#91 : Kevin Durant (provisoire)

Pour comprendre la façon dont les joueurs ont été classés, merci de consulter cet article.

Le portrait de chaque joueur se divise en trois parties : le C.V. (qui résume le palmarès et les accomplissements du joueur), le côté pile (ses qualités) et le côté face (ses défauts).

Kevin_Durant

KEVIN DURANT

CV arrêté à la saison 2016-2017

10 ans de carrière, dont 9 de qualité.
8 fois All-Star.
MVP 2014.
MVP des Finales 2017.
MVP du All-Star Game en 2012.
Rookie de l’année en 2008.
Parmi les 5 meilleurs joueurs de la NBA de 2010 à 2017.
Pic de forme de 5 ans en saison régulière : 29 points, 7,5 rebonds et 4 passes décisives de moyenne.
Pic de forme de 5 ans en play-offs : 29 points, 8 rebonds et 4 passes décisives de moyenne (83 matchs).
Champion NBA avec les Warriors en 2017, vice-champion NBA avec le Thunder en 2012.

*****

Kevin Durant est probablement le meilleur joueur de sa génération. Considéré dès le lycée comme une superstar, il confirme ce statut à l’université et rejoint la NBA en 2007. Lors de sa première saison avec les Sonics (qui deviendront le Thunder d’Oklahoma un an plus tard), Durant compile plus de 20 points par match et gagne le trophée de « Rookie of the Year ». Il enchaîne les performances époustouflantes avec régularité, entre dans le premier cinq majeur de la NBA lors de sa troisième saison, gagne quatre titres de meilleur scoreur et reçoit le trophée de MVP en 2014. Sa taille et ses longs bras font de lui un défenseur redoutable, et le rendent presque impossible à arrêter en attaque. Durant sait marquer, prendre des rebonds, faire des passes, défendre, porter son équipe lorsqu’elle en a besoin. C’est le franchise player par excellence.

Il y a un défaut, cependant. Bien qu’il évolue dans une très bonne équipe (Russell Westbrook en co-leader, Steven Adams et Serge Ibaka dans la peinture, James Harden en sixième homme avant son départ pour Houston, un banc fourni avec Kanter, Roberson, Waiters…), Durant ne parvient pas à remporter de titre avec le Thunder. En huit ans, il ne parvient qu’une seule fois une finale, en 2012 (défaite face au Miami Heat). Mais l’équipe s’améliore d’année en année, jusqu’à être tout proche de battre les patrons de la ligue, les Golden State Warriors, en 2016 (défaite 4-3 en finale de Conférence après avoir mené 3-1). On se dit que l’heure de Durant ne peut qu’arriver. Et là, surprise : plutôt que de poursuivre le combat, Durant décide de quitter le Thunder pour rejoindre… les Warriors.

La décision de Durant lui vaut les foudres des médias, des supporters, ainsi que des joueurs, anciens et actuels. La principale critique qui lui est adressée est de rechercher la facilité. Durant veut des titres, quel qu’en soit le prix à payer. Ce qui ressemble fortement à un aveu d’échec et d’impuissance. Historiquement, les grand joueurs cultivaient l’esprit de compétition, ce qui rendait leur triomphe encore plus glorieux. Jamais une superstar n’aurait eu l’idée d’en rejoindre une autre pour gagner plus facilement. Jamais. Alors, que dire de tout cela ? Le transfert de Durant ne le fera-t-il pas baisser dans ce classement lorsqu’il raccrochera ?

D’une certaine manière, Durant n’a pas tort : seuls les titres comptent. Il a réussi à se fondre dans le collectif des Warriors de manière admirable, en acceptant de sacrifier des points et de varier son jeu, ce qui n’est pas donné à tout le monde. C’est une performance en soi qui démontre de l’altruisme. Mais en tant que co-patron d’une franchise qui avait tout pour réussir, sa décision va forcément affecter la façon dont on se souviendra de lui. Même si Durant gagne cinq titres avec les Warriors dans les saisons à venir, quelle gloire pourra-t-il en tirer ? Tous les titres obtenus avec les Warriors vaudront-elles ne serait-ce qu’un seul titre avec Oklahoma ? À voir au moment de lui attribuer une place définitive dans le classement.

#93 : James Harden (provisoire)

Pour comprendre la façon dont les joueurs ont été classés, merci de consulter cet article.

Le portrait de chaque joueur se divise en trois parties : le C.V. (qui résume le palmarès et les accomplissements du joueur), le côté pile (ses qualités) et le côté face (ses défauts).

harden

JAMES HARDEN

CV arrêté à la saison 2016-2017

8 ans de carrière, dont 5 de qualité.
5 fois All-Star.
Parmi les 5 meilleurs joueurs de la NBA de 2014 à 2017, top 10 en 2013.
Sixième homme de l’année en 2012.
Pic de forme de 3 ans en saison régulière : 29 points, 7 rebonds et 9 passes décisives de moyenne.
Pic de forme de 3 ans en play-offs : 25 points, 5 rebonds et 7 passes décisives de moyenne (33 matchs).

*****

Lors de son arrivée en NBA, rien ne laissait penser que James Harden allait devenir l’un des meilleurs joueurs de la ligue. Jeune, il ne présente aucune prédisposition ou qualité physique. Plutôt introverti, élevé par une mère célibataire dans un quartier difficile, il apprend le basket seul et s’améliore petit à petit. Au lycée, son entraîneur lui apprend à développer ses qualités et travailler ses points faibles ; il le façonne de façon à faire de lui un joueur « moderne », privilégiant la technique au physique. Doubles-pas, tirs à trois points, lancers-francs, Harden répète inlassablement ses fondamentaux jusqu’à les maîtriser parfaitement. Drafté en 2009 par le Thunder, il remplit d’abord le rôle de sixième homme, puis devient titulaire. Il se révèle si bon qu’il ressent le besoin de s’éloigner des deux autres stars du Thunder, Durant et Westbrook, et rejoint les Rockets en 2012.

Chez les Rockets, Harden explose et s’établit définitivement comme l’un des visages de la NBA. Et quel visage ! Plutôt que de s’intéresser à l’ornement pileux qui le rend reconnaissable entre tous, voyons pourquoi il mérite de figurer dans ce top 100. D’abord, ses qualités de scoreur sont uniques. Il est quasiment inarrêtable en pénétration et quand il n’arrive pas à conclure, il provoque la faute presque à tout coup. Avec ses dribbles croisés et ses feintes de gaucher, il déstabilise les défenseurs comme peu de joueurs avant lui. Il enfile comme des perles les lancers-francs et les tirs à trois points. Et tout cela nuit après nuit, avec une incroyable régularité.

Mais Harden a aussi ses défauts. Le plus gros d’entre eux est sa défense : d’abord correct dans domaine, il a presque totalement cessé de faire des efforts pour se concentrer sur l’attaque, au point d’être souvent la risée de la ligue. Il perd beaucoup de ballons et tire beaucoup trop, de manière parfois très discutable. Et puis, il ne parvient pas à faire gagner son équipe. Du moins, pas encore, même s’il a montré qu’il avait l’étoffe pour le faire.

Cela suffira-t-il à faire de James Harden un top 30 dans ce classement ? Difficile à dire. Harden profite quand même amplement de la direction prise par la ligue aujourd’hui, qui favorise l’attaque au détriment de la défense. S’il avait joué dans les années 90, les choses auraient été très différentes. Et ça, ça compte quand même pour quelque chose, malgré toutes ses qualités. Attendons de voir comment les choses vont évoluer pour lui assurer une bonne place dans ce classement.

#94 : Russell Westbrook (provisoire)

Pour comprendre la façon dont les joueurs ont été classés, merci de consulter cet article.

Le portrait de chaque joueur se divise en trois parties : le C.V. (qui résume le palmarès et les accomplissements du joueur), le côté pile (ses qualités) et le côté face (ses défauts).

WESTBROOK

RUSSELL WESTBROOK

CV arrêté à la saison 2016-2017

9 ans de carrière, dont 7 de qualité.
6 fois All-Star.
Parmi les 5 meilleurs joueurs de la NBA de 2015 à 2017, top 10 de 2011 à 2014.
MVP 2017.
Pic de forme de 3 ans en saison régulière : 28 points, 9 rebonds et 10 passes décisives de moyenne.
Pic de forme de 2 ans en play-offs : 24 points, 5 rebonds et 6 passes décisives de moyenne (37 matchs).
Vice-champion NBA avec le Thunder en 2012.
Une saison en triple-double de moyenne (2017).

*****

Il y a peu de temps encore, le fait qu’un joueur puisse conclure une saison avec un triple-double de moyenne et égaler la performance d’Oscar Robertson dans les années 60 était inimaginable. Eh bien, c’est arrivé. En 2017, Russell Westbrook a aligné 42 triples-doubles en 82 matches et a achevé la saison avec une moyenne de 31,6 points, 10,7 rebonds et 10,4 passes décisives. Il a terminé meilleur marqueur du championnat et a fait un match à 22 passes décisives. Et il n’a pas l’air de vouloir s’arrêter en si bon chemin. Les saisons qui suivent se présentent sous les mêmes aspects que ceux de cette extraordinaire saison 2016-2017.

Arrivé dans la grande ligue en 2008, Westbrook n’a cessé de progresser depuis. Deux premières saisons plus que correctes, puis des performances dignes d’un All-Star. Très athlétique, pratiquement inarrêtable en pénétration, extraordinaire finisseur, les performances en attaque de Westbrook n’ont aucun équivalent chez les meneurs. Ses statistiques donnent le tournis. Il est l’un des meilleurs joueurs de sa génération, et son talent est reconnu par l’ensemble de ses pairs et des journalistes.

Et pourtant…

Aussi impressionnantes soient-elles sur le plan statistique, les performances de Westbrook ne sont parviennent pas à le faire s’imposer aux yeux des spécialistes (et surtout des spectateurs) comme un joueur de premier plan, du calibre de LeBron James ou même James Harden. Peut-être parce que la NBA a considérablement changé ces trois dernières années et donne la part belle aux attaquants, rendant les triple-doubles de moins en moins rares. Peut-être parce que Westbrook, à trop vouloir soigner ses statistiques, nuit finalement à son équipe. Peut-être parce que ses pourcentages de réussite au tir deviennent de plus en plus catastrophiques à force de vouloir marquer encore et encore. Peut-être parce que lors de son extraordinaire saison en triple-double, son équipe n’a terminé que cinquième à l’Ouest et s’est fait éjecter au premier tour des play-offs après cinq petits matchs…

Comment jugera-t-on Westbrook à la fin de sa carrière ? À l’heure actuelle, rien ne laisse penser qu’il gagnera un titre NBA. Ce serait même plutôt le contraire. Peut-on vraiment placer dans les meilleurs meneurs de l’histoire un joueur qui n’a pas été capable de tirer son équipe vers le haut, aussi incroyables ses performances soient-elles ? On ne peut même pas invoquer le fait qu’il a eu de mauvais coéquipiers car il a côtoyé Kevin Durant pendant huit ans, a été entouré par des joueurs solides (Adams, Ibaka), et joue aujourd’hui avec Paul George qui semble l’avoir remplacé en tant que pilier de l’équipe. Un grand joueur, Westbrook ? Indubitablement. Un gagnant ? Non. En tout cas, pas encore.