#94 : Russell Westbrook (provisoire)

Pour comprendre la façon dont les joueurs ont été classés, merci de consulter cet article.

Le portrait de chaque joueur se divise en trois parties : le C.V. (qui résume le palmarès et les accomplissements du joueur), le côté pile (ses qualités) et le côté face (ses défauts).

WESTBROOK

RUSSELL WESTBROOK

CV arrêté à la saison 2016-2017

9 ans de carrière, dont 7 de qualité.
6 fois All-Star.
Parmi les 5 meilleurs joueurs de la NBA de 2015 à 2017, top 10 de 2011 à 2014.
MVP 2017.
Pic de forme de 3 ans en saison régulière : 28 points, 9 rebonds et 10 passes décisives de moyenne.
Pic de forme de 2 ans en play-offs : 24 points, 5 rebonds et 6 passes décisives de moyenne (37 matchs).
Vice-champion NBA avec le Thunder en 2012.
Une saison en triple-double de moyenne (2017).

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Il y a peu de temps encore, le fait qu’un joueur puisse conclure une saison avec un triple-double de moyenne et égaler la performance d’Oscar Robertson dans les années 60 était inimaginable. Eh bien, c’est arrivé. En 2017, Russell Westbrook a aligné 42 triples-doubles en 82 matches et a achevé la saison avec une moyenne de 31,6 points, 10,7 rebonds et 10,4 passes décisives. Il a terminé meilleur marqueur du championnat et a fait un match à 22 passes décisives. Et il n’a pas l’air de vouloir s’arrêter en si bon chemin. Les saisons qui suivent se présentent sous les mêmes aspects que ceux de cette extraordinaire saison 2016-2017.

Arrivé dans la grande ligue en 2008, Westbrook n’a cessé de progresser depuis. Deux premières saisons plus que correctes, puis des performances dignes d’un All-Star. Très athlétique, pratiquement inarrêtable en pénétration, extraordinaire finisseur, les performances en attaque de Westbrook n’ont aucun équivalent chez les meneurs. Ses statistiques donnent le tournis. Il est l’un des meilleurs joueurs de sa génération, et son talent est reconnu par l’ensemble de ses pairs et des journalistes.

Et pourtant…

Aussi impressionnantes soient-elles sur le plan statistique, les performances de Westbrook ne sont parviennent pas à le faire s’imposer aux yeux des spécialistes (et surtout des spectateurs) comme un joueur de premier plan, du calibre de LeBron James ou même James Harden. Peut-être parce que la NBA a considérablement changé ces trois dernières années et donne la part belle aux attaquants, rendant les triple-doubles de moins en moins rares. Peut-être parce que Westbrook, à trop vouloir soigner ses statistiques, nuit finalement à son équipe. Peut-être parce que ses pourcentages de réussite au tir deviennent de plus en plus catastrophiques à force de vouloir marquer encore et encore. Peut-être parce que lors de son extraordinaire saison en triple-double, son équipe n’a terminé que cinquième à l’Ouest et s’est fait éjecter au premier tour des play-offs après cinq petits matchs…

Comment jugera-t-on Westbrook à la fin de sa carrière ? À l’heure actuelle, rien ne laisse penser qu’il gagnera un titre NBA. Ce serait même plutôt le contraire. Peut-on vraiment placer dans les meilleurs meneurs de l’histoire un joueur qui n’a pas été capable de tirer son équipe vers le haut, aussi incroyables ses performances soient-elles ? On ne peut même pas invoquer le fait qu’il a eu de mauvais coéquipiers car il a côtoyé Kevin Durant pendant huit ans, a été entouré par des joueurs solides (Adams, Ibaka), et joue aujourd’hui avec Paul George qui semble l’avoir remplacé en tant que pilier de l’équipe. Un grand joueur, Westbrook ? Indubitablement. Un gagnant ? Non. En tout cas, pas encore.

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