Top 10 des joueurs les plus détestés de l’histoire de la NBA

Comme dans tous les sports, certains des joueurs qui évoluent en NBA sont adorés du public, et d’autres pas du tout. La plupart du temps, les joueurs détestés par le public le sont pour de mauvaises raisons, souvent très partiales : une « trahison » (LeBron James à Miami), une attitude discutable, un jeu dur ou un physique inadéquat. Ceci étant, il existe malgré tout des joueurs vraiment détestables, qui se sont fait haïr de façon justifiée par tout l’univers de la NBA : les entraîneurs, les adversaires, les instances, les médias, et parfois même leurs coéquipiers. Voici les dix joueurs les plus détestés de l’histoire de la NBA.

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Mentions honorables

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Tyler Hansbrough et Christian Laettner. Christian Laettner et Tyler Hansbrough sont considérés de manière quasi-unanime comme les deux joueurs les plus détestés de l’histoire du basketball universitaire (particulièrement le premier). Ils ont été beaucoup moins haïs en NBA, un peu parce que leur carrière n’a pas été aussi reluisante qu’à l’université, beaucoup parce qu’ils ne pouvaient pas se permettre de jouer le même jeu avec de vrais hommes qu’avec leurs condisciples. En son temps, Laettner a attisé à tel point les rancœurs contre lui qu’un documentaire entier sur le sujet (intitulé I hate Christian Laettner) lui a été consacré. Hansbrough, pour sa part, était râleur, bagarreur, et peu apprécié. En NBA, il se fera siffler par les fans de sa propre équipe (les Pacers), qui trouvaient qu’il avait été drafté trop haut et prenait des minutes au jeune Paul George.

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Le Top 10

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10. Latrell Sprewell. Son cas est un peu particulier, car pendant sa carrière, personne n’a vraiment détesté Latrell Sprewell. Certes, il avait bien tenté d’étrangler son coach, P.J. Carlesimo, lorsqu’il évoluait aux Warriors, mais sa cote d’impopularité n’a pas grimpé plus que ça après l’incident. Ce qui le fit universellement détester par la NBA – et même en dehors – fut une incroyable déclaration. Lorsque les Minnesota Timberwolves offrirent à Sprewell une prolongation de contrat de 7 millions de dollars par an alors qu’il était en fin de carrière, celui-ci déclara aux médias que le montant n’était pas assez élevé car il avait « une famille à nourrir ». Un culot d’autant plus grand que le joueur était déjà impliqué dans des histoires d’escroquerie et d’impôts non payés. Déjà modérément échauffés par son attitude en général, les franchises et les fans lui tournèrent définitivement le dos. Après une saison catastrophique, Sprewell ne rejoua plus un match en NBA.


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9. Vernon Maxwell. Maxwell était surnommé « Mad Max », ce qui donne une idée assez précise de la personne qu’il était. Les Rockets se souviendront de lui pour son indéniable talent mais aussi pour ses frasques, comme lorsqu’il est monté dans les tribunes pour frapper un spectateur, et a refusé d’entrer sur le terrain au cours d’un match, vexé d’être barré par Clyde Drexler qui lui « volait » son temps de jeu. Peu apprécié sur les parquets où il accumulait les fautes techniques, Maxwell était bien plus détesté pour son attitude en dehors du terrain. Arrêté huit fois en dix ans, il a été jugé pour avoir transmis de l’herpès à une partenaire sexuelle en connaissance de cause, et a refusé de payer la moindre pension alimentaire à une infirmière avec laquelle il avait eu un fils, prénommé Dominique. Lorsque Maxwell daigna rencontrer ce fils, ce fut pour l’emmener passer un test de paternité et repartir en lui donnant 40 $ pour acheter son silence. Aujourd’hui jeune homme, Dominique désire tant ne pas ressembler à son père biologique qu’il a juré de ne jamais toucher à un ballon de basket.


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8. Kwame Brown. Le fait d’être choisi en première position à la draft 2001, à peine sorti du lycée, a radicalement transformé Kwame Brown. Trop jeune, mal préparé, rabaissé au quotidien par son patron (un certain Michael Jordan), Brown n’a pas supporté la pression médiatique qui a pesé sur lui. Jeune homme agréable, il est devenu un adulte maussade et grognon, en conflit perpétuel avec ses équipiers et ses entraîneurs. Il se fera huer par ses propres supporters et haïr à un tel point que la star des Wizards, Gilbert Arenas, devra demander aux fans avant les play-offs de 2005 de ne pas siffler Brown lors de son entrée en jeu. Complètement hors du coup, Brown n’a jamais acquis la mentalité d’un gagnant ; en fin de carrière, il ne voulait même pas qu’on lui donne le ballon quand il était seul sous le panier. La raison ? Il avait trop peur qu’on fasse faute sur lui et qu’il rate ses lancers francs… (C’est Kobe Bryant qui le raconte dans une interview !)


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7. John Brisker. Joueur peu connu mais talentueux (20,7 points de moyenne en carrière), Brisker a navigué entre l’ABA et la NBA au cours des années 60, et s’est forgé entre-temps la réputation de joueur le plus méchant du basket-ball professionnel. Lors d’un match contre les Denver Rockets, il fut expulsé après seulement deux minutes de jeu pour avoir donné un violent coup de coude à l’ailier Art Becker ; rendu furieux par cette décision, il revint sur le terrain pour s’en prendre à Becker à plusieurs reprises, avant que la police ne le force à regagner les vestiaires. Brisker était si violent qu’à l’époque où il jouait à Pittsburgh, la ville de Salt Lake City organisa une soirée spéciale en son honneur, en alignant cinq boxeurs professionnels sur le terrain. L’un de ses coéquipiers, Charlie Williams, déclara un jour à son sujet :

« Si quelqu’un n’était pas correct envers lui – ou s’il pensait que vous n’étiez pas correct envers lui – on avait toujours l’impression que John allait fouiller dans son sac, sortir une arme à feu et vous tirer dessus. […] Les joueurs adverses avaient peur de lui, et ses coéquipiers s’en méfiaient. »

On ne sera donc pas surpris d’apprendre que personne n’appréciait Brisker. Sa fin fut tout sauf étonnante, venant d’un joueur avec une personnalité comme la sienne : parti en Ouganda en avril 1978, peut-être sur l’invitation d’Idi Amin Dada, Brisker ne réapparut plus et fut déclaré mort en 1985. D’après certaines sources, il s’était engagé comme mercenaire et aurait été exécuté en 1979 lorsque Dada fut chassé du pouvoir.


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6. Elvin Hayes. Hayes fit une entrée fracassante en NBA, en marquant 28 points par match lors de sa saison rookie. Ce faisant, il s’attira l’inimitié de beaucoup de personnes, à commencer par celle de ses propres fans, qui lui reprochaient de ne jamais passer le ballon. À Washington, Hayes, qui ne s’entendait globalement pas avec ses équipiers, eut une altercation d’une violence rare avec son pivot Wes Unseld, et fit également le forcing pour faire licencier son premier entraîneur, Jack McMahon. En dehors de sa personnalité trouble, son problème était sans doute qu’il était trop talentueux, et qu’il ne comprenait pas comment ses coéquipiers ne pouvaient pas s’élever à son niveau. Aux dires de ces derniers, Hayes était quelqu’un de très lunatique ; personne ne savait vraiment à quoi s’attendre avec lui. Beaucoup diront qu’il manquait de maturité et de maîtrise de soi, ce que Hayes reconnaîtra lui-même après sa retraite.


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5. Isiah Thomas. Les « Bad Boys » de Detroit étaient l’équipe la plus détestée de la fin des années 80, en raison de leur jeu dur et des nombreuses bagarres que les joueurs avaient tendance à déclencher. Leur leader, Isiah Thomas, flashy et arrogant, était considéré comme responsable de l’attitude générale de l’équipe. En 1987, il fit des commentaires déplacés sur la couleur de peau de Larry Bird, ce qui lui valut d’être taxé de racisme. En 1991, il refusa de serrer la main aux joueurs des Bulls qui venaient de remporter leur série de play-offs en écrasant Detroit, et sortit du terrain avec plusieurs coéquipiers à trente secondes de la fin. Cela lui valut les foudres des médias, de ses adversaires, et l’exclusion de la « Dream Team » de 1992, dans laquelle il avait pourtant sa place. Voici ce qu’a déclaré à ce sujet son ancien meilleur ami Magic Johnson, avec qui il s’était brouillé après l’annonce de sa séropositivité.

Isiah a lui-même ruiné ses chances pour les Jeux Olympiques. Personne dans cette équipe ne voulait jouer avec lui. […] Il voulait toujours faire partie du lot lorsqu’il était question des grands joueurs. […] Mais à cause de son comportement mesquin, personne ne lui renvoie les louanges qu’il mériterait.

Je suis triste pour Isiah. Il s’est aliéné tellement de gens dans sa vie, et il ne comprend toujours pas. Il ne comprend pas pourquoi il n’a pas été retenu dans cette équipe olympique, et c’est vraiment trop moche. Tu devrais être capable de voir que tu t’es mis à dos plus de la moitié de la NBA. Sur le seul critère du talent, Isiah aurait dû être dans la « Dream Team ». Mais Michael ne voulait pas jouer avec lui. Scottie n’en voulait pas non plus. Bird n’a pas défendu son cas. Karl Malone ne voulait pas de lui. Qui disait : « On a besoin de ce gars ? » Personne. […]

Ce qui s’est passé avec Isiah est le plus grande déception personnelle de ma vie. Rien d’autre ne peut y être comparé. Voilà un gars avec qui je sortais, avec qui je partais en vacances, que j’ai conseillé, et il m’a conseillé. Et puis il a foutu tout ça en l’air par jalousie. Quand je le vois maintenant, c’est cordial. C’est tout.

(Extrait de Quand le jeu était à nous, Larry Bird et Magic Johnson, éd. Talent Sport, p. 286-287)

Mais le ressentiment envers Thomas ne s’est pas arrêté après sa carrière. Il est probablement aujourd’hui l’une des personnes les plus détestées de la ville de New York suite à sa carrière ratée de dirigeant. Et ne parlons même pas du scandale de harcèlement sexuel dont il a dû se dépêtrer.

MAJ 2017 : à l’approche des fêtes de Noël, une scène émouvante a eu lieu à la télévision entre Magic et Isiah, qui semblent s’être finalement réconciliés. La mise en scène a beau paraître quelque peu suspecte, c’est quand même une belle image.


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4. Bruce Bowen. Bruce Bowen est l’un des meilleurs défenseurs de l’histoire de la NBA ; il a eu l’honneur d’avoir son numéro retiré par les Spurs, et a mérité les trois titres qu’il a remportés avec cette équipe. Mais Bowen était aussi le plus sale joueur du basket-ball organisé. Pourquoi ? Parce qu’il avait la fâcheuse habitude de placer son pied sous ceux de son adversaire direct dès qu’il tentait un tir en suspension. De cette façon, le joueur avait toute les chances de se tordre la cheville en retombant. Demandez à Steve Francis, à Jamal Crawford et Amar’e Stoudemire…

Parmi ses autres méfaits, Bowen a aussi balancé son pied dans le dos de Ray Allen, dans la poitrine de Chris Paul, et dans le visage de Wally Szczerbiak. Il a aussi donné un violent coup de genou dans l’aine de Steve Nash. Bowen était peut-être un défenseur talentueux, mais sa carrière toute entière est fondée sur des coups bas. Si vous passez vos nuits à essayer délibérément de blesser les joueurs adverses, il est certain qu’entre-temps, vous n’allez pas vous faire des amis. Aucun des adversaires de Bruce Bowen n’a aimé jouer contre lui. Et à raison.


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3. Kareem Abdul-Jabbar. Peu de joueurs ont réussi à se mettre à dos autant de monde que Kareem Abdul-Jabbar en son temps. Si tout le monde était unanime pour reconnaître l’immense talent du joueur, l’homme ne trouvait grâce nulle part : les médias, les fans, ses adversaires, ses supporters, et même ses coéquipiers ne l’aimaient pas. Il faut dire que l’attitude générale d’Abdul-Jabbar incitait assez peu à la sympathie. Revêche et maussade, il n’était aimable avec personne, rejetait sèchement les demandes d’autographe, et disait à peu près tout ce qu’il ne fallait pas dire. Sans compter qu’il se plaignait continuellement auprès des arbitres et critiquait les joueurs qui lui mettaient des coups en traître alors qu’il en faisait autant.

La plupart des reproches adressés à Kareem sont malgré tout injustes. On a critiqué ses prises de position radicales, sa religion, son apparence physique (son crâne chauve et ses lunettes, nécessaires car il prenait sans arrêt des coups dans les yeux), sa demande insistante de transfert lorsqu’il jouait à Milwaukee (justifiée, avec les coéquipiers qu’il avait) et ses migraines qui étaient considérées comme une excuse pour ne pas jouer (les migraines étaient réelles, et Kareem se surpassait sur le terrain quand il en souffrait). Le fait est que personne n’arrivait à le comprendre.

Les fans essayaient sans succès de trouver un moyen de l’apprécier, incapables de soutenir quelqu’un d’aussi prévisible et à l’écart des autres. Cela était peut-être également dû au fait qu’il avait refusé de participer aux Jeux Olympiques de 1968 pour protester contre le climat racial en Amérique, ou qu’il était irrité par la gêne du public vis-à-vis de sa religion et ne pouvait satisfaire des attentes bien trop élevées. À chaque interview, on aurait dit qu’il essayait de désamorcer une bombe. Il était trop intelligent pour des questions stupides, trop sérieux pour plaisanter, trop réservé pour paraître ne serait-ce qu’un tout petit peu sincère. Contrairement à Chamberlain, il n’éprouvait pas le besoin compulsif d’être aimé ; il voulait juste qu’on le laisse tranquille. Et c’est ce que la plupart des fans faisaient. (Bill Simmons, The Book of Basketball)

Injuste ou non, la réputation d’Abdul-Jabbar l’a conduit à ne jamais gagner la confiance des propriétaires et à ne jamais pouvoir entraîner en NBA. Dommage, le Kareem Abdul-Jabbar d’aujourd’hui est un écrivain reconnu, aimable et éloquent. C’en est presque triste.


Laimbeer

2. Bill Laimbeer. Vous pensiez qu’il serait le premier, hein ? Il a failli l’être, mais contrairement au joueur en tête du classement, Laimbeer avait au moins une qualité : tous ceux qui le critiquaient auraient adoré l’avoir dans leur équipe. Laimbeer a probablement été le joueur le plus universellement détesté de la NBA. Il avait du talent, et il est tout proche du top 100 des meilleurs joueurs de l’histoire. Mais c’était surtout le roi des sales coups. Il frappait ses adversaires en traître sous le panier, essayait constamment de les blesser, et n’arrêtait pas de « flopper » (se laisser tomber pour simuler un passage en force). Ne parlons même pas de ses récriminations constantes auprès des arbitres.

Mais le pire était ce qui survenait après le coup de sifflet. Laimbeer n’hésitait pas à balancer des coups de la façon la plus lâche qui soit, ce qui terminait souvent en bagarre générale. Évidemment, les équipes adverses le détestaient ; les fans lui hurlaient dessus tous les soirs, en brandissant des pancartes aux slogans haineux, et quant aux joueurs, leurs opinions le concernant rejoignent celle qu’émettra Larry Bird bien des années plus tard :

Laimbeer était un sale joueur. Il devait faire ce qu’il avait à faire, ça je le comprends. Mais prenons un joueur comme Rick Mahorn. Avec lui, on savait qu’on allait prendre des coups, mais il n’essayait pas de te blesser. Bill essayait vraiment de te faire mal. C’était le genre de gars qui faisait exprès de glisser son pied sous les tiens au moment où tu tires, en espérant que tu te ferais une entorse. C’est arrivé plusieurs fois à Parish. Une fois, Laimbeer m’a fait le même coup mais heureusement, je ne me suis que foulé la cheville. Ce n’était pas trop grave. Deux quart-temps plus tard, il a pris un shoot et j’ai fait exactement comme lui. C’est la dernière fois qu’il a essayé de me faire ça.


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1. Rick Barry. Voilà le pire de tous, unanimement désigné par ses contemporains comme le plus gros salopard de l’histoire de la NBA. Un joueur qui méprisait les coéquipiers qui lui étaient inférieurs, avait un besoin quasi-pathologique de se montrer désagréable avec tout le monde, et a gagné la réputation (juste ou injuste) de ne pas pouvoir s’entendre avec ses équipiers noirs. D’une prétention et d’une arrogance inégalée, Barry était détesté par tout le monde. Même par ses propres supporters. Même par ses coéquipiers ! Il suffit de voir comment, dans le même article de 1983 paru dans Sports Illustrated, cinq des personnes qui l’ont côtoyé (quatre joueurs et un dirigeant) l’ont descendu.

Il avait une sale attitude. Il te regardait tout le temps de haut. (Robert Parish)

Il était comme à la télévision. Toujours à critiquer tout le monde. Comme s’il était parfait. (Phil Smith)

Il n’a aucun sens de la diplomatie. Si on l’envoyait à l’O.N.U., il déclencherait la troisième guerre mondiale. (Mike Dunleavy)

Toute la ligue le considérait comme le type le plus prétentieux du monde. C’était incroyable. La moitié des joueurs n’aimait pas Rick. L’autre moitié le détestait. (Billy Paultz)

On ne verra jamais un groupe de joueurs assis en train d’évoquer le bon vieux temps passé avec Rick. De manière générale, ses coéquipiers et ses adversaires le détestaient cordialement. (Ken Macker, ancien dirigeant des Warriors)

Le sommet fut atteint au cours d’un match de play-offs décisif en 1976, lorsque Barry laissa purement et simplement tomber ses coéquipiers. Durant les dernières minutes, l’entraîneur des Warriors, Al Attles, dut faire pleuvoir un chapelet de menaces sur Barry car il redevint soudain lui-même, mais il était déjà trop tard. Les champions en titre furent défaits par une équipe bien inférieure à eux, et bien entendu, Barry rejeta la faute sur un équipier, Clifford Ray, qui d’après lui n’avait pas pu attraper l’une de ses passes sur une action décisive alors qu’ils étaient en train de remonter.

Auprès des fans, l’attitude de Barry ne passait pas, et celui-ci arrivait toujours à se fâcher avec eux ou à les contrarier. En 1970, alors qu’il jouait en Virginie, Barry a réussi à se faire transférer après avoir déclaré qu’il ne voulait pas que son fils revienne de l’école avec l’accent du Sud. En 1975, il a laissé tomber les Warriors à la dernière minute pour devenir commentateur sur CBS. Après la saison 1977, il a énervé les fans des Warriors une nouvelle fois en signant avec les Rockets en tant qu’agent libre et s’est définitivement brouillé avec le propriétaire de Golden State, Franklin Mieuli. Tout comme Roger Clemens, Barry a pris sa retraite dans l’anonymat le plus complet : pas de tournée d’adieu, pas de cérémonie de départ, rien. Peu de temps après avoir quitté les parquets, il sera mêlé à un nouveau scandale, avec la fameuse affaire du « Watermelongate », un stéréotype raciste adressé à Bill Russell.

Aujourd’hui, toutefois, Barry regrette beaucoup son attitude passée. C’est sur ses mots que l’on terminera :

Beaucoup de gens m’ont tourné le dos à cause de mon attitude. […] J’agissais comme un imbécile. J’ai fait beaucoup de choses stupides. J’ai ouvert ma grande bouche et j’ai dit beaucoup de choses choquantes et blessantes. J’étais une personne facile à détester. Et je peux le comprendre. Je dis aux enfants : « Il n’y a rien de mal à vouloir jouer comme Rick Barry, mais surtout n’agissez pas comme lui. » À mes propres enfants, je dis : « Faites ce que je dis, pas ce que j’ai fait. »


Source photos : http://www.nba.com et http://www.grantland.com

Top 10 des pires premiers choix de draft NBA

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Il n’est jamais facile de s’imposer dans la meilleure ligue de basket-ball professionnel au monde. Après avoir été adulés au lycée, à l’université ou en Europe, certains joueurs n’ont jamais réussi leur adaptation, et ont vu leur carrière péricliter ou, pire encore, s’achever brutalement. La chose est encore plus difficile à vivre si le joueur a été sélectionné parmi les premiers choix à l’une des drafts annuelles de la NBA. Les raisons de leur échec ? Les blessures, la malchance ou simplement l’absence de talent. Voici le top 10 des pires n°1 de la draft NBA. Bien entendu, il n’est pas question de se moquer de ces joueurs ; il s’agit surtout de comprendre pourquoi ils ont déçu.

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Mentions honorables

Joe Smith (1995). Star à l’université du Maryland (20,2 points et 10,7 rebonds de moyenne en deux saisons) et meilleur joueur universitaire 1995, Joe Smith ne s’est jamais imposé dans l’une des douze équipes NBA dont il a fait partie. Cela étant, il a tout de même passé seize ans au sein de la ligue, avec une moyenne en carrière de 15,3 points et 8,7 rebonds. On peut le considérer comme une déception, dans la mesure où il n’a pas été à la hauteur de son rang de n°1 de draft, mais sa carrière reste correcte, et il a démontré suffisamment de talent pour éviter (de justesse) d’entrer dans ce top 10.

Andrea Bargnani (2006). Il est curieux de voir à quel point tout le monde déteste Andrea Bargnani. Ses détracteurs soulignent (non sans raison) sa défense horrible, son tir à trois points fiable mais irrégulier, son manque de force physique et son sale caractère. C’est oublier qu’il a réalisé de bonnes performances, a été très mal utilisé par les équipes dans lesquelles il est passé (ce qui l’a conduit à se frustrer et à avoir cette image de « tête de cochon »), et qu’on juge finalement davantage son apparence physique que son jeu. Bargnani s’est fait descendre par la critique de façon si excessive que la NBA n’en veut plus aujourd’hui, alors qu’à 31 ans, il pourrait réaliser des performances intéressantes en sortie de banc. Comme Joe Smith, il n’a clairement pas été à la hauteur de son rang de n°1 de draft ; mais le considérer comme un joueur n’ayant pas sa place en NBA ? Certainement pas.

Clifton McNeely (1947) et Gene Melchiorre (1951). Ces joueurs sont les seuls premiers choix de draft à n’avoir jamais foulé les parquets NBA. Sélectionné par les Pittsburgh Ironmen lors de la première draft de l’Histoire, McNeely a préféré devenir entraîneur de l’équipe du lycée de Pampa, au Texas. Quant à Melchiorre, il fut banni de la ligue avant d’avoir pu jouer la moindre minute : déclaré coupable avec quatre de ses coéquipiers dans un scandale de matchs truqués à l’université, il échappa de justesse à la prison et fut exclu à vie du monde du basket professionnel. Il s’est reconverti par la suite en créant sa propre société de transports.

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Le Top 10

Note : jusqu’aux années 60, les premiers choix de draft NBA ne pouvaient pas être jugés aussi équitablement qu’aujourd’hui, dans la mesure où les joueurs étaient encore amateurs et que les carrières sportives pouvaient être relativement courtes. Trois d’entre eux se détachent tout de même des autres, et occupent les trois dernières places de ce classement.

10. Bill McGill (1962). Après avoir enchaîné les bonnes performances avec l’université de Utah (38,8 points par match en 1962), McGill fut sélectionné la même année en première position par les Chicago Zephyrs. Trois saisons plus tard, il ne jouait déjà plus en NBA. On le revit plus tard en ABA pendant deux saisons, mais il n’attira pas davantage l’attention. Ses moyennes en carrière ? 7,4 points, 2,6 rebonds et 0,6 passes décisives. Très faible pour un intérieur de métier.


9. Mark Workman (1952). Le succès obtenu par Workman en NBA fut inversement proportionnel à celui qu’il avait connu à l’université. Il n’a, semble-t-il, pas réellement pris sa carrière au sérieux. Après une pige avec les Harlem Globetrotters, il passa deux ans en NBA, de façon très anonyme (14,9 minutes de jeu pour 5 points et 3 rebonds par match). Après quoi Workman se reconvertit dans le commerce et exerça dans différentes compagnies, tout en satisfaisant sa passion pour la pêche. Autres temps, autres mœurs.


8. Andy Tonkovich (1948). On sait peu de choses sur ce joueur issu de l’université Marshall, en Virginie-Occidentale. Mais ses statistiques en carrière parlent d’elles-mêmes : 2,9 points et 0,6 passes décisives en seulement 17 matchs. On n’en a plus jamais entendu parler ensuite. Le pire, c’est qu’il a été drafté devant l’un des meilleurs rebondeurs de l’Histoire, Dolph Schayes.


7. Pervis Ellison (1989). En quatre ans à Louisville, Pervis « Never Nervous » Ellison a eu le temps de devenir le troisième meilleur contreur de NCAA et d’établir des performances suffisamment solides pour être choisi par les Kings en premier choix de draft. Malheureusement, les blessures le poursuivront toute sa vie. En onze saisons, Ellison n’a joué qu’une seule fois plus de 70 matchs en saison régulière. Il a effectué deux bonnes saisons avec les Washington Bullets, obtenu le titre de joueur ayant le plus progressé en 1992, et été utile en sortie de banc chez les Celtics. Mais ses moyennes en carrière (8 points, 5,8 rebonds et 1,9 passes décisives) restent faibles et décevantes pour un premier choix de draft.


6. Greg Oden (2007). Tout le monde connaît son histoire. À la draft NBA de 2007, les Portland Trail Blazers, qui possèdent le premier choix, ont le luxe d’hésiter entre deux des plus grands espoirs de la NBA, Greg Oden et Kevin Durant. Les Blazers misent sur le big man et choisissent Oden, qui a démontré une présence exceptionnelle dans la peinture à l’université. Malheureusement, le géant a les genoux fragiles. Bilan : huit saisons en NBA et… seulement 114 matchs joués, pour moins de 20 minutes en moyenne par match. Un véritable gâchis, d’autant plus que ses statistiques sont plutôt correctes pour un aussi faible temps de jeu. Trahi par son corps, Oden décidera d’arrêter le basket à seulement 28 ans, après une pige en Chine. Aujourd’hui, il a repris ses études et cherche à faire carrière dans l’industrie du sport.


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5. Kent Benson (1977). On se demande vraiment comment un joueur universitaire aussi talentueux a pu être aussi mauvais en tant que professionnel. À l’université d’Indiana, sous les ordres de Bobby Knight, Benson a fait partie de l’équipe invaincue de 1976 et a accumulé les honneurs. En NBA, sa carrière fut un véritable flop : il est resté douze saisons, a fait des performances correctes avec les Pistons, mais il a terminé sa carrière avec une moyenne d’à peine 7,7 points et 4,3 rebonds. Il avait aussi la réputation d’être un joueur antipathique, qui s’est attiré l’inimitié de Larry Bird étant jeune, et pris un coup de poing mémorable de Kareem Abdul-Jabbar lors d’un match de saison régulière.


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4. Michael Olowokandi (1998). Les Clippers avaient pensé flairer la bonne affaire avec ce pivot nigérian de 2,13 m, qui avait une moyenne de 22,2 points et 11,2 rebonds avec l’université du Pacifique. Mais sur les terrains NBA, « Kandiman » s’est révélé tout juste moyen : sa seule qualité notable était d’être un bloqueur correct, sans plus. Il a terminé sa carrière à 31 ans, avec une moyenne de 8,9 points et 7,9 rebonds. Ses lacunes techniques l’ont fortement empêché de progresser ; son attitude est elle aussi l’une des causes de son échec, comme le confiera plus tard Kareem Abdul-Jabbar :

« Quand j’entraînais les Clippers, j’ai été confronté à Michael Olowokandi, l’incarnation parfaite du joueur talentueux mais impossible à coacher. À l’entraînement, j’essayais de pointer du doigt les erreurs […] qu’il faisait à répétition et qui résultaient en balles perdues et en fautes qui l’envoyaient sur le banc. Sa réaction devant mes tentatives pour le corriger a été de considérer mes remarques comme insultantes et humiliantes. Il m’a dit textuellement qu’il ne voulait pas être critiqué devant le reste de l’équipe. Il n’a pas voulu changer et, en fin de compte, n’a jamais été très performant puisqu’il continuait à jouer comme il le voulait. Il a gagné sa place sur la liste des joueurs physiquement supérieurs mais désastreux qui sont passés dans la ligue ces dix dernières années. »


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3. Kwame Brown (2001). L’exemple parfait du joueur arrivé en NBA trop jeune et mal préparé. Au lycée, Kwame Brown est un véritable monstre ; il domine ses adversaires de la tête et des épaules, bat plusieurs records historiques, et impressionne tant que Michael Jordan et les Washington Wizards décident de miser sur lui. Ils le sélectionnent en première position à la draft de 2001, une première pour un lycéen. La chute de Brown, prévisible, n’en sera que plus dure. La pression est trop forte pour le jeune homme, qui réalise une horrible saison rookie et s’enfoncera un peu plus chaque année. Immature, arrogant et détestable, il s’embrouillera avec ses dirigeants, ses coéquipiers, et réussira même l’exploit de se faire détester de son propre public. Une salve d’applaudissements, en revanche, pour son agent, qui a réussi à le « vendre » suffisamment bien pour le faire rester quatorze ans en NBA !


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2. Anthony Bennett (2013). Sélectionné en première position par les Cleveland Cavaliers, un peu à la surprise générale, Bennett commence mal la saison 2013. Il arrive au camp d’entraînement hors de forme et en surpoids suite à une blessure. Après les quatre premiers matchs de saison régulière, il en est à… 0 sur 15 au tir… Malgré quelques signes positifs, ses statistiques faméliques (4,1 points, 2,9 rebonds, 0,2 contres, 0,3 passes décisives et 35,2 % de réussite au tir en 51 matchs) incitent les Cavs à l’échanger aux Wolves dès la saison suivante. Là-bas, Bennett ne s’améliore pas. Les Raptors, puis les Nets lui offrent une chance qu’il ne saura pas saisir : en total manque de confiance, défensivement très faible, il est incapable de marquer ou prendre des rebonds sans difficulté. Aujourd’hui, Anthony Bennett ne joue plus en NBA. Parti en Europe, il n’est toujours pas parvenu à relancer sa carrière. Il est peu probable qu’on le revoie un jour dans la grande ligue.


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1. LaRue Martin (1972). Son cas est pire que celui de Bennett, car il ne peut même pas invoquer les blessures pour justifier ses piètres performances. Martin a été sélectionné en premier choix de draft par les Portland Trail Blazers en 1972, après qu’il eut dominé Bill Walton lors d’un match universitaire entre Loyola et UCLA. À l’époque, UCLA était quasiment invincible et Walton surpassait tous ses adversaires directs. Mais un match ne suffit pas pour juger un joueur, et Portland va s’en rendre compte très rapidement. Pour ses deux premières saisons, Martin marque moins de 5 points par match, et prend moins de 5 rebonds. Il n’a jamais été blessé, ni affecté par un quelconque problème personnel ; il était simplement mauvais. L’entraîneur des Blazers, Jack Ramsay, déclarera à son sujet :

En fait, LaRue ne pouvait pas jouer. Il avait beau essayer, il ne trouvait pas sa place. Même s’il faisait près de deux mètres, il n’attaquait pas, il n’attrapait pas les rebonds, il ne bloquait pas les tirs. En un mot, il n’avait pas de talent.

En 1976, les Blazers décidèrent qu’ils en avaient assez vu et envoyèrent Martin aux Sonics contre une promesse d’échange. Les Sonics congédièrent le joueur avant même le début de la saison, et la carrière de Martin s’arrêta là, avec une moyenne de 5,3 points, 4,6 rebonds et 14 minutes de jeu par match. Aujourd’hui, LaRue Martin travaille pour une célèbre compagnie postale américaine.


Source photos : http://www.nba.com