#84 : Gail Goodrich

Pour comprendre la façon dont les joueurs ont été classés, merci de consulter cet article.

Le portrait de chaque joueur se divise en trois parties : le C.V. (qui résume le palmarès et les accomplissements du joueur), le côté pile (ses qualités) et le côté face (ses défauts).

Gail_Goodrich

GAIL GOODRICH

14 ans de carrière dont 8 de qualité.
5 fois All-Star.
Parmi les 5 meilleurs joueurs de la NBA en 1974.
Pic de forme de 3 ans en saison régulière : 25 points, 3 rebonds et 5 passes décisives de moyenne.
Pic de forme de 2 ans en play-offs : 25 points, 3 rebonds et 5 passes décisives de moyenne (27 matchs).
Une fois leader au nombre de lancers-francs tentés en une saison.
Troisième meilleur joueur d’une équipe championne (Los Angeles Lakers, 1972) et d’une équipe vice-championne (Los Angeles Lakers, 1973).
Laissé sans protection pour la draft d’expansion de 1968.

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Côté pile :

Meneur gaucher et rusé, Goodrich faisait partie des meilleurs arrières scoreurs de l’ère un peu folle durant laquelle l’ABA a côtoyé la NBA. Il avait un jeu au poste bas peu orthodoxe qui lui permettait de dominer dans la raquette les arrières de petite taille, et attaquait la jante comme un Manu Ginobili en plus dingue (il a tenté plus de 550 lancers-francs en une saison à quatre reprises). On mettra à son crédit deux faits d’armes principaux : il a été l’un des trois meilleurs joueurs d’une équipe des Lakers à 69 victoires, et il a littéralement écrasé Earl Monroe au cours des Finales de 1972. S’il fallait un jour monter une équipe des meilleurs gauchers de tous les temps, il passe tout juste Ginobili au poste d’arrière titulaire.

Côté face :

Historiquement parlant, Goodrich n’a jamais été vraiment pris au sérieux (peut-être parce que son nom ressemblait à celui d’une joueuse de golf). Au crépuscule de ses meilleurs années, il avait tout de même pris suffisamment de valeur pour que Utah abandonne des choix de premier tour en 1977 et 1979 et l’associe à Pete Maravich. Goodrich a joué 27 matchs, puis s’est blessé au genou et n’a jamais vraiment récupéré. Comme les Lakers ont obtenu Magic avec l’un des choix laissés par Utah, Goodrich est, en fin de compte, responsable de six titres des Lakers, ainsi que l’incroyable odyssée de Moses Malone (à lire en détail dans l’article suivant). Il y a eu plusieurs douzaines de contrats et de recrutements d’agents libres horribles dans l’histoire de la NBA, mais curieusement, aucune n’a surpassé celle consistant à laisser tomber Moses pour faire signer un Goodrich âgé et abandonner deux choix dont l’un d’eux permettra de choisir Magic.

Si Goodrich avait pu faire une carrière plus complète et avait été un meilleur défenseur, il aurait grimpé de plusieurs places au classement. Malheureusement, il n’a connu que cinq très bonnes années avec les Lakers (qui n’ont pas hésité à le laisser sans protection à la draft d’expansion de 1968, même s’ils lui ont rendu service, car c’est sous le maillot de Suns que Goodrich a réellement explosé) et on ne peut légitimement pas le mettre plus haut. C’est dommage. Mais c’est ainsi.