#82 : Dave Bing

Pour comprendre la façon dont les joueurs ont été classés, merci de consulter cet article.

Le portrait de chaque joueur se divise en trois parties : le C.V. (qui résume le palmarès et les accomplissements du joueur), le côté pile (ses qualités) et le côté face (ses défauts).

Dave_Bing

DAVE BING

12 ans de carrière dont 8 de qualité.
7 fois All-Star.
« Rookie de l’Année » en 1967.
Parmi les 5 meilleurs joueurs de la NBA en 1968 et 1971, top 10 en 1974.
Pic de forme de 4 ans en saison régulière : 25 points, 5 rebonds et 6 passes décisives de moyenne.
Un titre de meilleur marqueur de la saison.

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Côté pile :

Les qualités de Bing : il a été sélectionné parmi les 50 meilleurs joueurs de l’histoire de la NBA en 1996, a aligné des chiffres impressionnants au cours de son pic offensif (de 1967 à 1973) et a été sélectionné deux fois dans le premier cinq majeur de la NBA. En plus de cela, Bing avait une bonne hygiène de vie, d’excellentes relations avec les médias et était très impliqué dans des actions caritatives. Après sa retraite, il est devenu l’un des hommes d’affaires Noirs les plus importants du pays, a fondé l’Association des Joueurs Retraités de la NBA et la ville de Détroit lui a décerné son trophée « Humanitarian of the Year » en 1985.

Au cours de sa carrière, Bing a aussi été touché par des problèmes de vue, au point de devenir aveugle d’un œil. Le fait d’avoir réussi à faire une carrière complète et brillante malgré cette défaillance force l’admiration. Spike Lee affirme dans son mémoire consacré à la NBA que Bing calculait l’élan à prendre sur ses tirs en suspension non pas en regardant le panier, mais vers le sol pour regarder sa position sur le terrain parce qu’il ne pouvait pas voir le cercle. Ça paraît plus farfelu que la fin de He Got Game.

Côté pile :

Ceci dit, il y a quand même beaucoup de réserves à émettre concernant Bing. D’abord, il a profité du bond des statistiques à la période de l’ABA et de l’expansion pour gonfler ses chiffres au cours de son pic offensif. Ses deux sélections dans le premier cinq majeur de la NBA sont largement en sa faveur, mais elles sont discutables dans les deux cas : en 1968, Bing s’est retrouvé là parce que Jerry West avait raté 31 matchs ; en 1971, Bing a été choisi à la place de Walt Frazier qui, en plus d’être le meilleur arrière défensif de la ligue, avait aligné une moyenne de 21 points, 7 rebonds et 7 passes décisives de moyenne au sein d’une équipe des Knicks à 52 victoires. Entre un Bing au sommet de son art (évoluant dans une équipe cinquième tête de série à l’Ouest) et Clyde au sommet de son art (évoluant dans une équipe tête de série numéro un à l’Est), les électeurs ont choisi Bing. Absurde.

Et pourquoi Bing fait-il partie des 50 meilleurs joueurs de l’histoire de la NBA choisis en 1996, contrairement à Bernard King, Jerry Lucas, Alex English ou Tommy Heinsohn ? L’explication est simple : parce qu’il était sympathique. Si un joueur est aimé et respecté en tant que personne par les joueurs et les médias, son talent véritable correspond rarement à la façon dont il est évalué. Bing a eu pour équipiers des joueurs comme Dave DeBusschere et Bob Lanier, et n’est arrivé qu’une seule fois en play-offs. Après sa huitième saison (19,0 points et 7,7 passes décisives par match en 1975), Detroit l’a échangé à Washington avec un futur choix de premier tour contre Kevin Porter. Sérieusement ? Kevin Porter ?

Quelle était la vraie valeur de Bing ? Bing était-il seulement meilleur que « Sweet Lou » Hudson ? Ils ont tous deux atteint leur pic de forme entre 1967 et 1976, et ont terminé avec des statistiques en carrière similaires (20 points, 4 rebonds et 3 passes décisives par match à 49 % de réussite au tir pour Hudson ; 20 points, 4 rebonds et 6 passes décisives par match à 44 % de réussite au tir pour Bing), mais Hudson a joué sept années consécutives au sein d’une équipe parvenue en play-offs (de 1967 à 1973) et Bing n’est arrivé en play-offs qu’une seule fois dans le même temps. Lequel était le plus efficace ? Je ne peux pas vous le dire parce que je n’y étais pas. Je sais juste que Bing n’aurait pas dû faire partie du top cinquante. Et c’est la raison pour laquelle ici, il n’est que 82ème.