-Jabbar et du jeune Magic Johnson. À l’époque, Julius Erving, la star des Sixers, est au sommet de son art. L’action qu’il réalisera au cours du Match 4 de la série n’a pas été décisive, mais elle reste dans les mémoires de tous ceux qui l’ont vue comme l’une des plus extraordinaires de l’histoire du basket-ball.

L’action : Philadelphie mène au score 89-84 lorsque Erving échappe à Mark Landsberger et se dirige vers le panier en longeant la ligne de fond. Abdul-Jabbar se dresse pour lui barrer la route. Erving, qui a déjà décollé, change de trajectoire en plein vol et passe au-dessous du panier. Il glisse son long bras de l’autre côté et marque d’un tir « à la cuiller ». Les spectateurs, stupéfaits, applaudissent à tout rompre. Philadelphie remportera le match, mais les Lakers gagneront le titre, avec une performance légendaire de Magic Johnson au cours du Match 6.

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9. « The sky-hook is good ! » (Match 6, Finales NBA 1974)

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Le contexte : en 1974, les Milwaukee Bucks du MVP Kareem Abdul-Jabbar affrontent les Boston Celtics en finale. Abdul-Jabbar est au sommet de son art, mais les Celtics en ont vu d’autres. Grâce à un jeu rapide et à une défense tout-terrain, ils parviennent à arracher trois victoires sur lors des cinq premiers matchs. Abdul-Jabbar a été particulièrement bien gardé par ses adversaires directs, Dave Cowens et Henry Finkel. Il suffit aux Celtics de remporter le Match 6 pour obtenir le titre.

L’action : le temps réglementaire s’achève sur un score nul, qui donne lieu à une prolongation. Celle-ci se termine également sur un score nul : deuxième prolongation. À 7 secondes de la fin, Havlicek marque un panier pour donner l’avantage aux Celtics 101 à 100. Sur la remise en jeu, Abdul-Jabbar dribble et rentre un bras roulé à longue distance au-dessus de Finkel. Le commentateur radio des Bucks, Eddie Doucette, baptise le geste en direct : le terme de sky hook (« bras roulé ») est officiellement né ce soir-là. Le panier d’Abdul-Jabbar permettra aux Bucks de remporter le match, mais pas le titre : les Celtics gagneront le Match 7 quelques jours plus tard, en s’y mettant à plusieurs pour cerner Abdul-Jabbar.

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8. « Mr. Clutch » du milieu de terrain (Match 3, Finales NBA 1970)

Le contexte : les Finales NBA 1970 sont restées dans les mémoires en raison du retour mémorable de Willis Reed pour le Match 7, qui permettra à des Knicks remontés à bloc de remporter le titre contre les Lakers. Mais l’action de Jerry West au Match 3 est tout aussi emblématique. Après s’être partagé les deux premiers matchs, les Knicks et les Lakers reviennent à Los Angeles pour le Match 3. Les Lakers mènent de 14 points à la mi-temps, mais les Knicks sonnent la charge et reviennent à 96 partout à deux minutes de la fin.

L’action : à 13 secondes de la fin, Wilt Chamberlain égalise sur un lancer-franc. Sur l’action suivante, un tir précis de Dave DeBusschere donne l’avantage aux Knicks, 102 à 100. Il ne reste plus que deux secondes à jouer. Chamberlain passe à West, qui s’approche au maximum du panier adverse avant de déclencher un tir entre la raquette et la ligne de milieu de terrain. Le ballon rentre. 102 partout. Si la ligne des trois points avait existé, les Lakers auraient gagné le match et le sort des séries aurait sans doute radicalement changé. Au lieu de ça, les Knicks se reprendront en prolongation et remporteront le match 111-108.

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7. Ralph Sampson élimine les Lakers (Match 5, Finales de Conférence Ouest 1986)

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Le contexte : au milieu des années 80, la rivalité entre Magic Johnson et Larry Bird donne un grand coup de fouet à la NBA. Les Lakers et les Celtics se retrouvent deux fois en finale, en 1984 (victoire des Celtics) et 1985 (victoire des Lakers). En 1986, tout le monde s’attend à revoir les deux équipes en finale. Mais, tapie dans l’ombre, une équipe progresse indubitablement : les Rockets des tours jumelles Sampson et Olajuwon. Un article sera consacré à cette équipe ainsi qu’à cette série contre les Lakers ; on ne va donc pas trop s’y attarder. Disons simplement qu’en finale de Conférence Ouest, les Rockets perdent le premier match avant de remporter les trois suivants par 10, 8 et 10 points d’écart.

L’action : le Match 5 a lieu au Forum de Los Angeles. À six minutes de la fin, Olajuwon est expulsé suite à une bagarre avec Mitch Kupchak. Privés de leur star, les Rockets parviennent malgré tout à se retrouver à 112 partout à quinze secondes de la fin. Un tir raté de Byron Scott donne le ballon aux Rockets, qui prennent un temps mort et mettent rapidement un système en place. Sur la remise en jeu de Rodney McCray, la balle parvient au géant Ralph Sampson. Dos au panier, celui-ci déclenche un tir hasardeux à 180 degrés en moins d’une seconde qui rebondit sur l’arceau avant de tomber dans le cercle. Les Rockets sont en finale et l’image de Michael Cooper s’affalant sur le sol en signe d’incrédulité restera dans les mémoires.

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6. Le contre de LeBron James sur Iguodala (Match 7, Finales NBA 2016)

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Le contexte : les Warriors font figure de favoris en cette année 2016. Avec 73 victoires et 8 défaites en saison régulière, ils ont surpassé le record des Bulls, pourtant jugé imbattable, et écrasé la concurrence avec un Stephen Curry de gala. C’est tout naturellement qu’ils retrouvent en finale les Cavaliers de LeBron James. Les Warriors parviennent à prendre l’avantage 3-1. Comme aucune équipe n’a jamais réussi à remonter un tel déficit en finale, on pense avec certitude que les Warriors vont l’emporter. Mais les Cavs se rebiffent (ha ! ha ! ha !) et reviennent à 3 victoires partout avant de revenir à San Francisco pour le dernier match.

L’action : alors que le score est de 89 partout à deux minutes de la fin, Kyrie Irving attaque le panier. Sa tentative de tir échoue et les Warriors lancent rapidement la contre-attaque. Iguodala se retrouve seul près du panier et amorce son double pas pour aller marquer lorsque James revient comme une bombe et écrase sur le panneau le ballon qui vient de quitter les mains de l’arrière de Golden State. Si celui-ci avait marqué, les Warriors auraient eu deux points d’avance qui auraient pesé lourd dans la balance. À la place, quelques minutes plus tard, Irving assommera les Warriors avec un panier à trois points, avant que James ne les enterre définitivement. La remontée impossible a eu lieu. Un moment historique pour les Cavs et surtout pour Cleveland, qui attendait une victoire de son équipe dans un sport majeur depuis cinquante-deux ans !

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5. Ray Allen à trois points (Match 6, Finales NBA 2014)

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Le contexte : en 2012-2013, les San Antonio Spurs continuent à faire ce qu’ils font depuis plus de quinze ans : gagner des matchs avec un collectif magnifiquement huilé. Avec Duncan, Ginobili, Parker, Diaw et le jeune Leonard, les Spurs jouent un basket parfaitement équilibré entre défense et attaque. Bilan : 58 victoires en saison régulière, des play-offs impeccables, et une finale six ans après leur dernière apparition à ce stade. Leur adversaire en finale : le Heat, champion en titre, avec son effrayant « Big Three » composé de LeBron James, Dwayne Wade et Chris Bosh. La série est très disputée. À 2 victoires partout, les Spurs gagnent le Match 5 pour mener 3-2. Le Match 6 a lieu à Miami ; la victoire est obligatoire pour les locaux.

L’action : les Spurs mènent de 10 points à l’entrée du quatrième quart-temps. Le Heat remonte au score, mais à 19 secondes de la fin, les Spurs ont deux points d’avance et Kawhi Leonard est au lancer-franc. Il rate le premier, mais rentre le deuxième pour donner trois points d’avance aux Spurs. Gregg Popovich, le coach des Spurs, fait sortir Tim Duncan pour faire rentrer Diaw, afin qu’il puisse défendre sur Chris Bosh, redoutable tireur à trois points. Mario Chalmers remonte le ballon et le donne à James, qui tente le trois points. Le tir est raté, mais Bosh est au rebond. Il donne le ballon à Allen qui tire à trois points en coin. Dans le mille. 95 partout. Le Heat gagnera le match après prolongation, puis remportera le Match 7. Pour la première fois, Tim Duncan perd en finale. S’il avait été sur le parquet, aurait-il pu prendre le rebond crucial ? On ne le saura jamais.

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4. Le « junior sky-hook » de Magic (Match 4, Finales NBA 1987)

Le contexte : après la parenthèse Houston en 1986, les Lakers et les Celtics se retrouvent en finale pour la troisième fois en quatre ans. Les Lakers ont peut-être leur meilleure équipe de cette période, pendant que les Celtics doivent faire face à une cascade de blessés. La volonté de Bird et le courage de McHale et Parish leur permettent cependant légitimement d’envisager une victoire. Les Lakers mènent deux victoires à une à l’approche du Match 4. Inutile de dire que le résultat sera crucial pour l’une ou l’autre équipe.

L’action : à sept secondes de la fin, alors que les Celtics mènent d’un point (106-105), les Lakers bénéficient d’une remise en jeu sous le panier des Celtics. Cooper donne le ballon à son meneur, Magic Johnson. Celui-ci se retrouve face à McHale, excellent défenseur. Magic cherche un coéquipier démarqué et n’en trouve pas. Il dribble vers le centre et prend McHale de vitesse ; Parish arrive en aide, suivi de Bird. Magic, qui a pris son élan, n’a pas beaucoup de temps pour réagir. La passe étant trop risquée, le meneur des Lakers déclenche un petit bras roulé parfait qui retombe dans le panier. 107-106, à deux secondes de la fin. Les Lakers emporteront ce match et le titre, non sans s’être fait une énorme frayeur dans les deux dernières secondes.

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3. « Havlicek Stole the Ball! » (Match 7, Finales de Conférence Est 1965)

Le contexte : « Havlicek Stole the Ball! » Ce cri du cœur lancé par le commentateur des Celtics Johnny Most est l’un des plus célèbres du sport américain. Most a décrit de façon parfaite l’ultime action du Match 7 de 1965, qui voyaient s’affronter Boston et Philadelphie. Il reste cinq secondes à jouer et le score est de 110-107 pour les Celtics lorsque Chamberlain ramène son équipe à un point de Boston. Bill Russell effectue la remise en jeu, mais le ballon frappe l’un des fils de fer qui maintiennent le panier aux quatre coins, ce qui entraîne un changement de possession automatique. Dans la salle, c’est la consternation. Comment le grand Bill Russell a-t-il pu commettre une telle erreur ? Le titre va-t-il échapper à Boston ?

L’action : L’arrière des Lakers Hal Greer va effectuer la remise en jeu sous le panier des Celtics. En toute logique, l’homme à trouver est Wilt Chamberlain, mais celui-ci est étroitement surveillé par Russell, et son horrible pourcentage de réussite au lancer-franc en fait une cible de choix pour une faute. Il n’y a pas beaucoup de temps pour se décider. K.C. Jones, l’arrière des Celtics, agite les bras devant Greer pour gêner son champ de vision. Greer effectue un petit saut pour avoir une meilleure vue et aperçoit l’ailier scoreur Chet Walker, en apparence seul devant la raquette. Mais Havlicek s’est placé près de la ligne de passe. La suite, c’est Johnny Most qui la raconte le mieux.

« Greer fait la remise en jeu. La passe est longue… Havlicek intercepte ! Il passe à Sam Jones ! Havlicek a intercepté ! C’est terminé ! Johnny Havlicek a intercepté la balle ! »

Victoire des Celtics, et septième titre consécutif pour Russell.

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2. « Bird steals it! » (Match 5, Finales de Conférence Est 1987)

Le contexte : Boston arrive en finale de Conférence Est 1987 avec la moitié des titulaires sur le flanc. Leurs adversaires : les Detroit Pistons, au style de jeu brutal, qui sont sur le point de gagner leur fameux surnom de « Bad Boys », en raison leur intimidation en défense et la punition physique qu’ils infligent à leurs adversaires. Sans surprise, les quatre premiers matchs sont très disputés et s’achèvent sur un score de parité (2 victoires partout). Le cinquième match n’est pas différent. Dans les dernières secondes du match, Detroit mène d’un point après un tir gagnant de Isiah Thomas. Sur la remise en jeu, les Celtics donnent le ballon à Bird, qui part vers le cercle mais se heurte à Dennis Rodman. Le ballon part vers la touche et Jerry Sichting, l’arrière des Celtics, la sort. Remise en jeu Detroit.

L’action : pendant que John Salley et Dennis Rodman lèvent leurs bras en l’air dans un même mouvement de joie, Isiah Thomas se précipite pour remettre le ballon en jeu rapidement avant que la défense se mette en place. Il n’entend pas son coach, Chuck Daly, s’égosiller pour demander un temps mort. Dennis Rodman est démarqué, mais son pourcentage de réussite aux lancers-francs catastrophique n’en fait pas un bon choix. Trois secondes se sont déjà écoulées ; Isiah se décide à passer à Bill Laimbeer, debout près de la ligne de fond. Bird, qui défendait sur Adrian Dantley, surgit et intercepte la passe dans les mains de Laimbeer. Il envisage de shooter, puis voit Dennis Johnson couper vers le cercle. En un éclair, il lui transmet le ballon et Johnson marque en double-pas. Les Celtics ont un point d’avance à une seconde de la fin. Ils remporteront le match et la série avec.

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1. Michael Jordan achève Utah (Match 6, Finales NBA 1998)

Le contexte : comment choisir un autre vainqueur ? Sans compter que ce n’est pas une action, mais trois actions décisives qu’a effectuées Michael Jordan en moins d’une minute. En 1998, Jordan et les Bulls retrouvent le Jazz de Karl Malone et John Stockton pour une revanche de l’année précédente. Jordan dispute la dernière finale de sa carrière (même si personne ne le sait encore à l’époque) et ne va pas rater sa sortie. Les Bulls mènent 3-2 en finale avant de se rendre à Utah pour un Match 6 décisif.

L’action : à domicile, Utah vend chèrement sa peau. À une minute de la fin, le Jazz a même trois points d’avance sur son prestigieux adversaire. Jordan fait revenir son équipe à un point en attaquant le panier. Sur la possession suivante, le ballon parvient à Karl Malone, qui est immédiatement pris à deux par la défense des Bulls. Jeff Hornacek tente d’aider son équipier, mais avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, Jordan passe derrière Malone et lui chipe le ballon. Quelques instants plus tard, il se retrouve face à Byron Russell pour le panier décisif. Il reste moins de dix secondes. Sur une feinte de Jordan (et une petite poussette), Russell se retrouve à terre. Michael a un tir ouvert. Il le rentre, bien sûr. 87-86, victoire des Bulls et sixième et dernier titre pour Jordan.