Top 10 : Les records imbattables de la NBA

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Avec une saison régulière 2015-2016 à 73 victoires pour seulement 9 défaites, les Golden State Warriors ont mis aux oubliettes un record qui semblait impossible à battre : celui des Chicago Bulls de Michael Jordan et leur saison 1995-1996 à 72 victoires et 10 défaites. Qui aurait pu imaginer qu’une équipe terminerait un jour la saison régulière avec moins de 10 défaites ? Les Warriors l’ont fait. Comme quoi certains records en apparence inaccessibles peuvent être battus de nos jours. D’autres semblent toutefois difficiles, voire impossible à surpasser. Voici le top 10 des records imbattables (ou presque) de la NBA.

 

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Mentions honorables :

100 points marqués en un seul match (Wilt Chamberlain). Avec la ligne des trois points (et un arbitrage légèrement favorable), ce record pourrait être battu par un grand joueur en très bonne forme. Pour son match à 81 points de 2006 contre une très faible équipe de Toronto, Kobe Bryant a affiché les statistiques suivantes en 42 minutes de jeu : 21/33 à deux points, 7/13 à trois points et 18/20 aux lancers-francs. S’il s’était montré un peu plus égoïste et un peu plus précis, en 46 minutes, Kobe aurait pu se retrouver à 24/37 à deux points, 10/15 à trois points et 22/24 aux lancers-francs, soit exactement 100 points. Comparez les deux séries de chiffres précédemment citées. Trouvez-vous la seconde si éloignée de la première ?

422 pertes de balle en une saison (George McGinnis). Cet horrible record se serait retrouvé aux alentours du top 5 s’il n’avait pas eu lieu en ABA. McGinnis est premier (422), deuxième (401) et troisième (398) au classement des plus grand nombre de balles perdues par saison de l’histoire. Tout récemment, James Harden a approché ses records, avec 374 ballons perdus au cours de la saison 2015-2016, une première depuis Iverson et ses 344 ballons perdus en 2004-2005.

Les records en carrière ou sur une saison : 1 611 matchs de NBA joués (Robert Parish), 38 387 points marqués (Kareem Abdul-Jabbar), 72,7 % de réussite au tir (Wilt Chamberlain), 23 924 rebonds captés (Wilt Chamberlain), 15 806 passes décisives (John Stockton), 3 265 interceptions (John Stockton), 5,6 contres par match (Mark Eaton), 41 triples-doubles en une seule saison (Oscar Robertson). Ils ont beau être impressionnants, les records individuels sur une saison ou en carrière ont volontairement été écartés de ce top 10, pour la simple et bonne raison qu’un joueur ayant énormément de talent, ne se consacrant qu’à une tâche ou aidé par des circonstances favorables pourrait les battre à tout moment. Les règles de l’époque ont par exemple rendu les passes décisives plus « faciles » pour Stockton. Artis Gilmore, de son côté, a tiré à 67 % de réussite en 1981 et 65 % en 1982 (en ne se fatiguant pas et en ne se contentant quasiment que de dunks et de double-pas). Ce n’est pas si loin du record de Chamberlain. Alors, pourquoi pas ?

MAJ avril 2017 : Pour apporter de l’eau à mon moulin, Russell Westbrook vient de battre il y a quelques jours l’un des plus vieux records de la NBA : celui du nombre de triples-doubles réussis en une saison, qui appartenait jusqu’alors à Oscar Robertson. Comme lui, Westbrook finira la saison avec un triple-double de moyenne, performance qui n’avait jamais été rééditée depuis. À l’époque, Robertson avait tourné à 30,8 points, 12,5 rebonds et 11.4 passes décisives par match (pour 79 matchs joués). Il en était aussi à 80,3 % de réussite aux lancers-francs, à 47,8 % de réussite au tir, et tentait 22,9 tirs et 11 lancers-francs par match. Des chiffres ahurissants, et pourtant, Westbrook a réussi à faire (presque) aussi bien ! Vous voyez que même les records individuels qui paraissent inaccessibles peuvent être battus.

 

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Le Top 10

 

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10. 1 192 matchs de NBA consécutifs joués (A.C. Green). Le surnom de Green était « Iron Man », et ce record montre bien pourquoi : Green a joué près de 14,5 saisons sans JAMAIS manquer un match. Jamais blessé, jamais malade, jamais de problème ou d’imprévu personnel. Il n’a manqué en tout et pour tout que trois matchs de saison régulière dans sa carrière, et sa série ne s’est arrêtée que parce qu’il a pris sa retraite. Tout cela n’est pas très étonnant quand on connaît le personnage : A.C. Green était un homme profondément religieux, qui ne buvait pas, ne sortait pas, prenait soin de lui et vivait en ascète du basket. Il faudrait un joueur étonnamment résistant (ou quelqu’un en sortie de banc qui joue peu) pour surpasser cette marque.

 


 

9. 98,1 % de réussite au lancers-francs sur une saison (Jose Calderon). C’est arrivé tout récemment. Au cours de la saison 2008-2009, Calderon a réussi 151 lancers francs sur 154. Il a battu le vieux record de Calvin Murphy, qui avait marqué 206 lancers francs sur 215 en 1981 pour un pourcentage de réussite de 95,8 %. À noter que Murphy avait été un peu aidé par une règle qui donnait à l’époque trois tentatives pour mettre deux lancers francs après la limite de fautes (elle sera supprimée peu de temps après). Qu’un joueur parvienne à un pourcentage supérieur à celui de Calderon et manque moins de trois lancers-francs sur plus de 150 tentatives paraît plus qu’invraisemblable, même si la NBA voit régulièrement passer d’excellents tireurs sur la ligne de pénalité.

 


 

8. 41 fautes techniques en une saison (Rasheed Wallace). En seulement 77 matchs ! En d’autres termes, pour la saison 2000-2001, Rasheed Wallace avait une moyenne étonnante de 0,53 fautes techniques par match. Avec les règles d’aujourd’hui, difficile de croire que quelqu’un fera mieux – enfin, pire. Au fait, pourquoi Wallace prenait-il toutes ces fautes ? En dehors du tempérament explosif du personnage, l’explication réside ailleurs : Chauncey Billups, coéquipier de Wallace à Detroit entre 2003 et 2009, a déclaré que ce dernier n’arrivait pas à se concentrer tant qu’il n’avait pas pris de faute technique, et qu’il jouait formidablement bien dès qu’il devait faire attention à ne pas se faire expulser. Aussi Billups, au besoin, incitait-il régulièrement les arbitres à mettre sa technique à Wallace… Une tactique plutôt efficace, car Wallace a été l’un des joueurs-clef des Pistons lors de leur titre de 2005.

 


 

7. 30 passes décisives en un seul match (Scott Skiles). Ce record a été réalisé dans des circonstances tellement absurdes qu’il y a peu de chance que l’on revoie ça un jour. La performance de Skiles a été établie le 30 décembre 1990 contre l’horrible équipe des Nuggets de Paul Westhead, qui tentait d’imiter le style run and gun de l’université Loyola Marymount. En gros, les joueurs de Denver ne défendaient pas et attaquaient comme des fous. Un échec complet. Skiles et Orlando ont marqué 155 points au cours de ce match sans prolongation, ce qui est tout aussi exceptionnel. Avec deux ou trois prolongations, le record de Skiles pourrait être battu, mais en 48 minutes…

 


 

6. 33 victoires consécutives en saison régulière (Los Angeles Lakers, 1971-1972). Quand on sait que les Warriors 2015-2016, malgré leur saison à 73 victoires et 9 défaites, ne sont arrivés qu’à enchaîner 24 victoires consécutives, on peut dire que ce record risque de tenir encore longtemps. Comment les Lakers 1971-1972 sont-ils arrivés à une telle série ? C’est très simple : l’équipe était constitué d’un noyau de vétérans talentueux et expérimentés, qui jouaient ensemble depuis des années ; et la ligue, en dehors de Milwaukee et Baltimore, était complètement diluée car les équipes avaient connu trop d’arrivées et de départs à cause de l’expansion et de la fusion avec l’ABA.

L’entraîneur des Lakers, Bill Sharman, était aussi un fervent adepte des méthodes d’entraînement modernes et du travail physique, des choses que la génération d’aujourd’hui prend pour acquises mais que tout le monde ignorait dans les années 50 et 60. Minutieux et appliqué, il a aussi formidablement géré l’ego énorme de Wilt Chamberlain et a réussi à le faire adhérer à la philosophie altruiste de son équipe, ce qu’aucun autre entraîneur n’avait vraiment réussi à faire. La performance des Lakers 1971-1972 est remarquable quand on sait que le précédent record était de 20 victoires de suite (les Bucks de 1971).

Il faudra attendre 36 ans avant que quelqu’un ne passe la barre de 20 victoires consécutives (22 victoires consécutives pour les Rockets en 2008). Depuis, les longues séries de victoires ont réapparu : 27 victoires consécutives pour le Heat (2012-2013) et 24, donc, pour les Warriors (2015-2016).

 


 

5. Une saison à 50 points de moyenne (Wilt Chamberlain). Je sais, j’avais dit que les performances individuelles sur une saison ne seraient pas prises en compte dans ce classement. Mais celle-ci est particulière. Elle a été réalisée (comme les deux suivantes) au cours de l’incroyable saison 1961-1962, où la défense était quasi-inexistante et où les statistiques ne voulaient plus rien dire (plus d’explications ici). C’est durant la même saison qu’a eu lieu le match à 100 points de Wilt, et le triple-double de moyenne de Robertson. La NBA connaîtra peut-être un jour une période où les règles changeront et où les statistiques offensives de certains joueurs crèveront le plafond, mais même avec des circonstances incroyablement favorables, il est dur à croire que quelqu’un puisse reproduire les exploits de Chamberlain. Il y a peu de chances que l’on revoie un joueur avec une moyenne de 40 points par match, alors 50…

 


 

4. 55 rebonds pris en un match (Wilt Chamberlain). Comme personne ne s’est approché à moins de 20 rebonds de cette marque au cours des quatre dernières décennies (35 rebonds pour Charles Oakley contre les Cavaliers le 22 avril 1988), et qu’une équipe toute entière a aujourd’hui du mal à atteindre les 55 rebonds par match, on peut dire que ce record n’est pas près d’être battu. Wilt Chamberlain et Bill Russell ont plusieurs fois dépassé les 40 rebonds par match (15 fois pour Chamberlain, 11 fois pour Russell). À part eux, seuls Nate Thurmond et Jerry Lucas ont réussi (une fois chacun) à prendre plus de 40 rebonds en un match.

 


 

3. 48,5 minutes de jeu en moyenne sur une saison régulière (Wilt Chamberlain). Si vous vous demandez comment la chose est possible, sachant qu’un match dure 48 minutes, la réponse est simple : avec les prolongations… Durant la saison, Chamberlain a joué 3882 minutes sur 3890. Quand on sait que les joueurs ont de plus en plus de mal à jouer les 82 matchs d’une saison régulière, il semble acquis que ce record tiendra encore longtemps. Très longtemps.

 


 

2. Onze titres NBA (Bill Russell). Trop d’équipes, trop de transferts, trop difficile de garder une bonne équipe soudée pendant plus de quelques années. La carrière d’un très bon joueur NBA dure entre 10 et 20 ans (ce dernier cas étant très rare). Comment imaginer qu’un joueur puisse obtenir un jour douze titres ? Même si quelqu’un faisait une carrière de role player à la Robert Horry et gagnait à la loterie en étant presque tous les ans dans l’équipe gagnante, pourrait-il obtenir douze titres ? En quinze ans de carrière, Horry est arrivé à chaque fois dans la bonne équipe au bon moment et il n’a gagné que sept titres. Quelqu’un sera-t-il 55 % plus chanceux que lui ? On en doute.

 


 

1. Huit titres NBA consécutifs (Boston Celtics). Sans commentaires. Aucune franchise NBA en dehors des Celtics n’a gagné plus de trois titres consécutifs. Ce record ne sera probablement jamais battu.

 


 

Source photos : http://www.nba.com